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Explication de texte, Aristote, De l’âme, III, 5

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Par   •  1 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  2 493 Mots (10 Pages)  •  67 Vues

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Hugo Fettar, L3 philosophie

UFR ARSH L3 Épistémologie

Explication de texte, Aristote, De l’âme, III, 5

Aristote, philosophe antique grec, a traité dans une trilogie de livres nommée “de l’âme” le sujet qu’est l’âme humaine, dans lequel est ce texte (livre III, chapitre V).

L’objet principal de ce texte est l’intelligence, Aristote affirme via deux comparaisons principales (analogie avec la lumière, ou bien analogie à la matière et la cause) qu’il y a deux parties distinctes dans l’intelligence. Premièrement, l’intelligence active qui est impassible et immortelle, et deuxièmement, l’intelligence passive qui est périssable, et ne peut rien penser sans l’intelligence active.

Aristote, à travers ce texte, répond à la question : Comment peut-on considérer l’intelligence, de quoi est-elle composée et quelle en est sa structure interne ?

Ce texte (chapitre V du livre III, “de l'âme”), entre dans le cadre d’une série d'ouvrages ayant pour finalité d’entendre l’âme dans sa totalité. Pour se faire, plusieurs étapes ont été nécessaires : le livre I a pour objectif de définir l’âme et de soulever les problèmes qui en découlent. Après l’avoir fait, le livre II entend les sens et les sensations (théorie des quatre modes de l’âme, examen des sens). Ainsi le livre III étudie les facultés noétiques (terme grec renvoyant à la conjonction des capacités intellectuelles et spirituelles de la pensée et de la connaissance). Il aura donc été question, pour en arriver à notre problématique, d'établir que l’intelligence est distincte de la sensibilité et peut se penser elle-même. De plus, l'intelligence est impassible et parfaitement distincte des choses. Maintenant (et c’est ainsi l’objet de ce texte) il est de vigueur d’analyser l’intelligence en détail et d’observer sa composition interne précise.

Autrement reformulée, est entendue la question suivante : L’intelligence n’est-elle qu’un produit unique de l’âme ou bien est : que l’intelligence est un tout complexe composée de plusieurs parties ?

Certains termes restent à éclaircir, premièrement, est entendu par le terme âme, ici est entendu comme l'actualité de la fonction corporelle permettant le mouvement qui actualise la fonction vitale. Elle rend le corps capable de réaliser un tel mouvement pour la fonction vitale considérée. Ensuite est entendue l’intelligence comme la faculté de l’âme (possédant ainsi deux parties distinctes que nous étudierons dans le texte) par laquelle elle connaît et juge. D’autres définitions seront données au fil de l’avancée de l’étude (par nécessité rationnelle).

Le texte comporte deux parties distinctes, premièrement (de la ligne 1 jusqu’au début de la ligne 10) il est question d’une double analogie entre l’intelligence, la matière (lié à la cause),

l’art (et sa matière) et la lumière. Posant ainsi les définitions et les limites strictes des deux modes de l’intelligence que sont l’intelligence active et l’intelligence passive. Après en avoir donné la définition par analogie, il sera question, lors de cette seconde partie (du début de la ligne 10 jusqu'à la fin) de donner le rapport interne de ces deux modes, c'est-à-dire le rapport qu'à l’intelligence active avec l’intelligence passive et réciproquement.

Ayant pour objectif de traiter de l’intelligence, et plus précisément des deux parties que comporte l’intelligence, Aristote commence ce texte par les mots suivants : “Mais, puisque, dans la nature tout entière”. Cette “nature tout entière” renvoie directement à l’intégralité du monde sensible en acte et en puissance. C’est ici une manière d’affirmer que ce qui va être expliqué est à entendre au sens large et catégorique. Aristote évoque donc ce qui est entendu comme “ quelque chose qui sert de matière à chaque genre” (ligne 2) ainsi que de “la cause et l’agent” (ligne 3). Deux notions abstraites distinctes et très utiles pour appuyer sa thèse, de nombreux points sont à donner sur ces notions, et d’autres sont à éclaircir. Tout d’abord, il est ici question d’une clarification, la “cause” et la “matière” se retrouvent tous deux dans l’intelligence. Il est ainsi dit l’une active et l’autre passive, la première (la cause) renvoie directement à l’intelligence active et la seconde (la matière) renvoie directement à l’intelligence passive.

Un effort de définition (non fait précédemment volontairement) est nécessaire pour comprendre ces notions. Tout d’abord, Aristote avance que l’intelligence active (ou intellect agent) est séparée, sans mélange et impassible, puisqu'elle est substantiellement active. Est entendu ici que l’intelligence active est le moteur de l’homme en acte, et appuyé sur l’intelligence passive (ou intellect patient) nécessaire pour être, et définit comme l’intelligence en tant qu’elle reçoit les connaissances aux moyens de ces sens. Si nous admettions la sensibilité (aptitude à ressentir des sensations, à ne pas confondre avec l’intelligence passive), l’intelligence passive serait l’action de percevoir le rendu de la sensibilité, et l’intelligence active serait le moteur en acte réagissant directement au rendu apporté par l’intelligence passive, laissons ce point de côté pour le moment. Pour ce qui est de “la matière” il est précisé (dans le texte) que “c’est ce qui est en puissance tous les êtres du genre” (ligne 2). Il peut ici être entendu le mot “être” comme le mot “objet”, cette distinction n’est qu’une précision de traduction commune à tel ou tel traducteur. Et la “cause” renvoie au fait : “qu’elle les produit tous”.

Un exemple (une analogie) est ici apporté pour éclaircir le propos, c’est celui de l’art. Il est dit afin de préciser qu’une analogie va être donnée : “situation dont celle de l’art par rapport à sa matière est un exemple”, par là, nous entendons que l’art est analogue à la matière. Elle l’est de la façon suivante : “il est nécessaire que, dans l’âme aussi, on retrouve ces différences” (le terme âme renvoie plus précisément à cette partie de l’âme qui est appelée intelligence). Est compris que le rapport entre l’art et sa matière est le même qu’entre la matière et la cause, et est aussi le même entre l’intelligence active et l’intelligence passive. « D'une part, la matière qui est analogue à la personne, par le fait qu'elle devient tous les intelligibles, [...] » (par ces termes peut être compris que l'intelligence peut devenir toute chose, autrement dit, c'est la

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