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Antigone, Jean Anouilh

Commentaire d'oeuvre : Antigone, Jean Anouilh. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 033 Mots (13 Pages)  •  1 283 Vues

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ANTIGONE

DECOUPAGE EN SCENES ET RESUME

SCENE1 : personnages : LA NOURRICE / ANTIGONE (15 répliques)

Un évènement important pour l’action de la pièce s’est produit hors scène, c'est-à-dire avant le déroulement et le commencement de la pièce. En effet, à quatre heures du matin, le personnage éponyme était hors du palais. Cette sortie nocturne a pour but l’accomplissent de l’acte d’ensevelir son frère Polynice. Un tel geste, accompli au moyen d’une pelle, s’avère insuffisant et nécessite une force et une fermeté pour un autre essai plus réussi. En arrivant au palais, après cet acte échoué, qualifié d’enfantin, Antigone trouve la Nourrice en train de l’attendre. Au début, celle –ci croit à une histoire amoureuse illégitime ; mais elle s’était vite rassurée de sa vertu. Dans cette scène, Antigone parait tendre. Ce qu’elle cherche, c’est une protection, gage de force, d’une mère par substitution puisque sa vraie mère est morte : « Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin » (12ième réplique) ; «  Nounou (…) Quand tu pleures comme cela, je redeviens petite…Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. »( 15ième ). Remarquez l’emploi emphatique de « Et » au début de la phrase.

SCENE2 : ANTIGONE 2, NOURRICE 2, ISMENE 1.

L’adverbe « vite » dans la dernière indication montre le soin que porte la Nourrice pour les deux sœurs. L’entrée d’Ismène, elle aussi réveillée, la surprend. Mais Antigone se débarrasse vite d’elle : « Laisse-nous, nous. » Cette même expression injonctive sera utilisée par Antigone dans la fin de la scène quatre lorsque Hémon apparaît.

SCENE 3 : ANTIGONE / ISMENE (28)

Avant cette première rencontre, il y avait une autre hors scène dont le sujet est l’honneur funèbre au cadavre de leur frère. Ismène vient chercher sa sœur, le matin, après une nuit «  blanche » consacrée à une réflexion obsédante, pour lui consacrer d’être son associée car elle a peur de mourir.

La question qui mérite d’être posée est la suivante : pourquoi Antigone n’a pas attendu sa sœur venir lui annoncer sa décision avant d’essayer d’enterrer son frère seule ? C’est qu’elle veut réaliser un geste individualiste sans le partager avec sa rivale (l’éternelle rivale). Sa rencontre avec sa sœur relate le règlement de compte tant attendu puisqu’elle se moque clairement d’elle et lui révèle toutes les choses qui pèsent sur son cœur depuis l’enfance. Dans cette scène, elle lui déclare aussi qu’Hémon « sera tout à l’heure une affaire réglée. »

SCENE 4 : LA NOURRICE, ANTIGONE (16)

Dans cette scène, Antigone est en quête d’une force ; mais cette fois ce n’est pas la tendresse, c’est la main rugueuse de la Nourrice : « nounou…Seulement ta main comme cela sur ma joue. (Elle reste un moment les yeux fermés). Voilà, je n’ai plus peur. » 6ième réplique. L’indication scénique montre clairement le besoin nécessaire d’une force qui anéantira sa peur.

SCENE 5 : ANTIGONE 22 / HEMON 21

Pour cerner la scène 5, il s’avère important de répondre à la problématique suivante : comment l’amour déclaré…puis rompu mène Antigone à se métamorphoser en un être plus fort, plus sur de soi-même ?

Pour Antigone le sentimentalisme est considéré comme une étape ultime avant la métamorphose complète. Devant Hémon, elle cherche à s’affirmer, à emprunter voire à se voir imprimée d’une force dont elle a besoin pour réaliser son acte suprême. Cela s’exprime par des phrases interrogatives : « Tu m’aimes, n’est-ce pas ? Tu m’aimes comme une femme » (réplique 16) ; des interro-négatives : « Tes bras…ne mentent pas ?3 ; et par le champ lexical de sentiment : « aimer », « désirer », « envie ».

Elle voulait être la femme de Hémon : « J’aurai été très fière d’être ta femme » mais le conditionnel exprimé révèle un empêchement du à la résolution déjà prise par elle. Alors n’être pas sa femme dans la réalité, c’est de recourir au rêve pour avoir ce nouveau statut, lorsqu’elle dit : « du petit garçon que nous avons eu tous les deux en rêve, du seul petit garçon que j’aurai jamais » (22ième réplique). Remarquons que dans cette phrase, le passé composé exprime un fait déjà accompli, c’est celui d’un Antigone mère d’une enfance à protéger, à faire réussir puisque sa propre enfance n’est que malheur (cf. Scène, 3ième réplique : « Quand j’étais petite, j’étais si malheureuse ».

Si Ismène est décrite dans le prologue du trait de sensualité, Antigone dans cette scène veut être l’image de sa sœur : la 21ième réplique le montre clairement. Une fois l’amour devient sensuel, il peut être dépassé. Il devient alors possession, force, le degré suprême du sentimentalisme et identité de se reconnaître.

Ces étapes du sentimentalisme représentent pour le personnage éponyme le dernier stade avant la métamorphose finale. En effet, Antigone dans ce stade s’avère un bon stratège. C’est qu’elle recourt à une stratégie habile, d’abord par la supplication : « Je t’en supplie », « o mon chéri » (22), ensuite par une obligation atténuée (adoucie) : « Hémon, tu me l’as juré » enfin par la menace : « sors tout de suite sans rien dire. Si tu parles, si tu fais un seul pas vers moi, je me jette par cette fenêtre. » (22). Cette menace intervient après qu’Antigone annonce sa rupture catégorique : « Jamais, jamais, je ne pourrai t’épouser. »

Dès que Hémon est sorti, Antigone a pris conscience que le seul obstacle qui se fixe devant son but est surmonté, elle devient l’être de la situation à venir. Un être capable d’ensevelir son frère avec force : « avec ses ongles. » (Scène 9, 5ième du Garde.)

Nous lisons dans la fin de la scène 5, la phrase clé de cette métamorphose : « c’est fini pour Hémon, Antigone ». Antigone s’adresse à elle-même comme à une étrangère.

Antigone l’autre prend le dessus sur la jeune fille affectueuse et sensuelle qui s’est découverte un instant, dans cette scène.

SCENE 6 : ISMENE 3 / ANTIGONE 2

Ismène a peur que sa sœur sorte ce matin-là, car jusqu’ici elle ne sait pas qu’Antigone a déjà essayé d’ensevelir Polynice. Mais celle-ci lui a révélée son geste individualiste vers la fin de cette scène : « c’est (…) trop tard. Ce matin, quand tu m’as rencontrée, j’en venais. » [Elle est sortie, Ismène la suit avec un cri.]

SCENE 7 : CREON 14 / LE GARDE 13

Dans les indications scéniques qui précèdent la première réplique du garde, on est informé d’un trait de caractère de ce personnage : « c’est une brute. », c’est-à -dire « qui n’a pas subi aucune élaboration intellectuel, qui est peu évolué. » (Petit Robert.) En effet, dans son dialogue avec Créon, ce personnage ne répond pas directement ou précisément aux questions posées. En plus, avant de se présenter devant le roi, « il est vert de peur ». Il vient chez Créon pour Créon pour lui annoncer que quelqu’un a essayé d’ensevelir le corps de Polynice avec une pelle. On ignore donc l’identité de cette personne. Alors, le roi, pour des raisons politiques, mande le Garde d’être discret sur ce sujet.

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