La Femme Dans Les Mains Libres

Quelle vision de la femme vous semble proposer le recueil les mains libres de Man Ray et Paul Eluard ?

Les Mains libres est un recueil de dessins et de poèmes qui est né de la collaboration du dessinateur Man Ray et du poète Paul Eluard. Son originalité réside dans le fait que les poèmes d’Eluard font ici office d’illustration des dessins de Man Ray, cela renverse les relations traditionnelles entre texte et image. Ce recueil est une ode à la femme aimée, elle traverse de manière récurrente toute l’œuvre. Cette omniprésence lui confère une fonction de fil conducteur. Tantôt femme-fleur, femme-enfant, femme protectrice, femme dominatrice ou encore femme muse ; la figure féminine prend ici une dimension universelle et est représentée sous toutes ses formes. Les Mains libres appel à la libération de la femme. Chez Paul Éluard, les femmes apparaissent comme de véritables Muses des belles lettres : Gala et Nusch sont les inspiratrices de la poésie amoureuse du poète pendant les années trente. Dans la vision éluardienne, la femme est une véritable Muse : étant la source artistique, elle est évoquée pour contribuer à la créativité du poète. Quant à Man Ray, comme tout bon surréaliste, il se passionne pour la gente féminine. Il passe de nombreuses années de sa vie à la photographier, souvent partiellement ou totalement nue. La femme est donc l’un des liens qui unissent Man Ray et Eluard, elle occupe une place essentielle dans la représentation artistique surréaliste.

Mais par quelle vision semble-t- elle être perçue par ces deux artistes à travers leur recueil ?

I] Le recueil donne une vision de la femme nue.

a) Le corps de la femme est souvent représenté morcelé. Tous les dessins et les textes qui présentent des morceaux de corps féminins ne sont pas à interprétés comme des femmes qui auraient perdu leurs corporéités mais au contraire, ils mettent en évidence cet élément du corps féminin qui continu à suggéré le corps intégral de la femme. Ce morcèlement intensifie la sensualité à fleur de peau. Les artistes suggèrent pour montrer. Par exemple, dans le triptyque « La glace cassée », Man Ray montre une multiplicité de parties du corps féminin, nues et assemblées telles une mosaïque. Toutes ces parties invitent à se prêter au jeu et à imaginer la femme dans son intégralité. Quant à Eluard, il paraît s’adresser à une femme « dans ta main maladroite ». Il semble faire référence à la main qui a cassée la glace et qui manque donc d’adresse. Néanmoins, On pourrait comprendre qu’il s’agit ici de la main inexpérimentée d’une jeune pucelle. La main, cette partie morcelée du corps, traduirait donc la pureté de la jeune femme.

b) Man Ray et Eluard se plaisent à associer la nudité de la femme à la nature. Elles font corps avec les éléments de la terre. L’expression « notre mère la terre » nous le témoigne, nous associons souvent la fertilité de la terre avec celle de la femme. Dans « L’arbre rose » par exemple, les vers d’Eluard évoquent la grossesse d’une femme en utilisant le champ lexical de la nature:

« L’Année est bonne la terre enfle

Le ciel déborde dans les champs

Sur

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