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La CGT jusqu’en 1914 : révolutionnaire ?

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Par   •  14 Décembre 2022  •  Dissertation  •  2 867 Mots (12 Pages)  •  152 Vues

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La CGT jusqu’en 1914 : révolutionnaire ?

Michel Dreyfus proclamera Le 1er mai 1848 : « La C.G.T, un syndicat de combat,qui se construit contre l’État »

  • En effet 1894 le congrès de Nantes de la FNS ( fédération national des syndicats )  se prononce pour la fusion de deux organisations : La confédération proprement dite, qui réunissait les fédérations nationales de métiers ou d’industrie et les bourses du travail. Cela amènera le 29 septembre à un congrès organisé à Limoges qui se prononcera pour la création de la confédération générale du travail ( CGT) .

  • Cette confédération  regroupera une trentaine de fédérations départementales et vingt bourses du travail. Ce congrès constitutif de Nantes  marque une défaite des guesdistes (refus du socialisme réformiste et de la participation au gvt bourgeois = idées révolutionnaires avec Jules Guesde en chef)  et la prééminence du syndicalisme révolutionnaire.

        

  • Nous pouvons alors nous demander de quelle manière les travailleurs manifestent leur mécontentement et leur pouvoir contestataire au sein de la CGT  ?  

Nous commencerons par analyser l’origine de la C.G.T conçu seulement comme une idée commune et regroupant deux partis distincts. Par la suite nous analyserons leurs différentes revendications se basant sur un fond révolutionnaire. Nous finirons par statuer sur le tournant que connais la CGT à partir de 1909 jusqu’en 1914.

I. la CGT : de multiples racines

A. Deux groupes distincts

  • Le syndicalisme français est né sur le terrain des luttes sociales, avec une confrontation aux forces de répression aboutissant à un anti-Etatisme primaire.
  • La CGT sera d’ailleurs organisée comme  une structure de lutte portant cette démarche et s’imaginant comme une contre-société. La CGT n’a jamais été conçu comme un « syndicat », mais comme un syndicat - société.
  • Elle se compose de deux « sections »

→ La confédération proprement dite, qui réunissait les fédérations nationales de métiers ou d’industrie. A savoir qu’une fédération était admise par profession. Celle-ci était dirigée par des militants socialistes et révolutionnaires dont une majorité se revendiquait du marxisme et appartenait au Parti ouvrier de Jules Guesde et Paul Lafargue. Ils étaient notamment très implantés dans les entreprises du textile du Nord, dans les « bagnes capitalistes » comme on les appelait.

→ La fédération des bourses du travail, à laquelle ne peut adhérer qu’une Union par localité. Au départ, les bourses du travail avaient été mises en place en accord avec les pouvoirs publics pour répondre aux besoins concrets des travailleurs de se renseigner sur les emplois disponibles, le niveau des salaires, obtenir un secours financier face au chômage. La première, celle de Paris, fut créée en 1887. Mais très rapidement, elles devinrent des foyers d'organisation et de propagande révolutionnaire. Elles représentaient le siège commun des syndicats d’une même ville . Cette union des syndicats devait les amener à constituer des services communs. Fernand Pelloutier, grand animateur de ce mouvement développait l’idée qu’il fallait grouper ces organismes restés isolés. Ainsi se créa au congrès de Saint Etienne la Fédération des bourses du Travail en 1892.

Pelloutier qui rejoint les bourses du travail après s’être écarté du Parti ouvrier déclarera que les bourses du travail devaient servir à l'émancipation des travailleurs. Dans un discours de 1896, il déclarait : « Ce qu'il manque à l'ouvrier, c'est la science de son malheur ; c'est de connaître les causes de sa servitude ; c'est de pouvoir discerner contre qui doivent être dirigés ses coups. » Les bourses du travail furent de véritables écoles de la lutte de classe.L’influence de Pelloutier sera extrêmement forte même après sa mort dans l’esprit des syndicats de la C.G.T

Les deux sections conservaient leur autonomie financière et les attributions reconnues à chacune par les congrès antérieurs. Le comité confédéral devait être formé par la réunion du Comité fédéral des Bourses et du conseil national corporatif ( fédérations)

⇒ Deux associations alliées mais pas unies car le congrès de Rennes en 1898 les a séparées . Le comité confédéral ne devait se réunir que en cas d’urgence.

Le but est donc d’aspirer à une entente.

Lors du congrès de Montpellier en 1902 on obligera un syndicat à avoir «  la double obligation confédérale » on peut notamment le voir dans les statuts adoptés : «  Nul syndicat ne pourra faire partie de la C.G.T s’il n’est pas fédéré nationalement et adhérent à une bourse du Travail ou a une union de syndicats locale, ou départementale, ou régionale de corporations diverses »

On voit donc bien que la C.G.T veut véritablement créer une unification des syndicats. Malgré tout elle peine à unir deux camps avec des revendications bien distinctes

B) Une création qui repose sur une idée commune et partagée

En effet la C.G.T repose sur deux idéologies du syndicalisme : d’une part le développement du capitalisme moderne avec la naissance d’industrie, la construction d’armées du travail massives dont l’existence même attestait l’impossibilité de recourir au prétendu contrat individuel. D’autre part le bouleversement des relations juridiques qui laissait l’individu isolé devant l’État omnipotent.

  • En effet cet État apparaissait comme le serviteur de la bourgeoisie, l’ennemi permanent des salariés, d’où cette conception que la lutte contre l’État bourgeois était inséparable de toute action ouvrière, et d’autre part que celle ci ne pouvait pas se limiter à la défense de quelques intérêts immédiats. Il fallait selon eux s’en prendre à l’exploitation patronale et pas seulement à certains de ses abus.

C’est ainsi que naquit l’idée d’une transformation sociale nécéssaire. Le congrès de Marseille fut le berceau de la création du premier parti socialiste français. En 1881 on comptait 500 chambres syndicales ouvrières dont 180 Paris néanmoins comme on le sait toutes ces chambres étaient illégales car les syndicats ne seront officialisés qu’en 1884 avec la loi Le Chapelier. Malgré tout ces associations aspiraient à s’associer entre elles. Il y avait donc bien avant la création de la C.G.T l’idée d’une association entre toutes les fédérations

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