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La Curée De Zola Chapitre 2, Commentaire Littéraire

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Par   •  9 Juillet 2013  •  1 227 Mots (5 Pages)  •  7 125 Vues

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La Curée de Zola

Ch.2. « Oui, la grande croisée de Paris (…) des toits sombres ».

[Introduction]

Le chapitre deux du roman naturaliste La Curée de Zola correspond à une analepse. Aristide, mari de Renée, se souvient d’une conversation qu’il avait eue avec sa première femme, Adèle avant que celle-ci ne décède. Ils étaient alors au sommet des buttes Montmartre dans un restaurant « dont les fenêtres s’ouvraient sur Paris ».Le passage s’ouvre sur la description que fait Aristide de Paris et se clôt sur un retour au récit : la réaction d’Angèle.

Nous nous demanderons en quoi le discours d’Aristide (monologue déguisé en dialogue) trouve sa place dans le cadre du roman naturaliste.

Nous nous attacherons tout d’abord à percevoir l’ancrage réaliste que met en place Zola, nous aborderons ensuite l’aspect symbolique de la description de Paris et nous montrerons enfin que cette scène permet de caractériser le personnage d’Aristide.

[I L’ancrage réaliste]

[1-Fonction référentielle de la description]

Zola choisit ici un cadre connu puisque, pour authentifier la fiction aux yeux du lecteur, il utilise des noms de lieux réels appartenants à la ville de Paris tels que « Le Louvre, Le Boulevard du temple, la Madeleine, la plaine Monceau… ».

Il fait de plus référence aux travaux d’Haussmann que les parisiens de l’époque côtoyaient. Il s’agissait pour Haussmann de favoriser la circulation et les échanges par la percée de grands boulevards (d’où « la grande croisée de Paris »), assez larges pour éviter d’éventuelles barricades (contraignants ainsi « les forts », c'est-à-dire les fortes têtes, à rester « au cœur des vieux quartiers ».). Enfin en rattachant les banlieues à la ville (« les faubourgs au premier réseau »), il espérait faire de Paris une grande capitale moderne.

Zola, en naturaliste averti, donne donc à cette description un fort ancrage réaliste. Documenté, il s’érige en observateur avisé des grandes mutations du Paris de son époque et établit une connivence avec son lecteur.

[2-Une description assumée par le personnage d’Aristide]

Mais ce qui rend plus réaliste encore cette description, c’est qu’elle est assumée par un personnage, en focalisation interne. C’est Aristide qui prend la parole des lignes une à seize et non un narrateur omniscient. Cette description d’ensemble est donc justifiée par la situation géographique des personnages, situés en hauteur, au dessus de l’ « amas sans bornes des toits sombres ». Aristide commente ce qu’il voit. Tout est fait pour que le lecteur entre dans la fiction en la prenant pour vraie.

[3-Une description « vivante » à travers le dialogue et le mouvement]

La description est rendue plus vivante encore à travers le dialogue et le mouvement. A la ligne 8, l’apostrophe et l’impératif utilisés par Aristide lorsqu’il s’adresse à Angèle en lui disant « Tiens, suis un peu ma main » permettent d’interpeller le lecteur. La description est d’autant plus visuelle qu’on suit la main du personnage qui désigne les grands lieux parisiens, d’où l’accumulation de déictiques tels que « de ce coté, dans ce sens, celui-ci, là, plus loin ».

Tout est fait pour donner une impression de réel qui authentifie le récit : lieux réels, références aux travaux d’Haussmann, mais aussi prise en charge de la description par le personnage qui montre du doigt les lieux dont il parle, accentuant l’aspect visuel de la description. Cependant, au-delà de sa fonction référentielle, la description a aussi une portée symbolique.

[II Une description symbolique]

[1-Paris personnifié]

La description de Paris est morcelée, puisque la ville y est découpée en différents réseaux, en « tronçons », « faubourgs » et « vieux quartiers ». Aristide emploie ici le champ lexical de l’urbanisme, mais il va aussi personnifier Paris à travers des expressions comme « entailles » ou « veines ouvertes. La description

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