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Commentaire sur le roman La Religieuse Folle de Denis Diderot

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Par   •  25 Janvier 2015  •  1 461 Mots (6 Pages)  •  6 506 Vues

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Introduction :

amorce sur une remarque biographique : la sœur Angélique de Diderot est morte folle à l'âge de 28 ans au couvent des Ursulines à Langres. Des points communs entre le personnage de Suzanne dans La Religieuse et Angélique. En tout cas on comprend que se mêlent les thèmes de la religion et de la folie sous la plume de Diderot, philosophe des Lumières.

La Religieuse : dates, mystification littéraire etc...

Extrait à étudier est un épisode à part, comme une sorte de parenthèse indépendante dans l'ensemble de l'ouvrage, qui constitue une unité. Sorte de bref tableau autour du motif de la religieuse furieuse. Mais un tableau qui propose des motifs qui sont repris dans l'ensemble de l'oeuvre.

Problématiques possibles :

→ Dans quelle mesure la description de la religieuse furieuse sous le regard de Suzanne est-elle l'occasion pour Diderot de se livrer à une critique de l'Eglise et de son hypocrisie ?

→ En quoi ce texte est-il à la fois romanesque et argumentatif ?

→ En quoi cet extrait présente-t-il le type de la religieuse folle ?

I Le tableau vivant de la « religieuse folle » : description de la scène sous le regard de Suzanne

I.1. Description de la religieuse folle placée sous le signe du désordre

rien n'est contrôlé (les « il » impersonnels du début, cf fiche sur les pronoms), fatalité, jeu sur le sens « d'infortunée ». Dans le texte, « infortunée » est synonyme de malheureuse. Diderot ne reprend pas ici le sens de hasard. En effet, la suite du texte nous apprend que ce n'est pas par fortune mais au contraire à cause des homme et de la société que la religieuse est devenue folle. La folie est moins due au hasard de la roue de la Fortune qu'aux hommes qui ont forcé une jeune-femme à entrer dans les ordres. L' « infortunée » apparaît clairement comme un double de Suzanne.

Portrait, description physique de la religieuse. Phrases en parataxe, juxtaposition par des points virgule. Accumulation de détails qui montrent la folie du personnage.

Picturalité de la scène, décrite comme un tableau (cf remarque sur le vocabulaire et sur « échevelé »). Allitération en [ch], [f], [v] et [r]. Dans le texte, « échevelée » désigne la religieuse folle. Suzanne brosse un portrait de la religieuse en folle grâce à des attributs physiques. Picturalité de la scène, effet de tableau (Diderot aimait les tableaux et écrivait sur les salons de peinture, cf cours d'intro avec Van Loo). Les phonèmes [ch], [f] et [v] se disséminent d'ailleurs dans les phrases qui suivent, comme pur mimer le désordre avec « échevelé », « chaînes de fer », « s'arrachait les cheveux », « chargeait », « cherchait une fenêtre ».

Plusieurs sens sont convoqués pour mieux donner au lecteur l'illusion du vrai : la vue avec « échevelé », le toucher suggéré avec « chaînes de fer » ou « s'arrachait les cheveux », l'ouïe avec « elle hurlait » . Le goût n'est pas présent mais on a deux références à la bouche avec « hurlait » et « imprécations ». Tableau visuel et sonore.

les raisons données par la société font appel au désordre mental de la religieuse. Lexique de la folie, du désordre : « esprit dérangé », « visions », « tête ébranlée en avait été renversée ».

Furie, furieuse. Travail sur le vocabulaire de l'excès : « furieuse » : le mot vient de « furie » qui désigne dans la mythologie romaine des divinités infernales au nombre de trois, qui étaient chargées d'exécuter la vengeance divine. Par extension, une furie désigne « Fureur portée à l'extrême, déchaînement de fureur ». Dans le texte, le terme « furieuses » est synonyme de folie et désigne le dérèglement du corps et de l'esprit. « imprécation » : ANTIQ. Prière solennelle appelant (sur l'ennemi, le coupable) la colère des divinités infernales (spécialement des furies). Par extension, l'imprécation est un souhait de malheur adressé à quelqu'un. Le terme fait directement écho dans le texte à « furieuses » qui se situe juste avant notre extrait.

I.2. Théâtralisation de la scène

Voir les remarques sur le pronom « je » : Suzanne est ici spectatrice. Elle est le témoin d'une scène qu'elle transmet au lecteur fictif (le marquis) et au lecteur réel (nous!).

Conformément à la forme narrative choisie, à savoir l'écriture de mémoires fictifs, le récit est à la première personne. Malgré tout, Suzanne n'est pas ici actrice de la scène. Elle est d'abord spectatrice de la scène avec l'expression « je la vis » reprise par le polyptote « je n'ai jamais rien vu » avant d'être auditrice des discours prononcés par l'Eglise. Néanmoins, la description de la religieuse folle est l'occasion pour Suzanne de livrer au lecteur ses pensées profondes et ses réflexions sur l’Église.

Polyptote avec « je la vis » puis « vu ».

description des effets que cela provoque sur la spectatrice : champ lexical de la peur « la frayeur », «manifestation physique

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