Oedipe Roi - Violence

1/ En quoi peut-on dire que le personnage d'Oedipe roi dans la pièce de Sophocle et le film de Pasolini est caractérisé par la violence ?

La violence est omniprésente, que ce soit dans l'Oedipe roi de Sophocle ou dans l'adaptation pasolinienne sorti en 1967.

Comment et pourquoi se manifeste la violence dans Oedipe roi de Sopchole et Oedipe roi de Pasolini ?

Tout d'abord, nous allons nous intéresser aux différentes manifestations de la violence dans les deux œuvres, puis nous en étudierons les raisons et les significations.

La peste, épidémie dévastatrice, est présente au sein des deux versions. Elle est présentée comme étant un châtiment divin, et exprime la colère divine. Dans le film, la peste n'est jamais nommée mais ses effets considérables sont montrés lors de scènes où l'on voit des cadavres jonchant le sol. La maladie est signe de la « souillure », mot employé à maintes reprises par Sophocle et dès le prologue elle est à l'origine des maux et des plaintes du peuple. Elle est qualifiée de « déesse porte torche » et son aspect dévastateur est retranscrit crûment.

Les hommes, à l'image des dieux font preuve également de violence qui s'exprime verbalement ou physiquement. Chez Sophocle, le champ sémantique de la violence est très présent : « fureur », « rage », « courroux » sont des termes fréquemment repris par Oedipe lors des scènes de conflits avec Tirésias ou Créon. Sophocle utilise la stichomythie pour renforcer cet affrontement verbal, instaurant un rythme saccadé au dialogue (notamment entre celui qui oppose Oedipe et Créon) et faisant place à la colère.

Chez Pasolini, la violence se manifeste également par des mots et des tournures marquant l'hostilité ou l'agressivité mais elle se traduit principalement par le ton et l'expression corporelle des acteurs.

Dans le film, les dialogues sont peu nombreux et la violence s'exprime autant par la gestuelle que par le langage. Oedipe se mord le dos de la main, geste récurrent traduisant la colère et la violence du personnage et pouvant être compris universellement. Oedipe est davantage en proie à la violence puisqu'il l'exprime physiquement, on le voit également tricher au lancer de disque et frapper son rival. Il apparaît immédiatement comme un être colérique et violent. Puis dans le meurtre de Laios, on le voit massacrer les soldats un à un pour enfin se jeter avec fureur sur le roi.

Face à Tirésias, Oedipe perd son sand froig en insultant le devin et en le soupçonnant de comploter avec Créon contre lui. Pasolini va même encore plus loin dans l'expression de cette violence puisque Oedipe pousse dans un geste de colère le vieil aveugle qui tombe à terre.

Cependant, il faut remonter aux origines de cette violence pour pouvoir comprendre ce qui pousse le personnage à agir ainsi.

La violence d'Oedipe est avant tout dirigée contre autrui. Tirésias en subit les frais lorsqu'il refuse de parler, Oedipe l'accusera même de mettre en péril la ville « ô le plus méchant des méchants ».

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