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Lecture Analytique Dom Juan Scène D'exposition

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Par   •  15 Juin 2015  •  1 792 Mots (8 Pages)  •  1 114 Vues

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Dom Juan – Molière Acte I, scène 1

Introduction

Après avoir raillé les Précieuses, les maris jaloux et les faux dévots, Molière entreprend d’écrire, en1665, une nouvelle comédie dont le héros éponyme, Dom Juan, est un libertin avéré. Le mot libertin désigne, dans l’Antiquité, un esclave affranchi. Au 17° siècle, les libertins ont mauvaise réputation car leurs désirs d’émancipation les conduits à contester la religion, accusée d’asservir les esprits. Ces libertins adoptent en conséquence un comportement provocateur, immoral et scandaleux. Dom Juan est de ceux-là. Dès la première scène de l’acte I Molière présente, à travers le portrait du personnage, le thème de sa pièce. Cette première scène remplit-elle sa fonction de scène d’exposition ? Nous verrons tout d’abord que c’est une scène d’exposition efficace. Dans un second temps nous le justifierons par le portrait du libertin, qui est le thème de la pièce. Enfin, l’autoportrait de Sganarelle précise les relations maître-valet.

I – Une scène d’exposition efficace

La scène d’exposition a pour but de transmettre aux spectateurs des informations nécessaires à la compréhension de l’action.

a) Le lieu

La scène se déroule en Sicile (paratexte), fin de la scène 3, S affirme qu’ils se trouvent dans un palais.

b) Le moment

Indéterminé

c) Les personnages

Ils se désignent l’un l’autre. S « cher Gusman, que Done Elvire ta maîtresse » v.13, G « Sganarelle » v.20.

Rappel du statut social « maîtresse » v.13 et « maître » v.20

Il est courant dans les pièces du 17ème siècle de faire une ouverture entre deux valets qui présentent l’action.

DJ nommé par G « Dom Juan » v.28 et « homme de sa qualité » v.32. S le désigne comme « un grand seigneur méchant homme » v.72 On apprend ainsi que DJ est un aristocrate. Il en est de même pour Done Elvire, G « Done » v.29, qui avait une vocation religieuse, G « l’obstacle sacré d’un couvent » v.44.

d) La situation

Les répliques de G nous apprennent :

- DJ et E sont mariés « saints nœuds du mariage » v.35

- DJ a détourné E du couvent « obstacle sacré d’un couvent » v.44

- Après une coure empressée + un mariage, DJ disparaît « E s’est mise en campagne après nous » v.14

 On peut alors penser que l’intrigue de la pièce tournera autour de DJ et Elvire, mais la tirade finale de S nous amène à présumer que le thème de la pièce est le comportement de DJ lui-même.

II – Le portrait d’un libertin

A partir de la ligne 51, la tirade de S permet de reconnaître en DJ un libertin caractéristique de cette époque.

a) Les principes du libertinage de pensée

S définit le libertinage de pensée de manière implicite.

- quête du plaisir Dj est désigné comme un « Pourceau d’Epicure »v.60 Epicure est un philosophe du IVème siècle avant JC qui s’appuie sur les sciences pour conclure qu’il n’y a pas d’au-delà et que l’Homme a été créé par la Nature = refus de croire en Dieu. Il affirme que le but de la vie est de se faire plaisir. Epicure recherche le bonheur et affirme qu’on le trouve en satisfaisant ses vrais désirs. DJ déforme alors, comme bien des personnes de cette époque, sa philosophie, et s’abandonne à une recherche frénétique de jouissance. D’où le vocabulaire employé par S au vers 56 « diable », « turc » ou encore « hérétique ». Pour DJ, le plaisir passe par la débauche et S le désigne comme un « épouseur à toutes mains »v.63 et confie à G « si je te disais le nom de toutes celles qu’il a épousé […] ce serait un chapitre à durer jusques au soir »v.65

- athéisme de DJ est caractérisé par son rejet de la religion et des croyances qu’il apparente à des superstitions. Ainsi, Sg le définit comme un « hérétique qui ne croit ni Ciel, ni Saint, ni Dieu » : le rythme ternaire évoqué à l’aide de la négation « ni » permet de souligner le fait que DJ se déculpabilise en niant la morale liée à la religion. En effet, DJ « ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on peut lui faire » v.57.

- volonté de liberté absolue, libéré de toute culpabilité, DJ n’admet aucune limite à ses désirs et est désigné par Sg comme « un grand seigneur méchant homme »v.72, qui a le pouvoir de mal faire. Il est également qualifié du « plus grand scélérat que la Terre ait jamais porté »v.53. Sg le dépeint alors tel un personnage prométhéen et en l’incarnation du mal, d’où l’appellation « Diable »v.54. DJ est alors comparé au personnage de Lucifer, le plus des anges, qui a défié Dieu

b) le libertinage de mœurs

- séducteur hypocrite dans l’A, l’acteur parle sous le masque pour tromper le spectateur et créer une illusion. Un bon acteur construit son personnage à l’aide d’un ensemble de signes : c’est la stratégie des apparences. Ainsi, DJ feint la passion à l’extrême et séduit les femmes à l’aide de «soupirs et de larmes »v.41, ses « protestations ardentes » témoignent de la sincérité apparente de son amour et ses « lettres passionnées » gage de l’intensité de

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