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HUIS CLOS de Satre

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Par   •  31 Mai 2015  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  1 631 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE – Huis Clos de Sartre

Problématique : En quoi le regard des autres apparait insupportable ?

Intro

Sartre est l'un des auteurs français les plus célèbres du XXème siècle, qui a excellé dans tous les genres littéraires (roman, théâtre, essai…) Dans la pièce de théâtre Huis clos, parue en 1944, Sartre pose les bases de l’Existentialisme, doctrine philosophique qui postule que l’être humain est défini par ses propres actes. Dans le passage que nous allons étudier de la scène 5, Sartre met en scène trois personnages, Garcin, Inès et Estelle, que leurs actes ont conduits en enfer. Nous verrons comment Jean-Paul Sartre nous présente l’enfer sartrien qui consiste à vivre sous le regard des autres et qui condamne ses personnages à l’enfer perpétuel. Cette scène est celle des affrontements, où chacun est, tour à tour, bourreau et victime des deux autres.

Nous étudierons d’abord les caractéristiques de ce trio infernal marqué par la présence dominant d’Inès puis le début de leur descente en enfer.

I. Un trio infernal

A) Caractéristiques des personnages

Cette pièce de théâtre met en scène trois personnages : Inès, Estelle et Garcin.

Dans cet extrait, Inès mène le jeu en se montrant ironique et cruelle à l’égard de ses deux compagnons d’infortune. C’est-elle qui parait la plus lucide et qui tire cyniquement (qui ignore les convenance, effronté) les conséquences de la situation : « Attendez, j’ai compris » (l.13). Elle apparait la plus claire voyante et attise la peur et la détresse des deux autres.

Estelle semble la plus passive, la moins capable de réaction. Elle se borne à réclamer d’Inès qu’elle se taise : « Taisez-vous. » (l.5 et 7), et se résigne en obéissant aux consignes de Garçin : « d’accord » (l.35)

Garçin sert d’intermédiaire entre les deux femmes : il comprend ce qu’Inès cherche à mettre en évidence et en tire les conclusions : « Alors, voilà, chacun dans son coin » (l.27)

Estelle et Garcin se sentant persécutés par les questions d’Inès et vont se liguer contre Inès en lui ordonnant de se taire. Estelle ordonne à plusieurs reprises : « taisez-vous » et Garcin appuie : « est-ce que vous vous tairez ». Nous pouvons donc voir que des tensions commencent à se créer.

Les échanges entre les protagonistes deviennent rudes, marqués par une ponctuation forte dans les apostrophes d’Inès : « Damnés !», « En enfer !». Ce trio infernal devient donc un trio inséparable sans aucune solution, ni issue.

B) Le triangle dramatique

La cohabitation orageuse de trois personnages repose sur le triangle dramatique, source de déchirements et d’exclusions. Tour à tour, chacun de ses personnages domine les deux autres. Dans ce passage, c’est Inès qui domine, Garçin se contentant d’observer le conflit qui éclate entre les deux femmes. L’ensemble de la pièce fonctionne selon le même principe, chacun des personnages passant successivement de rôle de dominant au rôle de dominé.

C) Inès : un personnage qui domine l’échange

Les indications scéniques montrent que dans ce passage c’est Inès qui maitrise la situation. Elle reste calme et pèse ses paroles (l.13 : « le regarde sans peur »). Les répliques montrent tout d’abord qu’Inès n’obéit pas aux injonctions d’Estelle qui lui demande à plusieurs reprises de se taire. Elle fait à la fois les questions et les réponses (l.1, 9-10, 16-19), si bien que la fin de la scène amène Estelle, qui voulait d’abord le silence, à lui poser des questions, montrant par là qu’elle accepte la domination d’Inès. Enfin, c’est Inès qui distribue les vérités, obtenant ainsi la soumission des deux autres : « Damnée la petite sainte ! Damné le héros sans reproche ! » l.9. « Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres » (l.24)

II. L’enfer psychologique, un enfer redoutable

A) Le regard comme principal instrument de torture et marque de l’existentialisme

Un enfer métaphorique : ce salon ne représente pas ce que la mythologie fait de l’enfer. Seule une pièce qui n’a pas de fenêtre. Le dramaturge suggère ici un enfer qui ne dépend pas de l’endroit mais des personnes qui l’occupent. L’enfer n’est plus un lieu de torture au sens propre mais se caractérise par le regard de l’autre qui fouille dans le passé, examine les raisons derrière les actes.

B) Une vérité dévoilée

Inès dévoile la vérité sur l’enfer : C’est la plus lucide et c’est elle qui est la première à comprendre la vérité. Elle va donc en informer ses deux camarades avec cynisme. Elle affirme que l’enfer : « c’est chacun d’eux pour les deux autres ». Elle utilise des exclamations et des répétitions afin de souligner qu’ils sont « entre assassins » et « en enfer » : « En enfer ! », « Damnés ! Damnés ! » et qu’il faut à présent « payer ». Elle se délecte à l’annoncer aux autres. Elle est donc la première à avoir compris le principe de l’enfer : « Il n’y a pas de torture physique » et chacun d’entre eux est le bourreau pour les deux autres.

- Elle explique ce principe en comparant l’enfer à un hôtel « en self-service », d’où l’emploi du vocabulaire de l’hôtellerie en rapport avec le lieu singulier où ils se trouvent réunis : « une économie de personnel », « clients », « services ». Cette image est évidemment ironique et réduit l’enfer traditionnel à une réalité prosaïque (banale). Elle révèle aussi qu’ils sont tous des « assassins ». Elle explique qu’ici « ils [la direction de l’hôtel] ont réalisé une économie » puisque ce sont les clients qui occupent alternativement la fonction de bourreaux

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