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Incipit du Vieux qui lisait des romans d'amour de Sepúlveda

Commentaire de texte : Incipit du Vieux qui lisait des romans d'amour de Sepúlveda. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  628 Mots (3 Pages)  •  48 Vues

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Lecture analytique n°1 : L’incipit du Vieux qui lisait des romans d’amour,

Sepúlveda

L’incipit d’un roman est un moment important, en effet, celui-ci a une fonction informative pour le lecteur : cadre spatio-temporel, personnages, et une fonction programmatique : genre et registre, et narration du texte. Dans l’incipit du Vieux qui lisait des romans d’amour publié en 1992, le premier roman de Luis Sepúlveda, l’auteur plante le cadre de son intrigue et nous décrit le village d’El Idilio. Il fait le portrait du dentiste venu soigner les habitants, scène du quotidien en Amazonie, relatée d’un point de vue omniscient. L’auteur montre une réalité crue, avec un style parfois familier qui dépayse le lecteur. On se demandera en quoi ce texte répond aux fonctions traditionnelles de l’incipit. Nous étudierons tout d’abord la description du village atypique d’El Idilio, puis nous nous concentrerons sur le portrait haut en couleur du dentiste.

L’auteur dès les premières lignes nous décrit, à l’aide de l’imparfait de description, El Idilio, un village dont le nom qui renvoie à l’idylle ou l’idéal est en contraste avec sa réalité plutôt misérable. L’action se situe en Amazonie sous un climat exotique : « le vent tiède et poisseux ». Ce climat est assez désagréable comme l’indique les bananiers « rachitiques » qui ornent la façade de la mairie. La pluie est annoncée par la métaphore : « le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas » avec un lexique assez trivial, relevant d’un milieu agricole.

Les habitants sont rares dans la petite communauté et attendent leur tour pour consulter le dentiste sur le quai. Les soins en plein air sont très sommaires et le dentiste opère sans anesthésie. L’auteur raconte avec réalisme « des douleurs » des habitants qui transpirent « à grosses gouttes ».

Par cette description, l’incipit montre sa fonction informative et programmatique, il met en place avec un point de vue omniscient le quotidien de cette société qui semble très reculée, et où se côtoient différentes populations : les habitants et « les aventuriers » ainsi que « des gringos qui venaient parfois des installations pétrolières du Coca » mais aussi les médecins.

Dans la deuxième partie de notre explication nous nous concentrerons sur le personnage haut en couleur  du dentiste Rubicondo Loachamín. Celui-ci est décrit physiquement comme une figure dominante : « ses muscles puissants et sa voix autoritaire » lui garantissent l’obéissance de ses patients. L’impératif et le langage très familier utilisés mettent en lumière des relations brutales : « Tiens-toi tranquille, bordel ! »

La méthode du dentiste pour justifier la douleur qu’il inflige est de transférer la cause de cette souffrance sur une autre entité : le gouvernement. Celui-ci représente tous les maux selon le docteur. L’auteur nous ébauche alors le portait moral de ce personnage râleur qui tient de son père une haine tenace de l’autorité. De manière assez bornée et absurde, il prononce avec verve « des diatribes anarchisantes » qui le rendent sympathique mais sans même se souvenir qu’elle en est la raison.

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