Les Obsèque De Lionne
Mémoires Gratuits : Les Obsèque De Lionne. Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar dissertation • 5 Mars 2013 • 1 297 Mots (6 Pages) • 2 476 Vues
LA FONTAINE,
« Les Obsèques de la Lionne » ➤ p. 306
1. Un schéma classique (questions 1 et 2)
Cette fable adopte un schéma fréquent chez La Fontaine :
– un récit aux étapes bien marquées, suivi d’une morale ;
– les 16 premiers vers plantent avec vivacité le décor
(octosyllabes, sauf vers 44 et 8, succession de passés
simples, enjambements) : la mort de la lionne, l’annonce
des obsèques, le chagrin de commande de la cour ;
– le vers 17 interrompt le récit à la faveur d’un « je »
qui marque l’intervention du fabuliste. Celui-ci se lance
dans une série de considérations au présent de vérité
générale sur les travers de la cour et des courtisans ;
– le vers 24 met fin à cette digression de façon brutale
(vers 24, 25) : La Fontaine reprend son récit, mené à
la troisième personne jusqu’au vers 32 pour évoquer
l’attitude du cerf et la dénonciation dont il est l’objet
de la part d’un « flatteur » ;
– s’ensuit (vers 33 à 38) une nouvelle étape du récit, avec
la tirade du lion rapportée au discours direct : le drame
se met en place, le lion prononce la condamnation du
cerf et appelle au lynchage : les 3 octosyllabes ponctués
de 3 impératifs qui terminent son discours contribuent
à dramatiser le récit ;
– vers 39-49 : réplique, au style direct, du cerf, dans
laquelle est enchâssée la prosopopée de la lionne. On
notera l’habileté de la construction polyphonique ;
– la chute, brève (2 vers et demi), est marquée par le
retour au récit entrecoupé des cris de la cour : le cerf a
renversé la situation à son profit, l’effet de son discours
est immédiat (« à peine »).
Les interventions du narrateur sont nombreuses :
– adresse au lecteur pris à témoin de la servilité des
courtisans au vers 11 ;
– précision humoristique du vers 14 ;
– considération critique sur la cour menée à la première
personne des vers 16 à 23 ;
– retour au récit qui met fin à la digression (v. 24) ;
– précision pour expliquer l’attitude du cerf (v. 25 à 27) ;
– considération humoristique au présent sur la colère
royale et l’ignorance du cerf, rapprochement ironique
du lion et de Salomon, le lion ne passant pas pour un
modèle de justice comme le roi biblique !
2. L’attitude du roi (question 3)
– un roi autoritaire qui convoque ses courtisans et règle
les moindres détails (vers 6 à 10) ;
Argumenter : la fable, le conte, l’essai • 227
– un roi au chagrin affecté et exagéré (hyperbole des
vers 12, 13), à la colère « terrible », qui affiche son
arrogance et son mépris à l’égard du « chétif hôte des
bois » (v. 33), l’adjectif rappelant la vulnérabilité du
cerf, qui a déjà eu maille à partir avec la lionne ;
– un monarque qui condamne sur une simple délation ;
– un roi cruel : allusion au châtiment à travers la
mention des « sacrés ongles » (v. 36) ;
– l’adjectif et l’antithèse « membres profanes »/« sacrés
ongles » rappellent le caractère sacré du monarque de droit
divin, allusion claire à la monarchie française de l’époque ;
– un roi sensible à la flatterie qui récompense ceux qui
s’y livrent (vers 51).
3. Les courtisans (question 4)
Désignés par l’adjectif indéfini « chacun » (v. 2 et
11), par le pronom personnel « on » (v. 49, 50), les
courtisans n’ont pas d’individualité propre, mais sont
fondus dans l’anonymat collectif (« les gens », v. 17 et
23, ou la répétition du mot « peuple », v. 21, qui prend
ici une nuance péjorative). Il faut attendre le vers 16
pour que La Fontaine laisse éclater son mépris à leur
égard (emploi ironique de la formule « Messieurs
les courtisans » avec une majuscule emphatique). Le
terme « pays » désignant la cour (v. 17) introduit une
distance : La Fontaine se fait ethnographe (La Bruyère
s’en souviendra), la cour est un monde à part, aux
moeurs étranges. Le fabuliste dénonce la servilité de ces
derniers dès le vers 2 (l’adverbe « aussitôt » souligne
leur empressement obséquieux).
La charge se fait plus dure au vers 21 avec une double
animalisation
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