LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Lecture Analytique Du Poème Mai d’Apollinaire

Mémoires Gratuits : Lecture Analytique Du Poème Mai d’Apollinaire. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2013  •  1 600 Mots (7 Pages)  •  2 669 Vues

Page 1 sur 7

Lecture analytique du poème Mai d’Apollinaire

Le poème Mai est extrait du recueil Alcools, publié en 1913. Il appartient à la section « Rhénanes » et renvoie au séjour d'Apollinaire en Allemagne, plus précisément au périple qui le mène, au printemps 1902, de Nuremberg à Honnef. C'est à cette époque que s'achève son idylle amoureuse avec Annie Playden. On y retrouve l'évocation d'une promenade printanière en bateau sur le Rhin, mais aussi la thématique de l'amour perdu et du temps qui passe. On peut donc se demander comment s'insinue la mélancolie dans cette évocation du mois de Mai. Pour cela nous verrons dans un premier temps l’ambivalence du paysage, puis nous étudierons l’évocation d’un amour malheureux.

I/ L’ambivalence du paysage

Apollinaire exprime des sentiments ambivalents, en les mêlant aux souvenirs des paysages rencontrés sur les bords du Rhin. Ce poème sera alors fondé en premier lieu sur des oppositions.

Un paysage de vie et de mort nous est révélé ici, formant ainsi tous deux un contraste sur l’arrivée du printemps et sur le déclin de cette saison. Nous pouvons en effet relever des éléments de vie, tout d’abord par la métonymie qui signale l’arrivée du printemps, mais aussi par la description méliorative que nous donne à voir le poète sur le mois de Mai. Cette présentation positive se marque par la répétition du mois de « Mai » qui montre l’image d’un amour printanier, par le paysage en mouvement : « la barque s’éloigne », par l’adjectif méliorative « jolie » et par le rythme embrassé qui donne une certaine rapidité au poème. De plus, le champ lexical d’une nature vivante et printanière « mai » , « saule » , « roseaux » et « oiseaux » et le champ lexical de la fleuraison « fleur », « pétale » et « cerisiers » renvoient l’idée de l’épanouissement de la nature.

Cette description magnifiée annonce pourtant l’illusion du poète qui est associé à la mort. En effet nous pouvons relever le champ lexical du deuil et de la mort : « pleurer », « flétris » et « ruines ». Le jeu de mots du dernier vers met en valeur le verbe « pleurer » à l’hémistiche et insiste sur le fait que les saules pleurent, ce qui est un jeu de mot sur le saule pleureur, mais ici, nous pouvons voir aisément que c'est la femme aimée qui est à l'origine des larmes des « saules riverains ». Ceci est alors accentué par l’association négative que dégagent les vers 5 et 6 : ces vergers sont figés et immobiles ce qui est opposé au sens positif des « cerisiers de mai », ce qui pourrait faire penser à un refus d'aller de l'avant en amour. Cette opposition se retrouve aussi marquée dans les sonorités, en effet « tombé » souligne la dureté et « mai » la douceur. La gradation des « pétale tombée », « des vergers fleuris » et des « pétales flétries » montre la présence importante de la mort dans ce poème. Enfin, le paysage perd de sa luxure et de sa beauté et c’est les « fleurs nues » et le mot « ruines », mit en valeur par la diérèse, qui illustre la mort. L’emploie de l’adjectif « vierge » a des connotations négatives puisqu’il s’oppose à la nature féconde et l’emploie du verbe « secouer » exprime la violence. Ces éléments négatifs renvoient alors à une nature dépouillée et bafouée.

Le mouvement et l’immobilité se montrent aussi opposés. Nous pouvons tout d’abord le constater par le lexique du mouvement : « barque », « s’éloigne » et « suivait » et par le lexique de l’immobilité et de la lenteur : « se figeait » et « lentement ». Les éléments du paysages sont acteurs de cette opposition, en effet, le fleuve coule à flot, il est en mouvement tandis que la montagne, elle, reste immobile. De plus, le poète est mobile sur sa barque contrairement aux dames qui semblent figées. Cette opposition est particulièrement sensible dans la 3ème strophe puisqu’on y trouve verbes de mouvement « menés », « suivaient », « traînée », décrivant la lente et lourde marche des tziganes et s’éloignait » qui sont contrastés dû à l’emploie de l’imparfait qui donne un effet de lenteur.

Malgré la présence égale entre le mouvement et l’immobilité au niveau des impressions de lecture, c’est l’immobilité qui domine.

Cette opposition se perçoit entre le silence et le bruit. Le bruit est directement identifié grâce à la présence de la parole directe du narrateur « vous êtes si jolie » et « roseaux jaseurs » et grâce aux vocabulaires « fifre » et « air de régiment » qui nous fait penser à la guerre. Ce qui s’oppose au silence des dames qui « regardaient du haut de la montagne », cela donne ainsi un effet de tristesse qui sera ensuite rappelé par « un ours un

...

Télécharger au format  txt (9.4 Kb)   pdf (101.5 Kb)   docx (11.5 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com