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Philippe Auguste, Jean Sans Terre et la procédure féodale

Commentaire de texte : Philippe Auguste, Jean Sans Terre et la procédure féodale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  3 798 Mots (16 Pages)  •  1 454 Vues

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Quand PA monte sur le trône en 1180, son autorité n’est guère effective en dehors de son petit domaine d’Île de France : son règne est pourtant marqué par le « moment Philippe Auguste » qui marque un important accroissement du domaine acquis par la conquête.

Ce texte est un extrait de La Philippide, biographie de PA décomposée en chants (poème latin de près de mille vers), rédigée entre 1214 et 1224 par Guillaume le Breton.  Ce recueil est dédié à Pierre Charlot, le fils naturel de Philippe II, dont Guillaume le Breton est chargé par le roi de l'éducation et ajouta une dédicace à son poème à l'attention de Louis VIII. À la demande du roi, il réécrit dans La Philippide l'histoire de son règne de manière plus édulcorée, passant ainsi sous silence de nombreux faits qui ternissent son image de roi vertueux, notamment concernant l'emprisonnement de sa seconde épouse Ingeborg de Danemark (dont Guillaume le Breton dit que le roi s'en était séparé tout en lui versant de quoi subvenir à ses besoins pendant plus de six ans, alors qu'elle était restée prisonnière pendant vingt ans dans le plus cruel dénuement ainsi qu'en attestait Rigord. Il écrit également son éloge funèbre) Ce recueil vise au contraire à l’exalatation des hauts faits du roi en se séparant mal de la légende et du mythe. En outre, il est rédigé dans un contexte de construction de l'Etat monarchique qui génère un type de source administrative mais aussi des sources qui participe fortement à l'idéologie royale. En effet, les progrès de l’idéologie royale découle largement de l’action des intellectuels de l’entourage royal qui contribuent à définir de plus en plus nettement la mission du prince, dont l’aura favorise l’émergence d’une véritable religion royale. Les intellectuels de l’entourage princier s’attachent à inscrire la dynastie régante dans l’épaisseur d temps historique. (Le principal centre d’écriture de l’histoire est l’abbaye de st Denis. Tous les auteurs n’y sont pas rattachés, tel Guillaume le Breton, chapelain du roi, véritable metteur en scène de la légende héorique de PA dans ses Gesta Philippi et sa Philippide, sorte d’épopée à lantique. // Rigord « inventeur » du surno « Auguste » attribué à Philippe III parce qu’il est né en aout et parce que areil à l’empereur homonyme il a « agrandi » le Domaine.)

Guillaume Le Breton est né vers 1165 dans le Léon et mort vers 1225, il était un prêtre et chroniqueur breton.

Guillaume le Breton aurait d’abord composé des Vitae des saints locaux pour le compte de la cour épiscopale de Léon (fin XII) (à Tréguier, autour de l'évêque Martin = existence d'un véritable atelier de production hagiographique), mais il est aussi le continuateur, jusqu'en 1224, de la Gesta Philippi Augusti de Pierre Rigord, plus tard incorporée dans les Grandes Chroniques de France. Il termine sa carrière comme chapelain et biographe du roi de France Philippe Auguste. Il gagne assez rapidement la confiance du prince, et fut chargé du principal de ses affaires personnelles. Philippe l'envoie ainsi plusieurs fois à Rome pour obtenir du Pape qu'il approuve son divorce avec Ingebhurge de Danemark. Il fut également chargé de l'éducation de Pierre Charlot, fils naturel de Philippe Auguste. Guillaume le Breton accompagna le roi, en qualité de chapelain, dans la plupart de ses expéditions militaires , et fut témoin oculaire de ce qu'il raconte, entre autres de la bataille de Bouvines.

Cet extrait relate la reprise des conflits entre l’Angleterre et la France à partir de 1200. Lorsque Richard (alors qu’il est en Limousin pour mater le vicomte de Limoges) est blessé et meurt de gangrène le 6 avril 1199, il laisse deux prétendants à la couronne : son frère Jean et son neveu Arthur.  Par le traité du Goulet du 22 mai 1200, Philippe choisit de soutenir Jean qui prend l’avantage sur son rival, et le roi d'Angleterre cède le comté d'Évreux et ses fiefs du Berry (Issoudun et Graçay) au prince Louis, fils du roi Philippe II de France, pour la dot de Blanche de Castille, (petite-fille d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine et nièce de Jean d'Angleterre) et reconnaît la suzeraineté du roi de France sur les possessions continentales des Plantagenêt[4].

Nénanmoins Jean ne tarde pas à multiplier les conflits avec ses barons. En août 1200 il épouse la fille du comte d’Angoulême, déjà fiancée au comte de la Marche. Les barons poitevins déclarent la guerre à leur seigneur, et font appel à leur suzerain, roi de France. Comment alors Philippe Auguste exploite t-il les mécanismes du droit féodal pour aboutir a la commise des fiefs de Jean sans Terre ?

I/ La naissance d’un conflit qui rappelle la hiérarchie établie par les relations féodo-vassaliques

II/ La procédure féodale

III/ L’agrandissement du Domaine royal

I/  La naissance d’un conflit qui rappelle la hiérarchie établie par les relations féodo-vassaliques

A/Un mariage stratégique créateur de conflit...

Isabelle d’Angouleme, seule enfant d'Aymar Taillefer († 1202), comte d'Angoulême, et d'Alice de Courtenay, petite-fille du roi de France Louis VI[, devait se marier avec Hugues IX de Lusignan afin de sceller la paix entre lesdeux grandes familles rivales Lusignan et  Angouleme. Le comte Hugues le Brun est ainsi un membre influent d'une puissante famille du Poitou et frère du comte Raoul d'Eu (en Normandie) qui possédait des terres le long de la frontière sensible entre la Normandie et la France[62]. Il est le comte de la Marche (Nord du Limousin) et d’Angoulême. La famille Lusignan s'oppose alors à la maison d'Angoulême pour la possession du comté de la Marche qui a été attribué  à Hugues IX de Lusignan par la reine Aliénor en 1999. En août 1200, il est décidé d'une grande union entre les Lusignan et les Taillefer. Le futur Hugues X "le Brun" doit épouser Isabelle Taillefer héritière du comté d'Angoulême. Marche et Angoumois (entre le Limousin à l’Est et le Poitou au Nord) seront donc dans la même main, donnant naissance à l'une des plus importantes possession territoriale du centre ouest de la France. MA =développement de nouveaux modes de régulation, interpersonnels, reposant en grande partie sur le mariage, créateur d’amitié = créée de nouveaux modes d’exercice du pouvoir, fondés sur les relations personnelles, et de l’interpénétration toujours plus grande du public et du privé. (Régine le Jan) Seulement, En juillet 1200, lors d'un voyage en Aquitaine, Jean  enlève Isabelle :  l.3 « Il enleva donc la femme du comte Hugues le Brun qui gouvernait sagement la Marche, et, au mépris de son mari et de Dieu, il s’unit avec elle. » Pour se remarier, il devait d'abord abandonner Isabelle de Gloucester ; pour cela, il avança que leur union était nulle car elle était sa cousine et il n'avait pas obtenu de dispense pontificale pour l'épouser[62]. En fait, les terres d’Isabelle ont un intérêt stratégique pour Jean Sans Terre qui; en contrôlant la région d'Angoulême,  obitent une voie terrestre entre le Poitou et la Gascogne et renforce ainsi son emprise sur l'Aquitaine. De plus, il empêche également l’union de ce deux grands maisons peu dociles qui s’annoncait génante pr le Plantagenet, les possessions de Lusignan aurait pu déstabiliser l’empire Plantagenet.

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