Incipit d'un Roman D'aventure

Incipit d’un roman d’aventure

Jean s’exclama à Joseph : « Nous voici arrivés ! La Terre promise est enfin sous nos pieds !

- Scélérat que tu es ! Après ce que tu m’as fait endurer, je suis satisfait de pouvoir enfin me poser dans ces lieux!, grogna son compagnon. »

Les deux amis admiraient la splendeur du paysage. Des kilomètres et des kilomètres de verdure s’étendaient à perte vue, couvrant le flanc des collines. Les feuilles des bosquets étaient secouées par la brise matinale. L’incommensurable muraille qu’ils venaient d’atteindre semblait interminable, si mystérieuse et inquiétante. Jean plaça lentement la main sur cette pierre si froide et des frissons lui parcoururent l’échine. Après des mois de fuite, les deux hommes avaient rejoint leur premier objectif : trouver la muraille qui les mènerait à la ville salvatrice, leur permettant ainsi de vivre paisiblement, à l’abri de tout danger.

Jean connut un parcours singulier. Issu d’une famille de vignerons, à vingt ans, il quitta sa Bourgogne natale, rompît tout lien avec sa famille pour s’installer à Paris afin d’y mener une vie nouvelle. Il devint le domestique d’un riche héritier fréquentant la haute société parisienne. Le jeune homme y avait rencontré sa fiancée, Berthe, qui le quitta peu de temps après, ne supportant plus la condescendance de leur vieux maître acariâtre. Il y fit par la suite la connaissance de Joseph, lorsque ce dernier remplaça Berthe. Joseph et Jean se distinguaient par leurs tempéraments radicalement opposés. Le premier était peureux, prudent, et vénérait son maître, tandis que le second, plus téméraire et courageux, détestait son maître mais n’avait pas d’autre choix que de lui obéir, s’il ne voulait pas se retrouver à la rue.

Joseph, à bout de souffle et épuisé, s’écria : « Vraiment Jean, je ne comprends absolument pas pourquoi je t’ai suivi dans ce terrible périple !

- Ah Joseph, tu me remercieras bientôt ! Je t’ai ouvert les yeux sur la tristesse et la monotonie de nos vies. Grâce à moi, tu seras vite émerveillé par la beauté de ce pays, et tu comprendras les raisons de mon acte.

- Tout de même, Jean, pour l’instant je suis outré par le gredin que tu es, prouve-moi que tu mérites mon amitié ! ».

Joseph était révolté par Jean. Il était complice malgré lui des actes odieux commis par ce dernier, visant à humilier publiquement leur maître. Jean avait en effet usurpé l’identité de son maître à des fins criminelles telles que le trafic d’esclaves dans le cadre du commerce triangulaire. Ses actes d’escroquerie dans des maisons de jeu clandestines lui rapportèrent de nombreux gains dans un premier temps. Les forces de l’ordre arrêtèrent leur maître, Monsieur de Rochemoutier et rendirent les faits publiques .Ce dernier fut déshonoré et méprisé par les membres de la haute société. Jean ne tarda pas à être confondu par Monsieur de Rochemoutier et ses amis, et du rapidement prendre la fuite avec Joseph pour échapper à leur terrible vengeance. Après deux mois d’expédition en train à vapeur, à pied, et à cheval, ils gagnèrent l’Asie occidentale. Une idée traversa l’esprit de Jean : il décida de découvrir la Chine, à la

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