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La Jeune Veuve

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Par   •  26 Avril 2014  •  1 549 Mots (7 Pages)  •  719 Vues

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La Jeune Veuve

La perte d’un époux ne va point sans soupirs.

On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.

Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;

Le Temps ramène les plaisirs.

Entre la Veuve d’une année

Et la Veuve d’une journée

La différence est grande : on ne croirait jamais

Que ce fût la même personne.

L’une fait fuir les gens, et l’autre a mille attraits.

Aux soupirs vrais ou faux celle-là s’abandonne ;

C’est toujours même note et pareil entretien :

On dit qu’on est inconsolable ;

On le dit, mais il n’en est rien,

Comme on verra par cette Fable,

Ou plutôt par la vérité.

L’Epoux d’une jeune beauté

Partait pour l’autre monde. A ses côtés sa femme

Lui criait : Attends-moi, je te suis ; et mon âme,

Aussi bien que la tienne, et prête à s’envoler.

Le Mari fait seul le voyage.

La Belle avait un père, homme prudent et sage :

Il laissa le torrent couler.

A la fin, pour la consoler,

Ma fille, lui dit-il, c’est trop verser de larmes :

Qu’a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes ?

Puisqu’il est des vivants, ne songez plus aux morts.

Je ne dis pas que tout à l’heure

Une condition meilleure

Change en des noces ces transports ;

Mais, après un certain temps, souffrez qu’on vous propose

Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose

Que le défunt.- Ah ! dit-elle aussitôt,

Un Cloître est l’époux qu’il me faut.

Le père lui laissa digérer sa disgrâce.

Un mois de la sorte se passe.

L’autre mois on l’emploie à changer tous les jours

Quelque chose à l’habit, au linge, à la coiffure.

Le deuil enfin sert de parure,

En attendant d’autres atours.

Toute la bande des Amours

Revient au Colombier : les jeux, les ris, la danse,

Ont aussi leur tour à la fin.

On se plonge soir et matin

Dans la fontaine de Jouvence.

Le Père ne craint plus ce défunt tant chéri ;

Mais comme il ne parlait de rien à notre Belle :

Où donc est le jeune mari

Que vous m’avez promis ? dit-elle.

Relevé Outil d’analyse Interprétation

La perte d’un époux ne va point sans soupirs.

On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.

Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;

Le Temps ramène les plaisirs.

Entre la Veuve d’une année

Et la Veuve d’une journée

La différence est grande : on ne croirait jamais

Que ce fût la même personne.

L’une fait fuir les gens, et l’autre a mille attraits.

Aux soupirs vrais ou faux celle-là s’abandonne ;

C’est toujours même note et pareil entretien :

On dit qu’on est inconsolable ;

On le dit, mais il n’en est rien,

Comme on verra par cette Fable,

Ou plutôt par la vérité.

Morale explicite

Présent de vérité générale

La morale se trouve au début. Elle est particulièrement longue, comme si le fabuliste voulait insister.

On fait beaucoup de bruit ;

on se console ;

on ne croirait jamais ;

on dit qu’on est inconsolable ;

on le dit, mais il n’en est rien ;

L’autre mois, on l’emploie à changer tous les jours

Quelque chose à l’habit, au

linge, à la coiffure :

On se plonge soir et matin

Dans la fontaine de Jouvence

Pronom indéfini

Dans la morale, le fabuliste utilise le pronom indéfini « on », ce qui est normal.

Dans ce récit, on le retrouve : il désigne la jeune veuve, mais le fabuliste veut nous dire qu’elle est finalement comme tout le monde.

Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole,

Le Temps ramène les plaisirs.

Entre la veuve d’une année,

Et la veuve d’une journée

La différence est grande

Je ne dis pas que tout à l’heure

Une condition meilleure

Change en

...

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