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Les Aveugles

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Par   •  20 Novembre 2014  •  1 163 Mots (5 Pages)  •  1 413 Vues

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5.2.a La forme du poème

Le poème les Aveugles est un sonnet irrégulier.

Un sonnet régulier se compose de 14 vers, groupés en deux quatrains et deux tercets. Il peut être écrit en vers variés (p. ex : 5, 8, 10 ou 12 syllabes) mais le même vers est conservé dans tout le poème (c’est-à-dire tout des vers de 5, 8… forment le poème).

Il obéit à un schéma précis de rimes :

il est en général construit sur 5 rimes,

la composition doit être identique dans les 2 quatrains et elle se présente sous deux formes : soit des rimes embrassées, soit des rimes croisées (cf. feuille versification).

La composition des deux tercets n’est pas identique mais doit obéir au schéma suivant : toujours C C D dans le premier tercet et E D E ou E E D dans le second tercet.

Le dernier vers appelé vers de chute est particulièrement dense et clôt le poème.

Pour ce qui est du sens, les deux quatrains développent une même idée, tandis que les tercets forment un contraste ou un parallèle.

5.2.b Pourquoi est-ce un sonnet irrégulier ?

Au niveau des rimes : le sonnet n’est pas construit comme on l’a vu pour le sonnet régulier mais comme cela : A B B A / C D D C / D D E / D D E.

La composition du poème est respectée ( 14 vers, 2 quatrains, 2 tercets).

Les vers sont des alexandrins mais la césure est irrégulière.

5.2.c Etude méthodique du poème

Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux

Le premier vers du poème provoque un effet de choc car on remarque une opposition entre le verbe contempler où il y a l’idée de réflexion, d’observation méditative et l’adjectif affreux, souligné par l’adverbe vraiment. En effet, on ne contemple pas quelque chose d’affreux, au contraire, on contemple la beauté.

De plus, le verbe est très bien choisi au niveau des sons : il rend le vers plus harmonieux car les deux nasales du verbe (contemple) s’ajoute aux trois nasales que l’on trouve ensuite (mon…sont vraiment).

Baudelaire a donc choisi le verbe contempler car il invite son âme à méditer sur le spectacle et, de plus, il marque une antithèse, donc un effet de surprise pour l’auteur, entre les deux hémistiches.

Baudelaire traite les aveugles d’affreux peut-être parce qu’il veut voir en eux une image de lui-même. On remarque qu’il n’y a pourtant pas de liaison entre les deux hémistiches mais Baudelaire marque un lien beaucoup plus subtil entre les deux parties du vers : à la fois une opposition et à la fois une cause. On peut donc comprendre le vers de deux façons différentes : c’est parce que les aveugles sont affreux que le poète croit se reconnaître en eux et en même temps, c’est parce qu’il croit se reconnaître en eux qu’il les trouve si affreux.

On comprend ainsi l’impératif du verbe : il voulait obliger son âme à se regarder dans le miroir et à mettre brutalement le nez dans sa laideur et dans sa misère.

Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ;

Terribles, singuliers, comme les somnambules ;

Dans ces deux vers, Baudelaire va préciser l’impression qu’il éprouve face aux aveugles, impression qu’il avait d’abord résumée à l’aide de l’adjectif affreux.

Dans le premier vers, la comparaison avec les mannequins s’explique par le caractère mécanique de la démarche des aveugles. Ils avancent sans tourner la tête, très droit. C’est pour ce caractère mécanique que Baudelaire les trouve ridicule. Pourtant, comme le ridicule est le propre de l’homme et que Baudelaire hésite à qualifier les aveugles d’hommes (puisqu’il les compare à des mannequins, qui n’ont pas d’âme), les dit vaguement ridicules.

Cependant, les aveugles font naître des impressions contradictoires

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