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La Peste, Camus

Mémoires Gratuits : La Peste, Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2013  •  1 926 Mots (8 Pages)  •  1 602 Vues

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Nous allons étudier un texte tiré du roman La Peste d’Albert Camus. Cet auteur et philosophe du 20ème siècle est considéré comme l’un des principaux acteurs de la vie intellectuelle française d’après-guerre. Camus faisait partie d’un mouvement littéraire appelé l’existentialisme où l’Homme est considéré comme libre de donner un sens à sa vie en rejetant l’enfermement par des doctrines.

La Peste vient se ranger dans le « cycle de la révolte » de Camus, dans la continuité de l’absurde de son « cycle » précédent. Ainsi, l’être humain a conscience de son destin fatal, mais décide néanmoins de l’affronter à l’image des personnages de La Peste qui continuent de se battre contre la maladie malgré la mort constamment au-dessus d’eux.

Dans La Peste, l’auteur nous expose le quotidien des habitants de la ville d’Oran pendant la peste. Cette œuvre est souvent considérée comme une métaphore de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale, mais peut être aussi lue comme une simple lutte entre le Bien et le Mal. Dans cette idée, nous retrouvons dans le roman une construction en cinq parties, comme dans une tragédie classique.

Dans l’extrait étudié, issu de la quatrième partie et donc de l’action, est racontée la mort d’un enfant atteint de la maladie, le fils du juge Othon. Rieux et ses alliés lui ont administré un sérum expérimental dans l’espoir de le sauver, mais malheureusement, l’agonie du malade n’est que plus terrible et plus longue. Au cours de ce texte, on peut lire l’évolution de la souffrance de l’enfant ainsi que l’impuissance des adultes. Nous pouvons nous demander quelle est la fonction de cette lente agonie d’un enfant. Dans ce but, nous étudierons comment est décrite la souffrance dans ce texte. Ensuite, Nous nous attacherons à la manière dont est créé un sentiment de révolte chez le lecteur.

Commençons donc à relever les marques de la souffrance dans l’extrait.

Tout d’abord, nous pouvons noter un champ lexical autour de la douleur et de la violence « déferla », « crier », « lutte », « griffes », « plainte » qui installe un cadre propice à la souffrance et à la mort. De plus, on peut observer la mise en place d’une ambiance sinistre à travers le cri de l’enfant : « monotone, discorde » sont des adjectifs qualifiant sa voix, mais qui pourrait aussi s’appliquer à une marche funèbre et lugubre.

D'autre part, le cri de l’enfant « un seul cri continu » qui traduit sa souffrance infinie grâce à l’adjectif « continu » pourrait peut-être être une métaphore du glas de la mort, annonçant ainsi la venue de la Mort. Cette douleur sans fin est d’autant plus accentuée par « n’arrêtait pas ». Plus l’agonie est longue, plus la souffrance est importante, ce qui vient créer une vive émotion chez le lecteur.

L’expression « ce cri de tous les âges » peut, si on considère « âges » dans le sens humain, les années, laisser penser que par la maladie, l’enfant est à la fois un enfant, un homme et un vieillard, car la douleur touche tout le monde et fait en quelque sorte « perdre son innocence » à l’enfant. Mais si on considère « âges » dans le sens large, c’est-à-dire les âges du temps, on peut penser que le cri et par là, la souffrance, est intemporel, existe depuis la nuit des temps ou que toute la douleur du monde depuis toujours est condensée dans cet enfant à l’agonie. Cette idée est renforcée par l’expression « semblait venir de tous les hommes à la fois » où la plainte de l’enfant devient comme collective, partagée par tous. D’ailleurs, les autres malades se mettent à crier avec lui.

De plus, on peut relever la formule « marrée de sanglots » qui, par le nom « marée » et le rapprochement entre les » sanglots » et les larmes, eau salée, vient comparer la douleur à la mer pendant une tempête : totalement incontrôlable, déchaînée et sans pitié. On peut d’ailleurs noter qu’au tout début de l’extrait, le verbe « calmer » semblait évoquer une sorte de calme trompeur : le calme avant la tempête.

La douleur de l’enfant se traduit par son attitude. En premier lieu, on peut lire que ses yeux sont « toujours fermés », signe de maladie. C’est comme s’il ne voulait ou ne pouvait plus voir le monde autour de lui tant ce qu’il ressent est violent. Il se ferme à l’extérieur, se renferme sur lui-même pour combattre, seul, la maladie ou se laisser emporter par elle. Dans un même temps, l’expression « plia les jambes, ramena ses cuisses près du ventre » décrit la position fœtale de l’enfant. On assiste à une tentative de retour vers la sécurité de la matrice féminine, vers la mère, promesse de réconfort. Nous pouvons également penser que ce retour vers la mère symbolise le renouvellement d’un cycle et ainsi, la fin de celui-ci. C’est une annonce de mort. Cette posture de l’enfant peut aussi représenter un recroquevillement sur soi et un combat interne contre le corps.

Ensuite, il est décrit comme « figé dans une argile grise ». L’enfant est immobile, « s’immobilisa », il est comme une statue, prisonnier de la maladie. Il ne peut plus bouger. Il ne peut plus combattre. D’autre part, la couleur « grise » est celle d’un cadavre et montre que l’enfant n’est plus qu’un cadavre vivant, immobile.

« Les mains, devenues comme des griffes labouraient » et « si peu humaine » sont des phrases qui viennent déshumaniser l’enfant. Il est devenu une sorte d’animal avec des griffes. Mais les griffes peuvent aussi servir à décrire les mains, entièrement crispées sous la douleur.

Pendant

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