Lecture Analytique Les Villes - Emile Verhaeren
Fiche de lecture : Lecture Analytique Les Villes - Emile Verhaeren. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Gogo Dingo • 6 Janvier 2019 • Fiche de lecture • 2 079 Mots (9 Pages) • 4 056 Vues
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LA n°1 : Emile Verhaeren, Les campagnes hallucinées, « Les villes », 1893
Souligné : analyse du procédé d’écriture (figure de style, procédé sonore, syntaxique, rythmique…)
En gras : interprétation, explication de l’effet produit par les procédés d’écriture employés.
En vert : ajout d’exemples, d’éléments d’analyse ou d’interprétation apportés en correction par le
professeur (non exploités lors de l’exploration du texte en classe entière ou lors des travaux de groupes).
En rouge : les termes techniques d’analyse littéraire à connaitre (et à apprendre, le cas échéant) pour être
capable de les identifier et les interpréter dans d’autres textes.
Exemple de plan détaillé : (Remarque : pour l’étude d’un poème, vous devez parler de « vers » et non de ligne !)
Axe I : UNE VILLE MODERNE GIGANTESQUE
1. Une ville verticale
- nbx noms désignant des éléments architecturaux en position verticale ou en hauteur : « escaliers », « étages »,
« colonnes », « tour », « des toits et des pignons », « poteaux », « mâts », « corniches ».
- Adverbe de manière « debout » (v. 16), mis en valeur par le rejet + seul mot du vers, très court (vers dissyllabique).
Contraste avec le vers suivant qui évoque l’horizontalité de l’espace rural, lequel se distingue par son isolement (ccl
« au bout »).
Locution adverbiale « par au-dessus » v. 42 : une ville qui domine l’espace géographique moderne.
- Autres termes exprimant la verticalité : les verbes : vbs « dressent » (v. 37), « dressant » (v.40), « elle s’exhume » =
elle sort de la terre (au sens étymologique).
Rythme du vers lié à la syntaxe : la séparation groupe sujet-verbe « elle s’exhume » des compléments de lieu « Du
fond des brumes » et « jusques au ciel » renforce l’impression d’élévation, d’ascension, comme si les immeubles
sortaient de terre sous nos yeux.
- Procédés d’exagération ou d’amplification : le poète exagère le mouvement vers le haut en utilisant des comparatifs
(« plus hauts étages ») et des hyperboles (pluriel « leurs voyages / jusques au ciel »).
1. Une ville gigantesque et en expansion
Impression d’immensité et de densité de l’espace urbain :
Adverbe « immensément » v. 39 (mis en relief par les virgules et la place en début de vers)
Accumulation d’éléments architecturaux divers : « ponts », « blocs », « colonnes », « tours », « toits », « pignons »
accumulation de pluriels hyperboliques pour désigner les éléments du paysage.
Anaphores « ce sont des… ce sont des… des) = description qui s’apparente à une liste d’éléments qui s’ajoutent les
uns aux autres et suggèrent la multitude.
Nbreuses hyperboles : « tous ses étages » (v. 3), « ses grands escaliers » (v. 4)
Adjectif « touffus » v. 39 : densité de l’espace urbain.
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Gigantisme accru par la description de trois espaces urbains superposés :
- espace aérien : avec les transports (« Par au-dessus, passent les cabs, filent les roues / Roulent les trains, vole
l’effort / jusqu’aux gares, dressant, telles des proues / Immobiles… »)
- espace terrien : le sol « réseau clair d’éclairs / dans le vacarme et la poussière »
- espace souterrain : la ville y plante ses racines (« font choir des cubes d’ombre / et les glissent soudain en des
sous-sols de feu », « les rails ramifiés rampent sous terre / en des tunnels et des cratères »).
+ présence de « faubourgs » [= banlieues périphériques ouvrières].
Gigantisme de la ville résumé dans le nom « univers » (avec déterminant défini à valeur généralisante) v. 40.
Les déictiques spatiaux [les déictiques sont des termes employés pour désigner une personne, un lieu, un moment et
dont le référent dépend de la situation d’énonciation : ici, là-bas, toi, aujourd’hui, hier… sont des déictiques] donnent
l’impression d’un espace immense, sans point de repère clair : « du fond de », « Là-bas », repris en anaphore aux vers
2 et 6 (avec insistance au vers 6 puisque l’adverbe « là-bas » constitue à lui seul un vers), « au bout de », « de mille en
mille ».
→ suggère une expansion sur de longues distances.
CCL qui résume ce qui précède : ville d’abord caractérisée par sa verticalité, ville qui domine le paysage, l’écrase de
sa hauteur et s’oppose ainsi aux campagnes : impression de masse et de domination. La ville s’étend, gagne tjs plus
de terrain sur les campagnes, occupe et envahit tout l’espace.
Axe II : UNE VILLE DE MOUVEMENT
1. Une ville en perpétuel mouvement
a) le mvt vers la ville : « vont » au v. 1 (seul verbe avant une longue liste de vb d’état « ce sont ») : Personnification
de la ville et métonymie pour évoquer l’exode rural. Présent de vérité générale (constat)
b) le mvt de la ville :
- Champ lexical du mvt : « bougent » (v.
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