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Corpus sur la question de l'Homme

Commentaire de texte : Corpus sur la question de l'Homme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 618 Mots (7 Pages)  •  1 431 Vues

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Ce corpus est composé de trois extraits d’œuvres littéraires, plus précisément des essais, et d’une peinture. Le premier texte est un extrait des Pensées de Blaise Pascal paru en 1670, le deuxième est tiré du Discours sur l'origine de l'inégalité de Jean-Jacques Rousseau publié en 1755, et le dernier texte est extrait de Système de la nature ou Des lois du monde physique et du monde moral de d'Holbach paru en 1770. La peinture est une huile sur bois nommée Allégorie de Piero di Cosimo, peinte vers 1500. L'objet d'étude de ce corpus est la raison perçue par les philosophes du XVIème siècle à nos jours dans le genre de l’argumentation directe, abordé dans le thème de l'Humanisme. Les humanistes de la Renaissance placent l'homme au centre de leur réflexion. Ils retiennent de l'Antiquité l'idée d'une harmonie nécessaire entre le corps et l'esprit. La découverte du nouveau monde leur enseigne la diversité des humains qu'ils accueillent avec curiosité et tolérance, mais les guerres de religion introduisent un doute sur l'homme et sur la misère de notre condition.

Nous pouvons nous demander si les documents du corpus donnent tous la même image de l'homme.

Dans une première partie nous verrons les textes ayant une vision positive de la raison puis dans une seconde partie les textes ayant une vision négative de celle-ci.

Tout d’abord, dans chacun des documents, l'homme est associé à une image négative : à un roseau chez Pascal, à un âne chez di Cosimo, de manière implicite à un simple corps sans âme chez d’Holbach ou encore à un homme sauvage chez Rousseau. Mais ces comparaisons peuvent servir à montrer d’autres qualités chez l’homme. Pascal par exemple nous impose une vérité absolue en sous entendant que l'homme n'est qu'une « substance pensante », l’esprit définissant l’homme et le corps étant pour lui presque facultatif. De son point de vue le corps a des limites, ce qui fait de l'homme une espèce fragile « le plus faible de la nature » (ligne 10). L’auteur commence par proposer une définition de l'homme. Il ne définit pas l'homme comme un animal doté d’une conscience par laquelle d'ordinaire l'homme s'enorgueillit de comprendre et de dominer la nature. Au contraire ici, la définition proposée par Pascal ne rabaisse pas seulement l'humanité au rang d'animal intelligent mais jusqu'au rang de végétal. Cette dévalorisation de l'homme est encore renforcée par le fait que la plante choisie est le roseau, frêle, ballotté par les intempéries et par l'utilisation de la tournure restrictive « n'est qu'un ». La proposition suivante, par un superlatif, termine cette humiliation en soulignant que la faiblesse physique de l'homme est unique dans la nature « le plus faible de la nature ». Mais Pascal souligne le paradoxe qui caractérise la condition humaine. L’homme est à la fois misérable et grand : il tire sa grandeur de la prise de conscience de sa faiblesse. Pascal n’insiste pas sur les avantages qui découlent de la puissance intellectuelle : il n’y a pas de quoi s’enorgueillir, puisque la première vérité que nous révèle notre conscience, c’est notre petitesse, comme le montre la phrase « C’est donc être misérable que de se connaître misérable, mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable. » ligne 2-3. De même, l’homme mortel peut tenir tête à l’univers qui le terrasse : il est le seul être à se rendre compte de sa mort. Inversement, l’univers, aussi puissant soit-il, n’a aucune idée de sa propre puissance. L’homme est donc seul à pouvoir s’interroger sur son sort et mesurer les forces et les faiblesses de tout ce qui existe « Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. » lignes 12 à 15. Pour Pascal, la pensée, qui permet de prendre conscience de ce qu’on est, est la seule source de la dignité de l’homme. « Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il nous faut relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. » Pour finir, le « principe de la morale », est la règle fondamentale qui permettra de savoir comment agir. Pascal finit donc sa thèse en proposant de cultiver ce qui nous définit : la pensée « Travaillons donc à bien penser, voilà le principe de la morale. » ligne 17. On voit aussi l'importance de la raison et de la pensée dans le texte d'Holbach, en effet d'après lui la raison est capitale car sans elle l'imaginaire prend le dessus et l'Homme ne pense plus, ne réfléchit plus par lui-même avec à la ligne 5-6 « Des systèmes imaginaires prirent la place de l'expérience, de la réflexion, de la raison ». Sans elle, il devient également ignorant du monde extérieur et vit dans un monde fictif comme le montre « enivrés du merveilleux » lignes 6-7 ou encore « adoptèrent sans examen toutes les chimères dont on voulut les repaître » lignes 8-9. Ici d’Holbach critique le Moyen-Age, période de l’obscurantisme où les hommes devaient suivre l’autorité et la religion sans protester « n’ont plus été guidés […] que par l’autorité ; qui sut profiter de leur ignorance pour les tromper » lignes 4-5. Effectivement, les « systèmes imaginaires » font référence à la religion qui régissait le monde moyenâgeux et qui imposait une vision chrétienne des choses et laissait le monde dans l’ignorance. L’auteur reproche aussi au genre humain de ne pas s’être révolté pendant cette période avec « par crainte » ligne 1 et « pour avoir tremblé » ligne 12.  C’est d’ailleurs pour cela que d’Holbach présente l’humanité comme étant restée trop longtemps dans l'enfance, dans un monde où il n’y a pas besoin de penser par soi-même et qui ne se rebelle pas contre l’autorité « le genre humain est demeuré dans une longue enfance dont il a tant de peine à se tirer » ligne12-13. Dans la peinture de Piero di Cosimo un ange tient en laisse et sans effort un âne par un fil d’or. Cet âne est attiré par une sirène. L’ange est la représentation de la raison divine qui a peu de mal à retenir l’instinct de l’homme qui lui est attiré par la tentation, les péchés, représentés par la sirène. Ce document iconographique tient à nous faire passer le message que chaque homme doit surveiller son instinct et ne pas le laisser prendre le dessus sur la raison sinon cela peut l'amener à s’écarter du droit chemin. Les instincts de l'homme peuvent le tromper.

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