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Pourquoi les hommes éprouvent-ils le besoin de

Analyse sectorielle : Pourquoi les hommes éprouvent-ils le besoin de. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 553 Mots (11 Pages)  •  2 151 Vues

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Sujet : Pourquoi les hommes éprouvent-ils le besoin de

commémorer leur passé ?

Nous existons dans le temps et notre existence se confond avec lui. Le passé, c’est la dimension du temps écoulé d’une manière irréversible. Tantôt plaisant, tantôt pesant, voire même obsédant, il fait partie intégrante de notre vie quotidienne et nous permet d’exister. Il structure la personnalité de l’individu, sans laquelle il ne pourrait pas accéder à la liberté. L’homme a une histoire. C’est l’ensemble des faits et des événements qui composent le passé humain. Les hommes se référent souvent à leur passé et ont même besoin de le commémorer. Pour quelles raisons ont-ils besoin de réactiver les souvenirs du passé par une cérémonie ? Nous verrons, dans un premier temps, comment le passé répond à une réelle nécessité, c’est-à-dire à un besoin de l’humanité entière, puis, dans un deuxième temps, que ce besoin de commémoration se situe au niveau des sociétés. Nous terminerons par montrer que les hommes ont tous besoin de commémoration pour comprendre le monde.

Tout d’abord, la commémoration du passé se pense à l’échelle de l’humanité. Il s’agit d’une nécessité « externe », qui implique une forme de déterminisme : les hommes semblent éprouver le besoin de commémorer leur passé pour comprendre ce déterminisme et surtout pour l’accepter. La commémoration a une dimension de rassemblement : les hommes maintiennent la conscience collective. Les cérémonies du souvenir sont l’hommage du présent au passé, à la mémoire de ceux qui ne sont pas morts pour rien. Par la mémoire, le passé continue à donner un sens au présent. Le passé appartient en propre à la conscience. La commémoration est une décision de la raison. Elle peut se penser à l’échelle des individus et des sociétés, par exemple, regarder des photos de famille pour réactiver les souvenirs des défunts et raconter leur histoire aux plus jeunes, ou encore rassembler des citoyens pour commémorer des disparus à la guerre ou dans des événements tragiques. Dans les deux cas, la commémoration est une action de rassemblement des individus, c’est se souvenir avec les autres. Les gens se regroupent pour se remémorer le passé. Il est nécessaire de maintenir en mémoire le passé, un passé commun à tous, parce qu’il risque d’être oublié. L’idée de rassembler plusieurs consciences collectives en une conscience collective permet de mieux préserver le passé. La commémoration a pour but de faire revivre un moment historique et décisif dans l’histoire d’un pays. Ces commémorations se justifient par le besoin que l’homme éprouve à se souvenir de ce qui le relie à son passé, dans sa volonté de rendre hommage à ses racines. L’idée de conscience collective implique que les hommes reconnaissent avoir une identité commune, même avec ceux qui sont morts depuis longtemps. Par exemple, quand un musé fait une exposition reconstituant une période, les tableaux, les textes… de l’époque vont être des supports matériels qui vont permettre aux hommes de se rendre concrètement compte que d’autres ont vécu avant eux et que ces hommes du passé ont finalement vécu des événements similaires aux leurs comme le mariage, la nécessité de travailler pour survivre, les outils de la vie quotidienne…Les hommes du passé étaient avant tout des hommes comme nous, avec la même condition humaine.

Commémorer le passé, c’est ne pas l’oublier : les hommes se rappellent une forme de responsabilité morale. A l’échelle de l’individu, se souvenir de ses erreurs ou des erreurs des autres, fait partie des considérations morales. Si j’ai mal agi et que j’ai pris conscience dans le passé que mon action était mauvaise par l’exemple d’un autre ayant mal agi ou par ma propre expérience personnelle, je suis d’autant plus condamnable. C’est finalement l’intérêt de l’expérience : je prends conscience de la portée de mes actes afin d’apprendre, d’évoluer et surtout ne pas refaire les mêmes erreurs. Il en va de même à l’échelle de l’humanité. L’humanité, qui commémore son passé, se donne à voir comme une conscience collective expérimentée : elle a fait des erreurs et en retient la leçon. C’est ainsi la différence entre une idéologie sur le plan théorique et son application pratique par un régime politique, par exemple, le régime soviétique, qui a montré les déviances possibles de l’idéologie communiste. Il semble fécond de ne pas oublier le passé, mais, tout au contraire, de le connaître, c’est-à-dire de l’analyser pour en corriger les aspects négatifs et échapper à sa répétition. Si la commémoration répond à une nécessité morale, on peut faire un parallèle entre les sociétés et les actions individuelles. Si un ami est désobligeant à mon égard, je lui fais prendre conscience de la portée de ses paroles et de la peine occasionnée par ses mots. J’attends de lui, suite à cette prise de conscience, une autre attitude. S’il récidive, je serai d’autant plus peinée que je saurai qu’il a conscience de me faire de la peine. La situation peut être comparable d’un point de vue historique, c’est-à-dire du point de vue de l’humanité. On peut, par exemple, comprendre le peuple allemand, qui durant les années 1930, a permis aux nazis de prendre le pouvoir, parce qu’il ne savait pas l’ampleur que cela prendrait. Nous en sommes aujourd’hui conscients : la Shoah apparaît comme l’une des périodes pendant laquelle l’humanité est allée très loin dans l’immoralité. Aujourd’hui, ceux qui prônent une forme de retour au nazisme pourraient être considérés comme immoraux.

Les hommes commémorent également le passé pour garder conscience de leur condition humaine. Si commémorer le passé est un besoin pour les hommes, cela implique que les hommes sont soumis à une forme de nécessité. Par conséquent, il y a ici une forme de modestie par rapport aux événements que nous commémorons et finalement par rapport aussi au cours de l’histoire. En effet, commémorer certains événements de l’histoire revient à comprendre les événements passés qui font que nous avons évolué aujourd’hui. Le passé, la commémoration ne cessent d’évoluer. La commémoration du passé doit être fructueuse pour l’avenir. L’homme doit trouver, dans son passé, l’inspiration pour bien agir dans le présent. L’histoire est donc un ensemble d’événements qui sont la cause les uns des autres. Les hommes, en commémorant leur passé et en le ressentant comme un besoin, affirment donc une forme de nécessité. Cette nécessité est l’histoire, face à laquelle

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