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Commentaire sur la fable Un Animal Dans La Lune de Jean de la Fontaine

Dissertation : Commentaire sur la fable Un Animal Dans La Lune de Jean de la Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Janvier 2013  •  2 335 Mots (10 Pages)  •  31 256 Vues

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Introduction :

La fable Un animal dans la lune a été écrite par le poète français Jean de La Fontaine, principalement connu pour ses célèbres Fables. La Fontaine naquit en 1621 à Château-Thierry, il meurt en 1695 à Paris. En se tournant vers la littérature classique, l’auteur rencontre Molière, Madame de Sévigné ou encore Racine. Inspiré des auteurs grecs, latins et orientaux, l’auteur connait un succès immédiat dès lors de la publication de ses Fables ; en 1668, 1678 puis en 1693. A la fois efficace et diverse, cette œuvre comprend de célèbres classiques, comme par exemple Le corbeau et le Renard (Livre premier, fable II), mais également cette fable Un animal dans la lune, (Livre septième, fable XVII) dans laquelle La Fontaine clarifie sa position à propos de la question qui fait débat à l’époque : « Est-ce que le témoignage des sens permet d’atteindre la vérité ? ». Cette fable, écrite A l’aube du mouvement des Lumières, ce texte, à portée philosophique et argumentative, met en scène l’auteur lui-même alors qu’il se questionne sur la science du XVIIème siècle. La fable sera analysée du vers 1 au vers 54. On remarquera que cette fable est écrite en mélangeant alexandrins et octosyllables. Une problématique s’impose donc pour cette fable : « Comment La Fontaine fait-il l’éloge de la science ? » Afin d’y répondre, une vision philosophique de cette fable sera analysée, ainsi que la louange des scientifiques anglais du XVIIème siècle qu’effectue La Fontaine

I) Une vision philosophique argumentative :

a) la situation philosophique de La Fontaine

b) le discours personnel du fabuliste

c) l’anecdote du récit

II) La louange des scientifiques anglais du XVIIème siècle: les Lumières

a) Le contexte historique

b) Un éloge de la science

c) Convaincre le lecteur

Il serait utile d’examiner tout d’abord l’adoption par La Fontaine d’une vision philosophique dans l’écriture de sa fable, afin de vanter la recherche de l’établissement des fondements de la science en Angleterre. Il convient également de remarquer la portée argumentative de cet extrait dont La Fontaine fait part. En mentionnant sa propre situation philosophique et en intégrant son discours personnel, le fabuliste présente au lecteur son propre avis, et laisse place, dans un autre temps, à l’anecdote centrale du récit.

Le fabuliste évoque dans son texte sa propre situation philosophique en défendant ses positions et ses valeurs dès le début de l’extrait. En effet, l’auteur exprime sa thèse à trois reprises. L’auteur partage donc son point de vue une première fois dès le cinquième vers, jusqu’au douzième. « Tous les deux ont raison » (vers 5) dit-il en parlant d’un philosophe qui jure que les Hommes seraient dupés par les sens, tandis que l’autre philosophe affirme que ces derniers ne nous ont jamais trompés (vers 1 à 4). Dans cette même partie, le fabuliste certifie que « la philosophie dit vrai quand elle dit que les sens tromperont tant que sur leur rapport les hommes jugeront » (vers 5, 6,7 et 8), mais il conclue contradictoirement sa thèse des vers 8 à 12 en affirmant « Mais si l’on rectifie […] les sens ne tromperont personne. » C’est donc sous forme paradoxale que La Fontaine annonce sa thèse. Il l’évoque à une seconde reprise des vers 23 à 29, en insistant sur le fait qu’il n’est pas trompé par ses sens, en effet, les vers 24 : « Ce sens ne me nuit point par son illusion », 25 et 26 : « Mon âme […] développe le vrai caché sous l’apparence » démontrent cette idée. On pourra remarquer une diérèse sur le mot « illusion » qui permet donc d’insister sur sa thèse. Cependant, l’auteur se contredit à nouveau, en affirmant qu’il est tout de même possible que ses sens le trompent en concluant sa thèse ainsi « Je ne suis point d’intelligence avecque mes regards un peu trop prompts, ni mon oreille lente à m’apporter les sons » (vers 27, 28 et 29). La Fontaine rappelle une dernière fois sa thèse aux vers 31 à 33, « La raison décide en maîtresse » (vers 31), le fabuliste l’évoque une fois de plus sous forme paradoxale en affirmant « Mes yeux […] ne me trompent jamais en me mentant toujours » (vers 32, 33). Il apparait donc évident que La Fontaine défend, dans cette fable à la fois les sens et la raison. L’auteur a donc une vision philosophique, à la fois basée sur les connaissances véritables, la raison mais également sur les sensations, comme la vue et l’ouïe évoquées aux vers 23 « mes yeux » et 29 « mon oreille » l’auteur a une position philosophique médiane.

On remarquera également que La Fontaine a écrit ce texte à la première personne, comme le démontre l’exemple des vers 14 et 15 : « J’en dirai […] J’aperçois […] » ou encore du vers 25 : « Mon âme […] ». L’auteur prend alors une place dans le récit, il se met en scène tout en faisant partager au lecteur son avis en mettant en place sa thèse. En employant cette première personne et en utilisant le présent de vérité générale, dans les vers 5 et 6 : « la philosophie dit vrai » ou encore 31 : « La raison décide en maîtresse », ainsi qu’en faisant de son discours, un discours explicatif, La Fontaine réalise une poésie didactique. En effet, écrite sous forme poétique, cette fable est tout d’abord un enseignement à la fois scientifique (champs lexical des éléments célestes et naturels : « le soleil » (vers 15), « la lune » (vers 35), « l’organe » (vers 11)) et philosophique. La Fontaine utilise l’argumentation directe en incitant le lecteur à faire confiance à la raison pour compléter et corriger le rôle des sens dans le processus de la connaissance, ce qui est d’autant plus simple grâce à la poésie didactique.

Enfin, il sera d’autant plus intéressant de remarquer l’insertion d’une anecdote plaisante par l’auteur à la fin de l’extrait (vers 42 à 54). Cette dernière développe le titre de la fable « Un animal dans la lune » et est inspirée d’un fait bien réel avec un personnage héros : Charles II (couronné roi d’Angleterre en 1661) qui découvre le mystère de la souris. La Fontaine passe alors d’une argumentation écrite à la première personne, à un récit rédigé à la troisième : « Le Monarque accourut » (vers 49), on observera que l’emploi du passé simple est bien propre

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