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Commentaire littéraire sur "Heureux qui comme Ulysse" de DU BELLAY

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Par   •  25 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 321 Mots (6 Pages)  •  2 741 Vues

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Commentaire sur « Heureux qui comme Ulysse… »

de DU BELLAY, Les Regrets, 1558

Le texte que nous allons commenter est un extrait du recueil de sonnets Les Regrets, écrit par Joachim Du Bellay en 1558. En humaniste admiratif de l’Italie, Du Bellay a suivi son oncle, le cardinal Jean Du Bellay à Rome où il exerce les fonctions de secrétaire pour son oncle diplomate. Très déçu par ce qu’il reste de la splendeur de l’Empire romain, par les mœurs de cour des italiens qu’il fréquente, il écrit des sonnets désenchantés dans lesquels s’exprime aussi, comme c’est le cas dans le poème qui fait l’objet de notre étude la nostalgie du pays natal. Nous allons travailler dans un premier temps sur le lyrisme du poème en analysant l’expression des sentiments du poète, nous verrons ensuite comment la nostalgie du poète s’exprime à travers un hymne aux racines.

Dans ce poème, le poète exprime la nostalgie de ce qu’il n’a plus, et la tristesse de l’exil.

     Le poème est construit en deux temps si nous observons les marques de personne. Dans le premier quatrain, le poète utilise la 3e personne, il évoque le destin de voyageur dont nous reparlerons ultérieurement. Dans le 2e quatrain et les deux tercets, le poète utilise la première personne du singulier et de nombreux adjectifs possessifs de première personne : « Quand reverrai-je, hélas de mon petit village ». Il fait état dans ces trois strophes de son expérience personnelle qu’il met en rapport avec celle des hommes dont il parle dans la première strophe.

Les sentiments s’expriment de plusieurs manières dans l’ensemble du poème, c’est la raison pour laquelle on pourra parler à propos de ce texte de lyrisme. Dans la première strophe, Du Bellay fait référence à deux grandes figures de voyageur de la mythologie, à savoir Ulysse, le héros de l’Odyssée d’Homère qui mit de nombreuses années à rejoindre son île Ithaque et à rejoindre sa famille, mais qui y parvint quand même, et Jason, celui qui conquit la toison et qui rentra chez lui, lui aussi après avoir traversé de nombreuses épreuves. Ce sont donc des voyageurs qui ont su tirer les bénéfices de leurs voyages, ils sont revenus : « plein d’usage et raison », sages et expérimentés, et surtout, qui sont revenus au sein de leur famille : « vivre entre ses parents » pour jouir d’un repos qu’ils avaient bien mérité. Du Bellay est plein d’envie vis-à-vis du bonheur de ces voyageurs revenus, c’est cette idée de bonheur qui amorce le poème : ce genre de voyageur est « heureux », l’envie, elle, s’exprime dans la tournure exclamative qui est utilisée dans la strophe. L’insistance sur les bienfaits du voyage et le bonheur du retour de ce type de voyageur va évidemment entrer en contraste avec le sort du poète dont il fait état dans les trois strophes qui suivent.

     Lorsqu’il parle de lui, Du Bellay exprime la tristesse : on le voit dans l’interjection « hélas » ainsi que dans la tournure interrogative de la deuxième strophe qui porte sur le retour : il ne sait pas quand il pourra retrouver son terroir. La répétition du verbe voir « reverrai-je » à laquelle Du Bellay a ajouté le préfixe de réitération RE montre bien que c’est un paysage aussi qui lui manque, des lieux familiers. Cette nostalgie s’exprime enfin dans l’affirmation dans les deux dernières strophes de la supériorité de ce terroir, qui est affirmée de manière péremptoire, non seulement avec la récurrence de la comparaison de supériorité « plus… que », mais également avec l’utilisation verbe plaire qui dénote un sentiment plaisir, qui exprime un jugement affectif, et enfin l’utilisation de ce verbe au temps du présent de l’indicatif : « me plaît » qui affirme catégoriquement.

 

On l’a vu, ce poème traduit bien les sentiments du poète, le regret, la nostalgie des origines, mais ce n’est pas seulement à travers la plainte que le lyrisme s’exprime, c’est aussi à travers la célébration de ce qui lui manque, à savoir son terroir, ses origines.

     Du Bellay célèbre son terroir et ses origines, en utilisant comme nous l’avons vu une figure de comparaison récurrente dans les deux tercets : « plus me plaît… que… » Cette figure est répétée en anaphore sur les deux strophes. La répétition, insiste évidemment sur la supériorité, en plus de la comparaison de supériorité et montre combien le poète est attaché à ce dont il parle. Dans cette comparaison, il valorise les éléments qui constituent ses origines : le « Loir Gaulois », le « Liré », « la douceur angevine », qui renvoient à l’endroit où il est né, « le séjour qu’ont bâti mes aïeux » suggère aussi l’attachement familial à cet endroit, au détriment des éléments qu’il a sous les yeux, à savoir Rome et ses paysage : les palais, le Tibre, le mont Palatin. Cette célébration passe aussi par l’utilisation abondante voir envahissante des adjectifs possessifs de première personne « mon petit village », « ma pauvre maison », « mes aïeux », « mon Loir », « mon petit Liré ». Ces possessifs expriment l’attachement du poète à ses racines géographiques et affectives.

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