Corrigé du Poème De Jacques Prévert "La Grasse Matinée"

Éléments de correction. Poème de Jacques Prévert

« La grasse matinée » extrait de paroles (1946)

Un texte poétique très critique qui met en scène un exclu face à la sté contemporaine de consommation ; un registre satirique qui utilise dérision et ironie pour faire apparaître des effets de disproportion.

Le thème abordé et ses différents aspects

Contrairement à ce que laisserait supposer le titre, le poème de Prévert, n’évoque ni la paresse, ni le confort, mais la solitude et la souffrance d’un homme qui a faim. Entre deux groupes de quatre vers similaires donnés en intro et en conclusion se développe une scène dont les étapes s’enchaînent avec une alternance de récit au présent et de remarques faites par celui qui parle.

Le thème est celui de la faim évoquée à travers un homme qui n’a pas mangé depuis 3 jours et qui à la limite extrême de ses forces regarde avec envie, l’intérieur d’une vitrine puis le comptoir d’un café.

Le poème invite à réfléchir aussi, sur la coexistence de la faim (exclusion, solitude, misère) et des signes visibles de la sté de consommation.

- le constat fait par celui qui parle le bruit de l’œuf dur, familier à ceux qui fréquentent les cafés, mais ici perçu par un homme affamé et pour qui ce bruit n’est qu’un souvenir.

- La tête de l’homme affamé (lien se fait par le mot tête), tête aspect de cette tête, la tête dans la vitrine, une autre tête qui pourrait se manger ;

- Le temps passé sans manger, qui semble impossible ans une sté de consommation et d’abondance ; explication de cette durée la police surveille tout évocation pleine de dérision et d’ironie des sardines protégées dans leur boîte ;

- L’étape suivante est la tentation du bistrot ; début d’un brouillage des notions (vertige dû à la faim) et d’une confusion des mots café-crème = café-crime et évocation d’un crime commis pour le prix d’un café, par désespoir et misère.

Sur le thème de la faim et de la misère, le poème rapporte les étapes de l’errance désespérée d’un homme qui voit autour de lui, ce dont il est privé. Le texte met en relief les disproportions ente ceux qui n’ont rien et la sté environnante qui regorge de biens de consommation, mais les fait protéger par la police.

Dans le texte, Prévert exprime avec une ironie efficace tout ce qu’il refuse : les inégalités, la misère, l’exclusion, la faim, l’État policier et souligne les relations de cause à effet entre l’exclusion et la violence.

Le registre employé

Registre polémique et satirique, utilisant essentiellement la violence des mots, celle des images, ainsi que l’ironie.

L’ironie et la dérision identifiables dès le titre qui constitue une antiphrase par rapport au contenu du poème. La grasse matinée est une expression toute faite dont chacun sait qu’elle connote le confort l’agrément de rester au lit au lieu de se lever tôt, et de paresser au lieu d’aller travailler.

La condition de cet homme est évoquée en une succession de vers courts et rythmés par des reprises sonores comme faim, magasin, Potin, ou par la reprise

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