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La conférence de Paris, mémorandum de Lloyd George

Commentaire de texte : La conférence de Paris, mémorandum de Lloyd George. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  2 563 Mots (11 Pages)  •  1 522 Vues

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« L’esprit démocratique semblait le principal vainqueur d’une guerre qui s’achevait en révolution » telle est perçue la fin de cette première guerre mondiale par les historiens, puisque l’armistice du 11 novembre ne signe pas la fin de tous les conflits et c’est pour cela que se tient la conférence de Paris en 1919 et d’où ressortira entre autres cette note de Lloyd George. En outre, ce mémorandum est une note diplomatique du premier ministre britannique probablement adressée au gouvernement britannique afin de rendre compte des décisions prises le 25 mars 1919 quant au sort de l’Allemagne au sortir de la guerre de 14-18. Cette note fut donc rédigée lors de la Conférence de Paris  organisée par les vainqueurs de la guerre et débutant le 18 janvier 1919 pour se terminer en août 1920. Etaient donc réunis les USA, la France, le Royaume-Uni, le Japon et l’Italie afin de négocier les traités de paix entre alliés et vaincus. Néanmoins, le 23 mars s’opéra une remarquable accélération des débats. C’est pourquoi un Conseil restreint fut formé, réunissant le président américain Woodrow Wilson (1912-1920) à l’origine de la proposition de la SDN, Lloyd George, et à sa tête George Clémenceau, figure emblématique de la III° République française. Notre auteur, Lloyd George né en 1863 à Manchester est un pacifiste et membre du parti libéral. Homme politique au rôle grandissant depuis les années 1890, il développe une politique sociale autour des assurances et nécessitant la cotisation et des salariés et des patrons et de l’Etat. Surpris par le tournant que prend la guerre suite à l’invasion de la Belgique il abandonne ses idéaux pacifistes et cherche à servir l’effort de guerre. Par conséquent, il est Ministre des Munitions de 1915 à 1916, accède au War-Office en 1916 et, à la fin de l'année, est élu  comme Premier ministre jusqu’en 1922. Reconnu pour ses talents de conciliateur, sa présence à la Conférence de Paris  servira notamment les intérêts de sa patrie tout en faisant preuve de diplomatie à l’égard de l’Allemagne, pays vaincu.

Comment l’Allemagne, coupable de cette guerre d’agression selon Churchill et notamment à l’égard de la France est-elle jugée par la Grande-Bretagne en 1919 ?

Afin de répondre à cette problématique nous étudierons l’instabilité politique allemande au sortir de la première guerre mondiale, puis nous analyserons les tenants et aboutissants de ce permanent affrontement franco-allemand avant de tenir compte de la position d’«arbitres impartiaux » de la Grande-Bretagne vis-à-vis du pays agresseur. 

        Afin de saisir les réelles intentions et décisions du gouvernement britannique représenté par Lloyd George lors de la conférence de Paris il est nécessaire d’expliquer la situation politique allemande. Dans un premier temps, le constat le plus évident est celui d’un changement de régime. La révolution débutée le 3 novembre dans les ports allemands mènera à une forte répression poussant les chefs révolutionnaires à déclarer une grève générale le 9 novembre 1918. Cette grève mène à  l’abdication de Guillaume II et la fuite des 22 princes de l’ex-Empire  et par conséquent à la proclamation de la République. C’est seulement le 6 février 1919 que sera mis en place le pouvoir légal suite au scrutin du 19 janvier. Ce gouvernement social-démocrate voit à sa tête Friedrich Ebert et Philipp Scheidemann. Leurs principaux engagements se trouvent  dans l’application d’une socialisation de l’industrie et par la formation de syndicats aux seins des entreprises. Néanmoins, cette république reste « faible » (l.1) et son « autorité est contestée » (L.1)  en vue de troubles externes et internes. Dans un premier temps, on observe des conflits liés à l’absence de frontières à l’Est ainsi que d’importants litiges avec la nation Polonaise possédant le couloir de Posnanie traversant l’Allemagne. Dans un second temps, on constate un mécontentement des classes dirigeantes prévoyant une baisse de leurs privilèges suite à l’arrivé d’un gouvernement social-démocrate ne faisant pas des intérêts bourgeois leur priorité. De plus, l’Allemagne doit faire face à des troubles révolutionnaires permanents sur lesquels viennent se greffer la bolchévisation et ce qui résulta du spartakisme depuis 1914. Dans un premier temps, vient la menace bolchévique évoquée à la ligne 5 du texte et considérée comme un « problème européen » (l.17). En effet, le mouvement bolchévique s’affirme en Russie sous la forme d’une révolution en octobre 1917 après la chute des tsars. Léon Trotsky et Lénine s’étant emparés du pouvoir russe, ils sont les dirigeants de ce mouvement prônant l’application du marxisme ainsi que la fin de la propriété privée. Lénine considérait que son mouvement encore peu étendu en Europe trouverait son appui en Allemagne et en permettrait la propagation sur l’ensemble du continent. Il en vient même à renouveler la II° internationale et crée la III°  le 2 mars ayant pour but d’«organiser les forces du prolétariat en vue de l'assaut révolutionnaire à donner aux gouvernements capitalistes, en vue de la guerre civile contre la bourgeoisie de tous les pays pour la conquête du pouvoir et la victoire du socialisme.» Le bolchévisme propose donc une alternative basée sur la fin des classes dirigeantes et du capitalisme afin de proclamer un  gouvernement uniquement socialiste. C’est pour cela que le parti bolchévique russe entreprend particulièrement de reconstruire un parti ouvrier révolutionnaire en Allemagne qui puisse faire contrepoids au parti social-démocrate. Néanmoins l’armée allemande viendra à bout des poussées bolchéviques. Le parti social-démocrate connait en son sein depuis 1914 de nombreuses hésitations causées notamment par la tactique de l’union sacrée pendant la guerre et en viendra à se diviser. C’est pourquoi la même année voit la naissance de la « ligue spartakiste » fondée par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht (ayant refusé d’intégrer le conseil provisoire mis en place en attendant la proclamation de la République de Weimar) et ayant pour principale revendication leur opposition à un régime bourgeois hostile à la révolution sociale qu’ils comptent entreprendre via la dictature du prolétariat. Ce mouvement, grand acteur de la révolution de novembre 1918 formera le parti communiste allemand, le KPD à partir du 29 décembre 1918. Cette révolution connait son apogée lors de « la semaine sanglante » se déroulant à Berlin du 6 au 11 janvier  de la même année et lors de laquelle les spartakistes occupent les sièges des grands journaux Berlinois. Cependant la répression opérée par les « corps francs » (combattants de 14-18) connait aussi son apogée lors de ses évènements aboutissant à la mort de 1 200 hommes et l’assassinat des deux chefs dirigeants. Bien que privé de ses chefs le parti  emporte quand même les élections du 19 janvier. C’est en raison des résultats  de l’élection que Lloyd George dit et je cite « il n’y a pas d’autre éventualité que les spartakistes » (l.2-3) puisque c’est le parti le plus représenté au sein du gouvernement. Malgré cela, George semble associer bolchévisme et spartakisme tout en estimant « que l’Allemagne n’est pas encore mûre pour le spartakisme » (l.3). Par là il fait part de la situation économique allemande plutôt critique, qui est celle d’un pays qui a besoin « de se remettre sur jambes » (l.8-9). On peut donc en déduire que l’économie allemande est stoppée et que par conséquent son industrie n’est plus en état de produire.

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