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Frank Kafka

Dissertation : Frank Kafka. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2023  •  Dissertation  •  1 601 Mots (7 Pages)  •  158 Vues

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Audrey RENZO

Littérature et imaginaire

601-102-MQ, gr. 50013

Première dissertation explicative portant sur le kafkaïen : 15%

La Métamorphose de Franz Kafka

Travail présenté à

  Raluca LUPU-ONET

Cégep de Valleyfield

Date de remise et réalisation : Le 20 mars 2022

Nombre de mots dissertation : 1120

Nombre de mots plan : 373

Nombre de mots complet : 1493


        Le 20e siècle est marqué par le clivage entre les bourgeois et les indigents, soit les guerres. Les conflits multiples et dévastateurs influencent les auteurs à revendiquer les problématiques sociétales. C’est donc en plein milieu de la Première Guerre mondiale que Franz Kafka fait naître La Métamorphose, apparue en 1915. Cette nouvelle amène rapidement le lecteur dans un monde vraisemblable perturbé par l’illogisme, par la dissonance et par l’incompréhension. En ce sens, ce récit moderne fait mention de la cruauté humaine, de l’aliénation sociale, économique et morale en plus de la déshumanisation. La fonction de la métamorphose d’un humain à un insecte, développée dans cette nouvelle, est à analyser. On peut se demander si le rôle de cette transmutation est une démonstration de l’absurdité d’un monde kafkaïen, et comment celle-ci est définitive à la libération du personnage principal, soit Gregor Samsa.

        D’abord, le kafkaïen est défini par un monde d’absurdité et de cauchemars, ainsi que par l’oppression de différents systèmes présents dans la société. En effet, il montre la dominance du pouvoir de la classe bourgeoise sur l’individu, en but de le déshumaniser et de le réduire qu’à une seule fonction, c’est-à-dire un outil de travail acharné. À première vue, on voit l’incohérence du monde dont Gregor fait partie, dès la première phrase de la nouvelle : « Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat […] » (p.23). D’ailleurs il est impossible qu’un travailleur de commerce se transforme en une bestiole. Un autre élément de l’absurdité est appuyé par le schéma actant du chapitre 1 du personnage principal, plus précisément par l’axe du vouloir. Cet axe consiste à définir l’objet du sujet, qui, dans ce schéma, est la volonté extrême à sortir du lit pour aller travailler. Ce désir à quitter son lit est freiné par la transformation de son corps en un « énorme cancrelat » (p. 23). Le changement d’un être humain en un insecte montre l’absurdité de ce monde. Parallèlement à l’absurdité, l’oppression est montrée par la dominance et l’aliénation, qui est l’élément primaire du devoir filial du cancrelat envers son père. Le remboursement de cette dette monétaire, imposé à Gregor, est entravé par son altération physique qui empêche l’obtention de son objectif. De ce fait, la métamorphose est l’unique opposante. Par conséquent, cette transformation aide à comprendre la nature humaine, soit le vrai visage du père montré par l’exploitation et l’abus de son fils : « Si je ne me retenais pas à cause de mes parents, j’aurais donné ma démission depuis longtemps… » (p.27). Son père est considéré dans ce monde, comme destinataire primaire qui bénéficie de l’acharnement du travail de son fils. Dès le premier paragraphe, Gregor montre une colère envers son travail : « Que le diable emporte ce métier ! » (p.26). Le lecteur comprend que le personnage principal n’a pas perdu la capacité de raisonner et peut apprivoiser l’idée de sortir de cette prison psychologique. La soumission absolue du fils, créée par l’aliénation de son père, a comme conséquence l’absence totale de liberté physique ou psychologique. Enfin, le monde kafkaïen est personnifié par Gregor, qui, malgré lui, est prisonnier d’une société où l’absurdité et l’aliénation sont à la source de toutes valeurs.

        Progressivement, la libération de Gregor se dévoile et se divise en deux plans ; d’une part par la libération de la vraie nature de son entourage, d’une autre, par la libération de sa condamnation grâce à la mort. En outre, le cancrelat découvre l’essence véritable de sa famille. La parentèle, à laquelle l’amour inconditionnel est associé, se voit être ternie par les agissements de son père et de sa sœur : « Le père […] de temps en temps, portait ses regards sur Gregor, qui restait immobile. « Il faut chercher à nous en débarrasser », dit la sœur en s’adressant uniquement à son père... » (p.109). Gregor, qui fait encore preuve de raisonnement malgré son apparence d’hexapode, est confronté aux propos ignobles ainsi qu’à la trahison de sa sœur. Sa réflexion humaine, jumelée à l’incapacité de communiquer avec ses pairs, l’amène alors au choix de mettre fin à cette dure réalité. De ce fait, le déterminisme de ce personnage victime de sa double condition est défini par son emprisonnement dans un corps étranger, et par le dévoilement de la malfaisance de sa famille. Cette situation dirige Gregor à la résignation de sa vie afin d’atteindre sa libération. C’est avec l’appui du schéma actanciel de l’insecte du chapitre 3 que l’on voit l’objet du sujet devenir celui de sa mort. Les destinateurs et les destinataires de ce schème sont la famille ainsi que la bestiole elle-même. En effet, la découverte de la cruauté humaine, émise par la filiation, incite le fils à changer d’objectif volontairement. De plus, un changement survient en ce qui concerne le rôle de la métamorphose. Celle qui était la seule opposante de Gregor se retrouve maintenant au sein de ses adjuvants. De même, elle conduit le cancrelat à la décision de son suicide : « Il ne sentait plus qu’à peine la pomme incrustée dans son dos ni l’inflammation des parties environnantes […] » (p.113). Le métamorphosé ne voit pas la mort comme une fatalité. Elle est vue et ressentie comme un affranchissement qui met un terme à l’absurdité de laquelle il est victime depuis si longtemps : « Il pensa à sa famille avec une tendresse émue. L’idée qu’il n’avait plus qu’à disparaître était, si possible, plus arrêtée encore dans son esprit que dans celui de sa sœur. Il resta dans cet état de méditation vide et paisible jusqu’au moment où l’horloge du clocher sonna trois heures » (p.113). Une chose demeure, cette métamorphose libère les membres de la famille Samsa du faux sentiment d’amour que Gregor ressent, en plus de la délivrance du mal-être de sa vie en tant que qu’être aliéné.  

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