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Le récit Fantastique

Dissertation : Le récit Fantastique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Décembre 2013  •  1 184 Mots (5 Pages)  •  3 429 Vues

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Désormais dans une maison de santé, le narrateur raconte l’évènement qui a fait basculer sa vie : un soir, après une représentation théâtrale, il rentrait chez lui…

Je le distinguais à travers le mur, ce bruit continu, plutôt une agitation qu’un bruit, un remuement vague d’un tas de choses, comme si on eût secoué, déplacé, traîné doucement tous mes meubles.

Oh ! Je doutai, pendant un temps assez long encore, de la sûreté de mon oreille. Mais l’ayant collée conte un auvent pour mieux percevoir ce trouble étrange de mon logis, je demeurai convaincu, certain, qu’il se passait chez moi quelque chose d’anormal et d’incompréhensible. Je n’avais pas peur, mais j’étais…comment exprimer cela…effaré d’étonnement. Je n’armai pas mon revolver- devinant fort bien que je n’en avais nul besoin. J’attendis.

J’attendis longtemps, ne pouvant me décider à rien, l’esprit lucide, mais follement anxieux. J’attendis, debout toujours le bruit qui grandissait, qui prenait, par moments, une intensité violente, qui semblait devenir un grondement d’impatience, de colère, d’émeute mystérieuse.

Puis soudain, honteux de ma lâcheté, je saisis mon trousseau de clefs, je choisis celle qui me fallait, je l’enfonçai dans la serrure, je la fis tourner deux fois, et poussant la porte de toute ma force, j’envoyai le battant heurter la cloison.

Le coup sonna comme une dénotation de fusil, et voilà qu’à ce bruit d’explosion répondit, du haut de ma demeure, un formidable tumulte. Ce fut si subit, si terrible, si assourdissant que je reculai de quelques pas, et que, bien que le sentant toujours inutile, je tirai de sa gaine mon revolver.[…]

Et voila que j’aperçus tout à coup, sur le seuil de ma porte, un fauteuil, mon grand fauteuil de lecture, qui sortait en se dandinant. Il s’en alla par le jardin. D’autres le suivaient, ceux de mon salon, puis les canapés bas se traînant comme des crocodiles sur leurs courtes pattes, puis toutes mes chaises, avec des bonds de chèvres, et les petits tabourets qui trottaient comme des lapins.

Oh ! quelle émotion ! Je me glissai dans un massif où je demeurai accroupi, contemplant toujours ce défilé de mes meubles, car ils s’en allaient tous, l’un derrière l’autre, vite ou lentement, selon leur taille et leurs poids. Mon piano, mon grand piano à queue, passa avec un galop de cheval emporté et un murmure de musique dans le flanc, les moindres objets glissaient sur le sable comme des fourmis, les brosses, les cristaux, les coupes, où le clair de lune accrochait des phosphorescences de vers luisants. Les étoffes rampaient, s’étalaient en flaques à la façon des pieuvres de la mer.

Guy de Maupassant, « Qui sait ? », L’Inutile Beauté, 1890

1) Quel est le statut du narrateur ? Quel est le point de vue utilisé ? Quels sont les enjeux d’un tel choix ?

Le narrateur est intérieur au récit. Le point de vue est interne. Cela permet au lecteur de vivre l’aventure en même temps que le narrateur et de paratger ses émotions. Cela maintient le suspense.

2) Dans quel lieu et à quel moment de la journée cette scène se déroule-t-elle ? En quoi ce cadre est-il propice à la vision du personnage ?

Cette scène se déroule la nuit puisque le narrateur rentre chez lui après une représentation théâtrale et cela se passe dans le jardin. Ce cadre est propice à la vision du personnage car la nuit on distingue moins bien les choses et les bruits sont modifiés.

3) Quelles sont les manifestations du surnaturel ?

Les manifestations du

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