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L'éducation, littérature et anciens auteurs.

Fiche : L'éducation, littérature et anciens auteurs.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2016  •  Fiche  •  500 Mots (2 Pages)  •  498 Vues

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Tu vas me demander les connaissances qui correspondent à l’esprit des enfants et qu’il faut leur infuser dès leur prime jeunesse. En premier lieu, la pratique des langues. Les tout-petits y accèdent sans aucun effort, alors que chez les adultes elle ne peut s’acquérir qu’au prix d’un grand effort. Les jeunes enfants y sont poussés, nous l’avons dit, par le plaisir naturel de l’imitation, dont nous voyons quelques traces jusque chez les sansonnets et les perroquets. Et puis –rien n’est plus délicieux– les fables des poètes. Leurs séduisants attraits charment les oreilles enfantines, tandis que les adultes y trouvent le plus grand profit, pour la connaissance de la langue autant que pour la formation du jugement et la richesse de l’expression. Quoi de plus plaisant à écouter pour un enfant que les apologues d’Esope qui, par le rire et la fantaisie, n’en transmettent pas moins des préceptes philosophiques sérieux ? Le profit est le même avec les autres fables des poètes anciens. L’enfant apprend que les compagnons d’Ulysse ont été transformés par l’art de Circé en pourceaux et en d’autres animaux. Le récit le fait rire mais, en même temps, il a retenu un principe fondamental de la philosophie morale, à savoir : ceux qui ne sont pas gouvernés par la droite raison et se laissent emporter au gré de leurs passions ne sont pas des hommes mais des bêtes. Un stoïcien s’exprimerait-il plus gravement ? Et pourtant le même enseignement est donné par une fable amusante. Je ne veux pas te retenir en multipliant les exemples, tant la chose est évidente. Mais quoi de plus gracieux qu’un poème bucolique ? Quoi de plus charmant qu’une comédie ? Fondée sur l’étude des caractères, elle fait impression sur les non-initiés et sur les enfants. Mais quelle somme1 de philosophie y trouve-t-on en se jouant ! Ajoute mille faits instructifs que l’on s’étonne de voir ignorés même aujourd’hui par ceux qui sont réputés les plus savants. On y rencontre enfin des sentences2 brèves et attrayantes du genre des proverbes et des mots de personnages illustres, la seule forme sous laquelle autrefois la philosophie se répandait dans le peuple.

C'est dans le De pueris qu'Erasme écrit cette admirable formule qui peut constituer comme un emblème de l'humanisme dès le seuil du XVIe siècle : « Homines non nascuntur sed finguntur », on ne naît pas homme, on le devient. Aussi, tous ses livres auront-ils pour but d’améliorer l’homme, de le polir. Ce traité de pédagogie, rédigé sous la forme d'une declamatio, exercice d’éloquence où sont présentés les arguments pour ou contre une thèse choisie, fut composé en Italie en 1509 et publié en 1529 à Fribourg en Brisgau. Earsme nous y offre un témoignage particulièrement précieux sur sa pensée et sur la pédagogie de son temps. Si le De Ratione concernait l'éducation des adolescents, le De pueris s'attache à celle des enfants en bas-âge, dont il faut s'occuper au plus tôt, en épanouissant leurs facultés naturelles avec douceur, loin des méthodes brutales de l'époque qui faisaient horreur au Prince des philosophes.

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