Quelle Est La Vision De Chaque Auteur Sur Le Colonialisme ?

Le corpus de textes proposé à l’étude se compose de trois textes d’auteurs d’époque différente. Le premier texte est extrait « «Des Coches » des Essais de Michel de Montaigne, grand écrivain et homme politique français du 16ème siècle réputé pour son œuvre Les essais qui mêle des réflexions sur lui-même et sur l’Homme. Le second texte est intitulé « De l’esclavage des nègres » qui est extrait De l’esprit des lois de Montesquieu (1748) qui était un penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et un écrivain français des Lumières. Le troisième texte quant à lui est extrait du chapitre XIX de Candide de Voltaire (1759) qui était un écrivain, un philosophe est une figure emblématique de la France des Lumières, chef de file du parti philosophique. Nous nous demanderons : « Comment ces auteurs humanistes partagent-ils à travers leurs écrits leur vision du colonialisme ? ». Pour répondre à cette question nous verrons dans un premier temps les différences au niveau des points de vue sur le colonialisme et dans un second temps l’aspect humaniste des auteurs dans leur texte.

Premièrement, bien que chacun des auteurs dénonce le problème du colonialisme, ils ont néanmoins une vision différente sur le sujet. Les trois auteurs soutiennent la même thèse : le colonialisme pose problème car il conduit à l’esclavage et aux inégalités sociales. Cependant selon les auteurs le problème du colonialisme ne se situe pas au même endroit. Pour Montaigne par exemple, le problème vient de la façon dont les européens ont colonisé l’Amérique comme le souligne le verbe à la 1ère personne du singulier « je crains　» qui est connoté négativement. Selon lui, cette mauvaise gestion de la colonisation de l’Amérique va conduire « à la fin de notre monde ». Sa dénonciation est très présente dans le troisième paragraphe où il « regrette », comme le souligne le pronom personnel « nous » qui inclut Montaigne et le lecteur, que les européens se soient servis « de leur ignorance » pour les pervertir et leur inculquer les vices « de la trahison, la luxure, la cupidité et la cruauté » alors que les civilisations précolombiennes étaient magnifiques comme il l’indique dans son deuxième paragraphe. Il dénonce aussi la violence de cette colonisation à travers les expressions « villes rasées ; nations exterminées » tout ca pour « la négociation des perles et du poivre ». Il fait un réquisitoire. Montesquieu quant à lui fait une argumentation ironique pro-esclavagiste sous la forme d’une hypothèse : « Si j’avais à soutenir le droit.. » où il dénonce la mauvaise foi des esclavagistes, le détournement de la religion pour arriver à ses fins ainsi que l’égoïsme et le cynisme des européens. Un siècle après Montaigne il désapprouve lui la colonisation. Cependant c’est plutôt les conséquences de cette colonisation qui gêne Montesquieu. Il relève tout comme Montaigne la violence le la colonisation de l’Amérique et dénonce à travers son premier argument : « Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres. » le fait que les européens ont exterminés des nations pour y amener de force d’autres nations. Il met également en avant le fait que les esclavagistes se considèrent supérieurs aux africains et utilisent la religion pour s’autoriser à les exploiter. On comprend donc bien que Montesquieu dénonce un nouveau problème du colonialisme : Si l’on

...