Intérêts et fonctions de l'adaptation cinématographique de la Princesse de Montpensier

Composition de littérature

        La Princesse de Montpensier est une nouvelle publiée en 1662 par Madame de Lafayette. En 2010, Bertrand Tavernier, réalisateur et écrivain français, réalise l’adaptation cinématographique de l’œuvre. Cette adaptation permet de transformer certaines scènes de la nouvelle de Madame de Lafayette ainsi que d’apporter plus de précisions sur certains éléments.

Afin de montrer les fonctions et intérêts de cette adaptation cinématographique, nous nous intéresserons d’abord à comment elle aide le spectateur à reconstituer le contexte historique puis dans un second temps, nous verrons comment elle permet le développement du personnage de Chabannes.

        Tout d’abord, rappelons le contexte historique qui nous est donné dans l’œuvre de Madame de Lafayette, les premières lignes du livre nous énoncent: «Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup de son empire.». Comme nous pouvons le remarquer, l’auteure ne nous donne que très peu d’informations mise à part quel roi règne durant son récit. De plus, au court de la nouvelle, la guerre, à laquelle les différents Ducs et Princes participent, est nommée mais non pas détaillée. Le lecteur est souvent habitué à avoir plus d’informations afin de vraiment pouvoir rentrer dans le récit mais également afin de le comprendre au mieux. Cependant dans le cas présent, le manque important de détails et d’informations peut provoquer la confusion du lecteur. C’est pour cela que l’adaptation a un réel intérêt en ce qui concerne le contexte historique. En effet, comparé à la nouvelle dans laquelle Madame de Lafayette fait passer l’amour avant la guerre, Bertrand Tavernier lui fait de la guerre le commencement de son film. Les premières secondes donnent directement la date «Automne 1567» ainsi que le contexte, ici la reprise de la guerre entre les catholiques et les huguenots. Cette contextualisation permet au spectateur de directement situé le récit dans le temps.

Ensuite, l’adaptation cinématographique permet au spectateur de mettre une image sur les violences de cette guerre. En effet, le premier plan du film est un travelling sur les corps des soldats décédés durant cette guerre, ce choix fait par le réalisateur est totalement différent du prologue de la nouvelle qui évoque dès les premières lignes l’union entre Marie et Philippe. S’en suit différents plans où l’on voit des catholiques se faire poignarder, le sang coulant sur eux. Ces images sanglantes sont encore une fois la preuve que l’adaptation cinématographique aide le spectateur à vraiment visualiser les combats. De plus, le son du film, des chœurs ainsi que des détonations , souligne la violence de cette guerre de religions.

Nous pouvons donc dire que l’adaptation cinématographique permet de mettre l’accent sur le contexte historique, légèrement oublié dans la nouvelle.

        Dans un second temps, l’adaptation cinématographique ne permet pas seulement au spectateur de situer temporellement le récit, elle permet aussi de développer certains personnages légèrement ternis de la nouvelle. Nous allons ici nous intéresser au personnage du Comte de Chabannes. En effet, dans la nouvelle le Comte est principalement connu pour être l’ami le plus proche du Princesse et le confident de la Princesse. Le film, permet au spectateur de mieux connaître et d’ainsi mieux apprécier ce personnage qui se révèle être fort important. A contrario de la nouvelle, le Comte est le premier personnage que nous apercevons dans le film. En effet, nous le voyons arriver à cheval prêt à assassiner une famille de catholiques, ce qui permet au spectateur de connaître le rapport de Chabannes à la guerre, ce qui n’est pas le cas dans la nouvelle. Dans ces premiers plans, le réalisateur se sert du Comte de Chabannes afin de dénoncer les atrocités de la guerre. Bertrand Tavernier le dit lui-même, Chabannes est «la colonne vertébrale du film», à travers cette affirmation et le fait que le Comte soit le premier personnage à être mis en scène, le personnage devient le personnage principal du récit.

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