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Lecture Analytique Du Sonnet 8 De Louise Labé

Note de Recherches : Lecture Analytique Du Sonnet 8 De Louise Labé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2013  •  1 350 Mots (6 Pages)  •  3 220 Vues

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Intro : Au XVI°s, l’Ecole Lyonnaise promeut la poésie féminine : elle accorde aux femmes une large place dans les salons littéraires, favorisant ainsi l’éclosion d’une nouvelle lyrique amoureuse. Parmi ces poétesses se trouve Louise Labé, femme d’exception, qui publie le recueil Elégies et sonnets en 1555. Son œuvre débat de l’amour qu’elle présente comme une passion complexe dans le sonnet VIII. (procédez alors à la lecture)

Problématique : Nous nous intéresserons à la façon dont ce sonnet lyrique original exprime la dualité du sentiment amoureux ainsi que les désordres qui l’accompagnent.

Annonce du plan : Nous analyserons initialement la dimension lyrique de ce poème et nous verrons en quoi il se démarque de la poésie amoureuse traditionnelle, ce qui nous conduira à l’étude de cette conception d’un amour dual, passion dévastatrice.

I – Un sonnet lyrique original :

Rapide intro : Dans ce sonnet de facture classique Louise Labé s’inspire du pétrarquisme tout en s’en émancipant.

1 – Un sonnet lyrique :

Tout comme ces prédécesseurs, dont Pétrarque, elle recourt au registre lyrique :

- elle exprime sa passion à la 1ère pers : importance du pronom JE à l’entame du poème sous l’accent/ cette 1ère pers est omniprésente dans tout le sonnet : 3 occurrences dans le v 1, mais on la rencontre aussi en position COD au v 9 « me mène»/ s’ajoute à cela les possessifs : ma joie v12 ou « mon bien v 7.

- A cela s’ajoute la thématique même du sonnet : l’Amour, qui constitue l’un des motifs lyriques majeurs : v 9 « Ainsi Amour inconstamment me mène ». Le terme ici apparaît sous la forme d’une allégorie ( cette allégorie = un topos, un lieu commun).

Il s’agit pour l’auteur d’exposer dans son poème les effets de cet amour (dans les quatrains) et le processus de la passion (tercets), si bien que l’on rencontre de nombreux termes appartenant au champ lexical de l’affectivité. Ces derniers s’organisent autour d’une antinomie plaisir/ souffrance (plaisir : je vis/ joie/ je ris/ plaisir/ désiré heur et souffrance : je meurs, je larmoie, tourment, j’endure, douleur, grands ennuis, premier malheur).

Louise Labé emprunte également à la lyrique amoureuse traditionnelle certaines métaphores naturelles (eau, feu, végétal) : « je me brûle et me noie » v1/ « je sèche et je verdoie » v 8.

2 – Un sonnet original : toutefois, elle s’écarte également des modèles :

- par la dimension énigmatique du sonnet jusqu’au v9

- s’il est question de l’Amour et de la souffrance du JE, l’amant est absent de ce sonnet centré essentiellement sur la relation du sujet à sa passion.

- Ceci est aussi traduit par le choix des rimes embrassées dans les quatrains : pas de rimes croisées qui pourraient

évoquer la rencontre , le croisement des amants, mais des rimes embrassées visant à souligner l’étau que constitue l’amour.

- D’autre part elle recourt peu à des comparaisons élaborées : l’accumulation des verbes domine les quatrains

- De la même façon, elle opte pour un vocabulaire concret dans les quatrains, pas d’idéalisation, ni d’intellectualisation de l’amour.

- Ce lexique présente en outre parfois des connotations érotiques : brûle/ chaud/ molle/ dure/ sèche/ verdoie…

- Enfin, elle ne semble pas limiter cette vision de l’amour à son unique cas, ainsi qu’en témoigne le recours au présent de l’indicatif qui comporte une telle valeur itérative qu’on peut finalement y lire une vérité générale (dépasse le cadre du JE).

Transition entre les parties : Cette conception du sentiment amoureux s’impose aussi par son originalité. Louise Labé en souligne la dualité et s’efforce de démontrer le processus de la passion, où l’Amour est le seul maître.

1 – Un sentiment dual :

Nous avons constaté dans notre 1ère partie la double présence des champs lexicaux de la douleur et du plaisir (du bonheur/ malheur). Il apparaît que le poème s’organise autour de cette dichotomie, ce que souligne le recours à de nombreuses antithèses : ex je vis, je meurs/ je ris et je larmoie/ je sèche

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