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Mains Libres

Mémoire : Mains Libres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Octobre 2014  •  891 Mots (4 Pages)  •  672 Vues

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Œuvre à quatre mains, Les Mains libres de Man Ray et Paul Eluard voit le jour en 1937, il est constitué de dessins illustrés de poèmes. Ce recueil est une parfaite illustration de la démarche et des recherches des Surréalistes qui refusent les catégories esthétiques et qui envisagent l’art comme un instrument de libération et de révolution. Les deux artistes ont déjà collaboré pour le recueil Facile deux ans auparavant, intégrant des poèmes d'Eluard et des photographies de Man Ray. Les surréalistes ont signé un tract « Lautréamont envers et contre tout », celui-ci étant considéré comme n’appartenant à aucune classification historique de littérature. Se faisant, nous allons étudier un mot du comte de Lautréamont : « Beau…comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ». Dans quelle mesure ce mot éclaire t-il ou non la lecture des Mains libres ? Dans un premier temps nous verrons, la liberté de création. Puis, dans un second temps, la liberté de réception.

Dans ce recueil, il y a une liberté de création artistique comme le montre l’inversion des codes, c'est le poète qui illustre le recueil. Des techniques propres au surréalisme, comme le dessin automatique dans les « Les mains libres » ou encore le collage dans « Le château d’If » s’inspire d’une citation de Man Ray « dans mes dessins mes mains rêvent ». La figure de Sade parcourt aussi le recueil, même si son portrait est affiché à la fin, avec un visage en pierres et une évocation de la Bastille. L'écrivain est décrit comme « fantastique et révolutionnaire ». De plus, une liberté philosophique est présente, le rôle de la femme entre en lien avec les théories surréalistes, la reliant avec le monde comme étant un principe vital. Dans « Le don », Eluard la place au cœur du monde « elle est noyau, figue, pensée » et le dessin suggère un érotisme très fort. L'accès à la connaissance est également important dans le recueil comme le montre le poème « Histoire de la science ». Les mains deviennent l'instrument de la libération : « que tes mains se délient ». La libération comme pré-requis de la connaissance est suggérée dans « l'Aventure ».

Néanmoins une liberté de réception s’ajoute à la liberté de création. Ainsi, le lecteur se fait enquêteur afin de se crée son recueil personnel car le mot texte est à prendre au sens étymologique de « tissu » sur lequel le lecteur va justement broder, tisser des liens, comme l'invitent à le faire les poèmes « Fil et aiguille », « La Couture », ou de façon moins explicite « femme portative » avec la présence d'une bobine de fil. Le dessin de « l'Attente » et sa toile d'araignée est un écho, voire une mise en abyme de ce que fait le lecteur, qui cherche des réseaux de sens dans le recueil. De plus, Eluard incite le lecteur à avoir une attitude de création dès sa préface : « il y a plus de merveilles dans une main tendue, avide, que dans tout ce qui nous sépare de ce que nous aimons. ». Cela est une démarche surréaliste qui refuse de céder à la logique de la lecture linéaire de gauche à droite et du début à la fin

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