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Commentaire Composé de l'Incipit De Thérèse Desqueyroux

Mémoire : Commentaire Composé de l'Incipit De Thérèse Desqueyroux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Janvier 2013  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  7 302 Vues

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COMMENTAIRE COMPOSE

INCIPIT DE THERESE DESQUEYROUX

Au XX° siècle, se développe plusieurs courants littéraires : le surréalisme, l’existentialisme, l’absurde et le Nouveau Roman. François Mauriac, auteur de ce siècle, né en 1885 et mort en 1970, publia de nombreux ouvrages qui, d’une manière générale, présentent des personnages tourmentés. C’est le cas de Thérèse Desqueyroux, publié en 1927, dont l’incipit nous est ici présenté. Ce roman, qui n’appartient réellement à aucun courant littéraire du siècle, raconte l’histoire de son personnage éponyme Thérèse, sa tristesse et son crime. Ici, au tout début du roman, on pourrait croire que l’histoire se termine, puisque l’on se trouve déjà au tribunal ou est annoncé un non-lieu.

Cet extrait nous amène donc à la réflexion suivante : Comment Mauriac parvient-il à faire de cet incipit un début original permettant de présenter efficacement le thème du roman ?

Nous étudierons tout d’abord cet incipit, qui présente des éléments classiques mais qui demeure original. A l’issus de cette étude, nous pourrons alors finir en nous attardant sur le personnage de Thérèse.

Le début de Thérèse Desqueyroux est un incipit in media res. En effet, l’article défini « L’avocat » et le nom propre « Thérèse Desqueyroux » (ligne 1) plongent dès la première phrase le lecteur dans l’action, comme s’il connaissait déjà les protagonistes. On pourrait d’ailleurs croire, si il ne nous été pas précisé qu’il s’agit de l’incipit, que nous nous trouvons à la fin du roman : la scène est en effet celle du dénouement du crime de l’histoire.

Ce début de roman présente quelques éléments classiques. Des indications de lieux, telles que « porte » « couloir dérobé du palais de justice « ou « petite place » nous sont données. D’autres permettent également de situer l’époque de l’année : la « brume » et les « marches mouillées » peuvent nous faire penser à l’automne, à une fin de journée de pluie. Mais ce n’est pas tout, l’héroïne de l’histoire, personnage éponyme, nous est présentée. Son nom est énoncé à la première ligne : « Thérèse Desqueyroux » et c’est sa perception et son ressentit qui nous est ensuite raconté (« elle sentit »). Il nous est également donné, aux dernières lignes, quelques indications sur son physique, comme « son blême visage ». Enfin l’incipit nous informe sur les actions : « ouvrit une porte » est la première, une action banale, et également sur le thème du roman ; le champ lexical du secret, du doute (« Peur d’être attendue » « comme s’ils eussent été épiés ») et celui de la justice (« Avocat », « Palais de justice », « Non-lieu ») nous apprenne que l’histoire qui va être racontée sera autour d’un crime, d’une instruction judiciaire. D’ailleurs, le discours direct y occupe une place très importante puisqu’il nous informe sur le passé de la jeune femme, impliquée dans un crime (« déposition »)

Cependant, ces indications sont trop peu nombreuses, ce qui donne à cet incipit un côté original. En effet, les indications spatio-temporelles sont rares, nous ne pouvons pas réellement situer le passage dans le temps et dans l’espace ; aucune ville, aucune année ne sont citées. Le lieu de départ de l’action est un palais de justice, forçant le lecteur à se poser des questions sur ce qu’il s’est passé, ce dont Thérèse est accusée. C’est également le cas des indices concernant l’héroïne : ils sont peu abondants et son portrait physique arrive à la toute fin de l’extrait, ce qui reste frustrant pour le lecteur, disposant de très peu d’informations.

Mais ce manque d’informations à un sens : il veut donner un début très flou et mystérieux.

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