L’émergence des « Lumières »

HISTOIRE LITTERAIRE du XVIIIème

Cours d’introduction : L’émergence des « Lumières »

• Définition des « Lumières » ; « philosophes »

Sentiment de l’existence et de la sensibilité

La notion de « Lumières » est liée à l’éclairement, il s’agit de rendre le plus de monde possible au fait de la connaissance du savoir pour que progressivement le peuple s’éclaire intellectuellement et moralement, éclaire leur raison.

La notion de « philosophe » est une branche de la pensée. C’est une discipline qui a ses propres codes. Elle a un sens technique bien particulier. Au 18ème siècle, le mot « philosophie » a un sens plus large qu’aujourd’hui. Les « philosophes » sont ceux que l’opinion va identifier comme ceux qui vont participer à l’émergence des « Lumières ». Ils recouvrent l’idée de l’homme de lettres qui aurait une culture savante et scientifique et qui se préoccuperait d’éclairer les citoyens. Ils renvoient à l’exercice critique de la raison dans la cité.

Siècle qui s’est aussi beaucoup préoccupé de la sensibilité : c’est ce qui fait que je me sens exister au contact d’autrui et du monde. Cette composante sensible en tant qu’expérience du réel passant par la sphère des sens est un des fondements de la pensée au 18ème siècle.

La notion de « déisme » est à rattacher aux élites. On ne croit pas que Dieu ait eu une instance divine sur Terre pour révéler sa parole mais on ne doute pas d’un homme qui a créé le monde. Néanmoins on est assez rarement athée ; mais il y a un recul lent et progressif de la religion catholique.

• Cadrage historique

Le 18ème siècle peut commencer à 2 endroits :

• en 1715, à la mort de Louis XIV. La mort de Louis XVI en 1792 fera terminer le siècle.

• Mais on peut considérer que la fracture la plus pertinente entre le 17ème et le 18ème siècle est la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, car il devient un haut lieu de la non-tolérance envers les protestants (évènement catastrophique à la fin du règne de Louis XIV).

A la mort de Louis XIV, c’est la Régence. Le seul descendant qui subsiste est trop petit pour régner alors c’est un régent, Philippe d’Orléans qui est nommé pour gouverner le Royaume jusqu’à la majorité du futur Louis XV. La première chose que le régent a fait à la mort du Roi est de casser son testament en accord avec le Parlement afin d’avoir une réelle autonomie politique. Ainsi il a rendu au Parlement un pouvoir qu’il n’avait plus depuis la Fronde : un impact sur la vie politique du Royaume.

Au 18ème siècle, les Parlements vont établir une politique dans le but de toujours contrer le pouvoir du Roi. Ainsi, ce siècle symbolise une lutte perpétuelle entre le pouvoir royal et le pouvoir parlementaire autour des questions économiques, religieuses (Louis XIV avait demandé à ce que l’on condamne la religion janséniste à Rome : on parle de Bulle « unigenitus ». Mais sous la Régence, le Parlement français va refuser d’enregistrer cette Bulle sous le motif que c’est une intrusion romaine dans le pouvoir français. Ce conflit va empoisonner les rapports entre le Roi et son Parlement jusque dans les années 1760).

1752 : affaires des billets de confession = à la mort d’une personne, il fallait signer un papier comme quoi on était d’accord avec la Bulle « unigenitus » pour recevoir l’extrême onction.

1770-1774 : Elimination des Parlements. Pourtant, Louis XVI jugera leurs réintégrations nécessaires. C’est ce qu’on appelle une contradiction interne à l’Etat, interne aux désaccords intergénérationnels.

Retour à la Régence (1715-1723) : Philippe d’Orléans est un libertin. Avec son règne, il y a une libéralisation des mœurs qui s’opère. Sur le plan de la politique internationale, il essaie de rompre avec la politique brutale de Louis XIV : il y a des renversements d’alliances dans un contexte où la France reste un pays dominant en Europe ; il essaie ainsi d’éviter de nouvelles guerres.

Quand il arrive au pouvoir, l’Etat est endetté, la monnaie se fait rare donc il cherche à relancer l’économie. A l’aide de Law, un écossais, il lance un système de papier monnaie gagé sur un capital en action. Law s’inspire de la banque d’Angleterre, donc il fonde une banque générale qui est d’abord privée, qui deviendra en 1718, Banque Royale (une banque d’Etat). Parallèlement, Law crée une compagnie commerciale par action, La Compagnie de l’Occident (1717) qui devient la fameuse Compagnie des Indes en 1719. Elle a donc le monopole commercial avec toutes les colonies françaises (Mississipi, Canada, Louisiane) et les comptoirs (établissements commerciaux sur les rivages de Chine, d’Inde et du Sénégal). (Les comptoirs du Sénégal sont d’ailleurs spécialisés dans la traite des esclaves).

En 1720, la Banque et la Compagnie fusionnent. Law devient alors ministre de l’économie (contrôleur général des finances). Se produit donc une spéculation massive sur les actions mais les adversaires de Law vont vendre leurs actions (gens très connus) et cela donne le premier Crash Economique de l’Histoire de France.

L’expérience de faillite et d’enrichissement brutaux a permis une perte de confiance durable dans le papier monnaie.

Il y a 3 cancers qui rongent l’Etat :

• La question janséniste et celle de la tolérance

• La réforme de l’impôt et la libéralisation de l’économie

• La parole des Parlements.

• Emergence de la première génération des « Lumières »

Cette première génération des « Lumières », c’est la première génération des Modernes. On ne parlera des philosophes qu’à partir des années 50.

• VOLTAIRE (cf. Chronologie) : il œuvre dans tous les champs de la Littérature et participera même dans l’écriture de l’Encyclopédie.

• PREVOST (cf. Chronologie)

• MARIVAUX (cf. Chronologie)

Prodigieuse effervescence de formes qui se produit à cette époque : courant philosophique issu de Locke, celui lié aux

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