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Commentaire: "Les Foulards Rouges" de Frédéric H.

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Par   •  18 Mars 2014  •  3 346 Mots (14 Pages)  •  820 Vues

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Les Foulards rouges, de Frédéric H. Fajardie

Promenades dans le Paris des années 1650

Le dimanche 23 avril 2006.

Les Foulards rouges n’est pas à proprement parler un roman policier. Mais une enquête policière dans un Paris aux mains de la Fronde y tient une part importante.

C’est un roman fort en épisodes parfois macabres, en histoires d’amour, en humour et en surprises, qui se déroule entre en 1648 et fin 1652 avec un arrière-plan historique très précis : la Fronde des nobles contre Mazarin. En effet, pour défendre son pouvoir qu’elle estime menacé, la noblesse se soulève contre le cardinal, l’accusant de manipuler la reine Anne d’Autriche et de retenir prisonnier son fils Louis XIV. C’est le début de la Fronde, qui ne s’apaisera qu’en 1653 [1].

Le Palais-Royal.

Un jour d’août 1648, le cardinal est attaqué par des hommes de main dans les allées du Palais Royal. Il est sauvé in extremis par le comte Loup de Pomonne, seigneur de Nissac, général d’artillerie dans l’armée du prince de Condé, venu faire son rapport. En décembre, Mazarin lui confie la mission d’être son espion dans Paris qu’Anne d’Autriche et son fils ont quitté. Nissac doit espionner, désorganiser l’ennemi, le voler pour renflouer les caisses de Mazarin… et arrêter cet écorcheur qui viole et dépèce des femmes avant de les abandonner devant des églises. Si seulement, espère Mazarin, ce pouvait être un chef frondeur ! En réalité, cet écorcheur - qui est bien un noble et un Frondeur - vise bien plus loin que la victoire de la Fronde : celle des forces des ténèbres sur la terre… Lorsqu’il est identifié dans les dernières lignes du récit, c’est une surprise tellement grande que l’on comprend que l’Histoire l’ait oublié !

Pour cette enquête, Nissac se fait entourer par une dizaine d’hommes et femmes fidèles que les Frondeurs vont bientôt nommer les « Foulards rouges », et du lieutenant criminel Jérôme de Galand, un des rares membres de la police resté fidèle à Mazarin et - Nissac le découvrira tardivement - un allié dans son projet politique… révolutionnaire.

La Fronde

La Fronde est l’arrière-plan des aventures de l’imaginaire comte de Nissac. 
Cette révolte de la noblesse contre Mazarin et contre un pouvoir royal dont elle est écartée commence par des relations de plus en plus tendues entre le parlement de Paris et le cardinal. Ce dernier arrête le 26 août 1648 les leaders parlementaires, déclenchant à Paris plusieurs jours d’émeutes encouragées par l’ambitieux Paul de Gondi, coadjuteur (successeur désigné) de son oncle l’archevêque de Paris, futur cardinal de Retz, l’auteur de célèbres Mémoires. 
La situation ne s’apaisant qu’à moitié, Anne d’Autriche et la cour se replient en septembre au château de Rueil. Ils rentrent dans Paris en octobre après avoir cédé au parlement sur certains points. 
Ils s’installent en décembre 1648 au château de Saint-Germain-en-Laye afin de permettre au prince de Condé d’organiser le blocus de Paris. Le prince de Conti commande aux troupes de la Fronde. Certains Frondeurs s’interrogent toutefois après la décapitation de Charles 1er d’Angleterre, le 30 janvier 1649 : ne risque t-on pas, à trop combattre le roi, de voir disparaître la royauté ?

Un accord de paix est signé à Rueil en mars 1649. Mais la Fronde va bientôt reprendre, menée cette fois par les princes plus que par le parlement. Le prince de Condé ne s’estime pas récompensé politiquement à hauteur de ses mérites ; il passe du côté de l’ancienne Fronde, rejoignant le prince de Conti (son frère), le duc de Longueville (la duchesse, sœur des deux princes et aventurière de premier choix, est l’âme de la Fronde), Gaston d’Orléans (fils d’Henri IV et frère de Louis XIII, donc oncle de Louis XIV, appelé « Monsieur ») et sa fille la duchesse de Montpensier, appelée « la Grande Mademoiselle ». Les affrontements militaires reprennent début 1650, les Frondeurs s’alliant aux Espagnols. Gondi, fâché de n’être pas encore cardinal, convainc les anciens Frondeurs de rejoindre les princes et demande le départ de Mazarin, qui s’exile en Allemagne. 
Louis XIV est déclaré majeur en septembre 1651 et est sacré à Reims en 1654. Au grand désespoir des Frondeurs, il reprend à son compte la confiance placée par sa mère en Mazarin. Les Frondeurs commencent à se désunir : Gondi s’oppose au parlement et à Condé. Grâce à Louis XIV, il devient cardinal de Retz.

Condé se retire en Guyenne, décidé à mener sa campagne personnelle pour s’emparer de la place qu’il estime lui revenir auprès du roi. Anne d’Autriche et Louis XIV quittent Paris. Le roi suit l’armée qui combat la Fronde en province. Mazarin le rejoint à Poitiers en janvier 1652. Turenne sauve l’armée royale face à Condé, lors de la bataille de Bléneau en avril 1652, à laquelle nous assistons avec Nissac. Les deux armées ennemies s’affrontent bientôt autour de Paris. Les 1er et 2 juillet, la Grande Mademoiselle fait donner les canons de la Bastille contre les soldats du roi, et permet à Condé de se réfugier dans la ville. Mazarin s’éloigne de nouveau, laissant la situation se détériorer d’elle même. Condé, peu apprécié par les parisiens fatigués de la guerre civile, ne parvenant pas à fédérer des nobles qui souhaitent souvent, également, trouver la paix et regagner leurs terres, se rend compte qu’il ne peut parvenir à ses fins et évacue Paris en octobre 1652. Louis XIV est acclamé à son retour dans Paris dans les jours qui suivent, de même que Mazarin en février 1653. Le cardinal de Retz est emprisonné. La Fronde - en tout cas dans ses manifestations les plus violentes - est terminée. La noblesse n’est pas parvenue à dompter la monarchie. Le pouvoir royal en ressort renforcé, d’autant plus lorsqu’à la mort de Mazarin, Louis XIV renforce encore son autorité (cf. le roman 1661 d’Yves Jégo et Denis Lépée).

Mazarin, l’italien qui a gouverné la France 
Mazarin n’est issu ni de la noblesse ni de la cour du roi de France. Ce sera pour lui la cause de nombreux soucis, ses opposants lui reprochant la grande faveur dont il bénéficie jusqu’à sa mort auprès de Louis XIV et de sa mère , son enrichissement important - il possède la plus grande fortune du siècle - et ses vues politiques, en particulier en matière de politique étrangère. 
Mazarin vient se mettre en 1639 au service de Louis XIII et de Richelieu. Il devient cardinal en 1641. Richelieu l’a choisi comme successeur. Car, si Mazarin est peu familier des affaires

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