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Le sauvage / Cartier

Dissertation : Le sauvage / Cartier. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  6 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  858 Vues

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Dans les textes de Cartier et de Lahontan, le « sauvage » est-il présenté de la même façon ? Jacques Cartier et le Baron de Lahontan ont tous deux visité la Nouvelle-France. Les deux siècles séparant leur visite et la durée de leur séjour ont certainement influencé le témoignage complètement différent qu’ils rapportent du peuple autochtone.

À première vue, les textes de Jacques Cartier et du baron de Lahontan présentent des similitudes puisqu’ils décrivent tous deux les différences entre les cultures française et amérindienne. Sous-argument : La première phrase de la réplique de Lahontan envers Adario, un natif de la place, mentionne que le peuple français et Huron sont différents. Cartier décrit une scène où il rencontre le chef des Amérindiens et illustre la difficulté de la communication. Illustration « Écoute, il faudrait pour cela que j’eusse commis en France de si grands crimes qu’il ne me fût permis d’y revenir que pour y être brûlé, car, après tout, je ne vois point de métamorphose plus extravagante à un Français que celle de Huron. » (Source 2 : Baron de Lahontan. Dialogues de Monsieur le baron de Lahontan et d’un Sauvage dans l’Amérique, éd. annotée par Henri Coulet, Paris, Éditions Desjonquères, 1999, p. 87-89, ligne 5-7) « […] Et [le capitaine de la barque] nous fit une grande harangue, nous montrant ladite croix, et faisant le signe de la croix avec deux doigts ; et puis il nous montrait la terre, tout à l’entour de nous, comme s’il eût voulu dire, que toute la terre était à lui, que nous ne devions pas planter ladite croix sans sa permission. » (Source 1 Jacques Cartier. Voyages en Nouvelle-France/Jacques Cartier ; texte remis en français moderne par Robert Lahaise et Marie Couturier, Montréal, Les éditions Hurtubise, 1977,  p. 60-61, ligne 12-15)

Explication 1.2 En utilisant l’hyperbole « métamorphose extravagante », l’auteur souligne que les deux civilisations sont complètement différentes l’une de l’autre. Pour qu’un Huron passe pour un Francais, il nécessiterait un grand changement à un tel point qu'il ne serait plus reconnaissable. Due à la différence de langage, Cartier raconte une scène où il se doit de déduire ce que le capitaine explique. Il décrit ses gestes et mentionne également « comme s’il eût voulu dire » qui traduit son incapacité à comprendre son langage. Argument principal 2 Cependant, les deux auteurs ont des préjugés différents concernant le peuple de la Nouvelle-France. Sous-argument 2.2 Adario rétorque aux critiques de Lahontan sur le peuple de la Nouvelle-France (Huron), permettant de mettre en lumière le côté réfléchi des Huron versus les Français. À l'opposé, Cartier compte sur la naïveté des Autochtones pour obtenir ce qu’il désire. Il invite le capitaine à monter à bord du bateau sous un faux prétexte et le soudoie afin d’obtenir la permission de laisser la croix plantée où elle est. Illustration 2.1 Illustration 2.2 « Quel mal te feraient les couleurs sur le visage ? Tu te mets bien de la poudre et de l’essence aux cheveux et même sur les habits ? N’ai-je pas vu des Français qui portent des moustaches, comme les chats, toutes couvertes de cire ? » (Source 2, p. 87-89, ligne 22-24 ) « […] En leur démontrant grands signes d’amour ; et on les fit boire et manger, et faire grande chère. Et puis leur montrâmes par signes, que ladite croix avait été plantée comme borne et balise pour entrer dans le havre ; et que nous y retournerions bientôt, et leur apporterions des articles de fer et autres choses […]. » (Source 1. 60-61, ligne 19-22)

Explication Adario démontre l'absurdité de la critique de son interlocuteur en poussant sa réflexion au travers de multiples questionnements. Enfin, il utilise la comparaison afin de se moquer à son tour des mœurs françaises , comparant leur moustache cirée à l’allure d’un chat. En soudoyant ses invités, il réussit à les manipuler dans le but de leur faire croire que la croix ne sert qu'à des fins de balise, lorsqu’en réalité, la fonction première de celle-ci est de convertir. Il compte donc sur la naïveté de ceux-ci afin d’obtenir ce qu’il veut. Argument principal 3 Finalement, on peut conclure que Cartier et Lahontan n’ont pas la même vision du peuple autochtone, car ils ont des opinions différentes concernant l’avenir culturel de celui-ci. Sous-argument 3.1 Sous-argument 3.2 Lahontan estime la culture autochtone et il considère qu’elle mérite d'être préservée. Il en fait part dans son dialogue sous les traits de d’Adario. À l’opposé, Cartier prêche la culture française, il a un désir de convertir les Amérindiens. Lors de sa rencontre avec le chef de la tribu, les deux fils de celui-ci sont invités à rester à bord pour le prochain voyage. Les nouveaux passagers se voient offrir de nouveaux vêtements. Illustration « [...] Crois-moi, mon cher frère, songe à te faire Huron pour vivre longtemps. Tu boiras, tu mangeras, tu dormiras et tu chasseras en repos ; tu seras délivré des passions qui tyrannisent les Français ; tu n’auras que faire d’or ni d’argent pour être heureux ; tu ne craindras ni voleurs ni assassins ni faux témoins ; et si tu veux devenir le roi de tout le monde, tu n’auras qu’à t’imaginer de l’être et tu le seras. » « Et accoutrâmes ses dits fils de deux chemises, et en livrées, et de bonnets rouges, et à chacun, sa chaînette de laiton au col. De quoi se contentèrent fort, et donnèrent leurs vieux haillons à ceux qui retournaient. » (Source 1 p. 60-61, ligne 23-24)

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