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Karamzin - L'Histoire de la Russie - Commentaire de l'introduction

Commentaire de texte : Karamzin - L'Histoire de la Russie - Commentaire de l'introduction. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 636 Mots (11 Pages)  •  531 Vues

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Amandine Perrin

Nikolaj Karamzin
Introduction à
L’Histoire de Russie

        

        Homme de lettre et historien, Karamzin (1766-1826) fut reconnu comme un patriote éclairé. Héritier à la fois du spiritualisme de la fin du XVIIe siècle et de la philosophie des Lumières, il tente une synthèse de la culture russe et des grandes cultures européennes qui imprégnera les débuts du XIXe siècle en Russie.

Karamzin se tourne de plus en plus souvent vers l'histoire. « Républicain dans l'âme », il est, surtout un monarchiste convaincu. Se liant d'amitié avec l'empereur Alexandre Ier, il devient historiographe de Russie (1803) et conseiller.

Après un tour d'Europe (1789-1790), il fonde une revue mensuelle, La Revue de Moscou, où il publie plusieurs de ses œuvres les plus célèbres : comme Les Lettres d'un voyageur russe, récit de son voyage en Europe, ou Nathalie, fille de boïard, mais aussi des traductions de tous les grands écrivains occidentaux. En 1802-1803, Karamzin créé une nouvelle revue, Le Messager de l'Europe, avec la collaboration de plusieurs écrivains, celle-ci est consacrée à la littérature avec la  volonté d'éduquer un large public

Sa grande Histoire de la Russie, à laquelle il travaille de 1802 jusqu'à sa mort est le fruit d'un immense et difficile travail de documentation ; la langue utilisée, « gravée dans l'airain et dans le marbre » selon Biélinski, reste très proche de ses sources (chroniques, annales et littérature populaire).

Cette oeuvre est intimement liée au règne du tsar Alexandre Ier, ponctué par les guerres, notamment avec Napoléon Ier mais aussi sur les frontières, au nord contre la Suède et au sud contre l’Empire ottoman. Les victoires remportées au cours de ces guerres lui permettent d’agrandir l’Empire Russe et d’asseoir sa puissance sur la scène internationale, en se présentant comme le « gendarme de l’Europe » avec la volonté d’être un arbitre, de maintenir la paix en Europe en neutralisant les mouvements révolutionnaires.

La Préface à l’Histoire de la Russie présente les idées de Karamzin sur cet Empire et explique clairement le dessein de son oeuvre : dans un premier temps, des lignes 1 à 162, il décrit l’histoire et son importance, puis dans un second temps, jusqu’à la ligne 237, il montre l’importance d’une lecteur analytique et surtout basée sur la recherche de la vérité pour tout oeuvre historique. Enfin, il précise sa vision de l’histoire russe jusqu’à la fin du texte.

Ainsi, nous pouvons nous demander, comment Karamzine, en démontrant l’intérêt de l’histoire pour mieux appréhender le présent et prévoir le futur, dresse-t-il le tableau élogieux de l’histoire de la Russie et de son empire ?

Il convient donc de s’intéresser tout d’abord à la conception de l’histoire selon Karamzin, à sa typologie, son rôle et son analyse, qui nous permet de dresser un portrait de l’historien et de son devoir, nous amenant par la suite au cas particulier de l’histoire de la Russie, empreinte de la fierté nationale et dont Karamzin reprend les éléments principaux dans cette préface.

I - L’HISTOIRE : « J’AI CHERCHÉ DE L’ÂME ET DE LA VIE, DANS LA POUSSIÈRE DES VIEILLES CHRONIQUES » (L. 218)

A - « NOUS VOULONS VOIR NOUS-MÊMES ET LES ACTIONS ET LES ACTEURS » (L. 134-135)

        La Préface de L’Histoire de l’Empire de Russie, Karamzin nous expose une typologie de l’Histoire en abordant une catégorisation : « On distingue trois espèce d’histoire : la contemporaine, comme celle de Thucydides, où l’auteur parle des faits en témoin oculaire, la seconde, comme celle de Tacite, repose sur des traditions orales récentes, et dans un temps voisin des évènements décrits ; la troisième n’a pour base que les monuments, comme la nôtre jusqu’au dix-huitième siècle » (l. 149-152).

Karamzine précise sa pensée pour l’histoire de la Russie, s’il explique que certains (Schlözer) la classifie « en cinq périodes principales » (« naissante (nascens) », « divisée (divisa) », « opprimée (oppressa) », « victorieuse (victrix) » et « florissante » - l. 255 à 258), l’auteur insiste sur l’importance de la divisée selon ses « séparations naturelles » (l. 274): la Russie « ancienne », la Russie « moyenne », la Russie « moderne », classification que nous détaillerons par la suite.

        Par la suite, l’auteur expose les règles selon lesquelles un bon historien doit concevoir son oeuvre : « des règles immuables, [et] en séparant à jamais l’histoire, de la poésie et des fleurs de l’éloquence » (l.169-170), « Le discours le plus ingénieux, le plus éloquent, s’il est d’invention, défigure l’histoire » (l. 172).

Il est donc important pour l’auteur de ne pas mettre trop de fioritures dans son discours, mais au contraire rester fidèle aux sources et à la vérité telle qu’elle est présentée dans ces dernières, tout en vérifiant et en croisant les informations.

L’histoire est à étudier dans son intégralité et « exige une certaine dose de patience, plus ou moins compensée par le plaisir » (l. 123), afin de mieux comprendre l’Histoire.

Karamzin insiste longuement sur l’importance de la vérité et rappelant la nécessité de rester fidèle aux sources : « la critique est si exigeante et si sévère ; voilà pourquoi elle défend à l’historien de tromper la bonne foi de ses lecteurs, pour faire briller son talent ou de parler pour des héros » (l. 180), « Il ne convertira pas le cuivre en or, mais il purifiera ce premier métal » (l. 185).

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