Lecture analytique "Les Fleurs du Mal"

Lecture analytique « Les Fleurs du Mal »

Poème XXII : « Parfum exotique» de Baudelaire

AUTEUR Baudelaire naît à Paris en 1821. Il meurt en 1867. Après des études secondaires à Lyon puis au lycée Louis le Grand, Baudelaire mène une vie marginale et de bohème dans le Quartier latin.

En 1841 il embarque pour les côtes d’Afrique et de l’Orient. Il séjourne à l’île Bourbon (La Réunion) et, en rentrant à Paris en 1842, écrit ses premiers textes. Il s’éprend de l’actrice Jeanne Duval. En 1844, sa famille s’indigne de sa vie de débauche. Baudelaire devient alors journaliste, critique d’art et critique littéraire.

1857 est l’année de publication des Fleurs du Mal. Baudelaire est attaqué en justice pour « immoralité » (la même année que Madame Bovary) et condamné : plusieurs poèmes sont retirés du recueil et l’auteur doit payer une amende. Baudelaire est très affecté par cet échec et sombre dans la misère (et dans la maladie).

SITUATION DU PASSAGE Lorsqu’il publie Les Fleurs du Mal en 1857, Baudelaire entend notamment célébrer l’une de ses maîtresses, surnommée « Vénus Noire », une métisse rencontrée en 1842. Parfum exotique est le premier poème de la section consacrée à Jeanne Duval dans la section « Spleen et idéal »,

Toutefois, la femme s'efface rapidement en raison de la puissance de son parfum qui engendre une vision imaginaire et idéalisée. On observe un mouvement en crescendo de la femme à l'île puis au port qui est provoqué par un «je vois» qui est suivi de la description d’un spectacle.

PROBLEMATIQUE Qu’évoque le poète à travers ce sonnet ?

PLAN I. La rêverie

A. La constitution du poème

B. La naissance de la rêverie

C. L’apparition du paysage

D. L’île, un lieu paradisiaque

II. L’aspiration à l’idéal

A. Le rappel du rôle de la femme

B. L’évocation du port

C. L’élan vers l’idéal

NARRATION Genre poétique

Il s'agit d'un sonnet écrit en alexandrins (14) ; il est régulier car dans les deux quatrains il y a deux fois la forme ABBA (rimes embrassées) et dans les deux tercets CCDEDE (2 rimes plates et 4 rimes croisées). La disposition des rimes montre que le sonnet comporte deux mouvements distincts, avec une solidarité entre les deux quatrains et entre les deux tercets.

L’harmonie que l’on retrouve dans la régularité du sonnet est aussi présente dans sa rêverie et dans l’île. Celle-ci est sonore, visuelle, elle est entre les sens.

Les assonances (la répétition d’une même voyelle dans une phrase ou un vers).

Les nombreuses assonances montrent la recherche d'harmonie.

Assonance en a dans les deux tercets : charmant / climats – fatigué / vague / marine – parfum / tamariniers –âme / mariniers

Assonance en eu : chaleureux - heureux - savoureux - vigoureux

Assonance en i : envi - rempli

Les allitérations (la répétition d'une ou plusieurs consonnes, souvent à l'attaque des syllabes accentuées, à l'intérieur d'un même vers ou d'une même phrase)

Les nombreuses allitérations (en « m » (tamariniers – mariniers au vers 14), « v » (vois – voile au vers 10), , en « s » (singulier – savoureux au vers 6)) créent un mouvement régulier proche du bercement de la mer perçu dans un bateau. Elle vise un effet essentiellement rythmique.

Chiasme

Le poème est construit en deux parties en chiasme ( Figure de rhétorique qui consiste à placer deux groupes de mots dans un ordre inversé). Dans la première partie il énonce le cadre temporel de la situation, introduit par « quand » subordonnée de temps vers 1 et 2), puis décrit la situation à travers l’odorat, « je sens », puis la vue, « je vois » (vers 3 et 4) ; le premier vers du premier tercet marque l’opposition et introduit la deuxième partie qui débute par « je vois » (principale vers 10 et 11)et ensuite vient la subordonnée introduite par « pendant que » (vers 12 et 13).

TRANSITION La recherche d'idéal se trouve au sein d'un sonnet classique par l'intermédiaire d'une vision imaginaire : pour Baudelaire, le bonheur ne peut exister que dans cette recherche d'idéal et par l'intermédiaire d'une rêverie.

ARGUMENTATION

ARGUMENTATION

ARGUMENTATION I. LA RÊVERIE

A. La naissance de la rêverie (vers 1 et 2)

Le poète débute par l’évocation anecdotique des conditions qui favorisent le climat de rêverie à I ‘origine de la vision qui va suivre :

«les deux yeux fermés» au vers 1 lui permettent de se concentrer sur son intériorité, de voir ce qu’on ne voit pas lorsqu’ils sont ouverts ; c’est donc dans un univers clos que l’imaginaire va se déployer. Le poète est assimilé à un aveugle qui suit son guide d’où l’importance des sens.

«soir chaud d’automne» au vers 1 : une saison et un temps de la journée

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