LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Dissertation le bourgeois gentilhomme

Dissertation : Dissertation le bourgeois gentilhomme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 904 Mots (8 Pages)  •  640 Vues

Page 1 sur 8

Thibault                12/05/2022

Béreau                S3

Dissertation

Le Bourgeois gentilhomme

Sujet  

Molière a fait sienne la formule Castigat ridendo mores (corriger les mœurs par le rire). Cette formule reflète-t-elle votre lecture du Bourgeois gentilhomme ?

« Le théâtre est un point d'optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l'histoire, dans la vie, dans l'homme, tout doit et peut s'y réfléchir, mais sous la baguette magique de l'art. » Victor Hugo. Le Bourgeois gentilhomme (1670) symbolise ces valeurs en étant incarné par le genre de la comédie ballet qui permet le divertissement artistique et le sourire du spectateur. Ce genre théâtral parfois décrédibilisé par la considération noble attribuée à la tragédie a su, grâce à Molière, correspondre aux attentes de l’idéal classique du XVIIème siècle. En effet, l’apport de la satire et donc d’une dimension sérieuse a donné lieu au côté moral des pièces de Molière. Ce dernier se veut spécialiste en ce genre en s’étant attribué la formule Castigat ridendo mores (corriger les mœurs par le rire). Il expose ainsi les vices à la risée de tout le monde en peignant les défauts des Hommes sans privilèges de classes sociales. Molière inscrit ses œuvres dans le mouvement littéraire classique qui ne tolère pas d’idéalisation mais qui permet pleinement d’exprimer la comédie avec comme mots d’ordre : plaire et instruire. Cette comédie ballet mélangeant les arts est en partie commandée par le roi qui souhaite tourner en ridicule le monde ottoman en réponse à la réaction méprisante de l’émissaire turc envers Versailles. Au sein de son œuvre Le Bourgeois gentilhomme, Molière met en scène la volonté d’un riche bourgeois naïf de devenir noble. Son apprentissage des manières nobles, ses relations avec les femmes, le mariage de sa fille et les vices des aristocrates permettent commodément l’amusement de la cour royale et la distraction de l’esprit. Cette dernière affirmation nous pousse à nous demander comment nous percevons la lecture du bourgeois gentilhomme et si la formule de Molière Castigat ridendo mores reflète vraiment la lecture du Bourgeois gentilhomme. Cette comédie théâtrale corrige-t-elle réellement les mœurs par le rire ou comporte-t-elle uniquement un caractère divertissant ? Afin de répondre à cette question, nous verrons tout d’abord qu’elle possède en effet des prédispositions distractives et récréatives avant de nous intéresser à sa dimension satirique et moralisatrice. Enfin, nous nous interrogerons sur la portée élogieuse de cette œuvre pour questionner la potentielle idéalisation des nobles qu’elle présente.

En premier lieu, il est manifestement percevable que Le Bourgeois gentilhomme détient un abord distractif et récréatif. Le genre de la pièce, la comédie-ballet, permet grâce à la fusion des arts de provoquer le divertissement de son public. Ce genre venu d’Italie est repris en France par Molière aidé de Jean-Baptiste Lully (musique) et de Pierre Beauchamp (chorégraphie). La comédie-ballet ponctue la pièce de scènes musicales dansées et chantées, cela oblige les danseurs musiciens et chanteurs à venir sur scène en plus des comédiens, cette mixité change des comédies habituelles et distrait. Le ballet final de la pièce ne comprend pratiquement pas de lien avec l’intrique centrale mais est tout aussi important pour permettre l’amusement. Il est joué en cinq entrées, d'abord parlé et accompagné de musique, puis chanté, en espagnol, en italien et en français. L’assemblage de la poésie, de la danse et des chants rend l’ensemble très vif et rythmé et répond au critère amusant et récréatif de la comédie en sortant du sérieux quotidien.

En outre, la méconnaissance du monde ottoman par les peuples occidentaux permet l’insertion de Turqueries dans la pièce. Cette nouveauté pratiquement méconnue inspirée de l’Orient permet à Molière de placer à sa guise les différents comiques sans que personne ne soit offensé. À travers cet imaginaire, il souhaite faire rire et ajouter de l’attente. Clovielle invente un stratagème puéril pour que son maître Cléonte puisse épouser sa prétendante avec l’accord de son père.  Cléonte se fera passer pour le fils du grand turc afin de demander la main de sa bien-aimée à Mr Jourdain. Lors de cette scène, Molière caricature le monde ottoman au travers des costumes colorés et stéréotypés. Le comique de langue est également présent puisqu’il invente une fausse langue mélangeant le latin, l’arabe et l’italien (« mamamouchi », « que le ciel vous donne la force des lions et la prudence des serpents ») pour crédibiliser ses origines lointaines. Mr Jourdain croit à ses avances et se rend ridicule en se soumettant au flatteries (comique de situation). Cette turquerie permet d’apporter à l’ensemble de la pièce un côté fantaisiste, de répondre à la demande du roi et de satisfaire le public friand d’exotisme.

Nombreux sont les exemples qui permettent de trouver l’ensemble de la pièce amusante, cette caractéristique répond à l’un des codes du classicisme : Plaire. Néanmoins, force est de constater que le second code du classicisme : Instruire est également présent tout au long de la pièce par la forte proportion morale et instructive de l’œuvre.

Le Bourgeois gentilhomme s’inscrit dans le genre de la satire et les critiques qui en suivent donnent des allures morales et instructives à l’ensemble. Au travers des stupidités et des idioties de Mr Jourdain, Molière dénonce la vanité déplacée d’un bourgeois naïf et sot ayant pour but de devenir noble sans pour autant en détenir aucun des codes requis. Cette idée de Mr Jourdain n’est pas sans rappeler le titre de l’œuvre qui comporte lui aussi le côté oxymorique que le bourgeois souhaite s’approprier. La scène 4 de l’acte II est un exemple de la mise en scène ridicule de Mr Jourdain qui accentue ses traits de sotterie et de naïveté. Dans cette scène, il suit une leçon de philosophie durant laquelle il est ridiculisé en étant émerveillé devant la prononciation des voyelles par le maître philosophe et en ne sachant pas ce que sont la prose et le vers. Le bourgeois est raillé à travers des choses banales exagérées. Ces différentes scénographies ridiculisent le personnage, mettant en avant ses défauts et l’opposent à un héros en le posant contre la morale.

...

Télécharger au format  txt (11.9 Kb)   pdf (74.4 Kb)   docx (12.6 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com