A venue des Gens du Voyage en Occident

C’est au début du XVème siècle que l’histoire atteste pour la première fois la venue des Gens du Voyage en Occident. Ces groupes arrivent dans un monde féodal très inégalement développé, et cela influencera leur sort : certains seront astreints à l’esclavage, d’autres développeront de petits artisanats adaptés aux besoins de la société agraire. Relayant progressivement les pouvoirs locaux qui tolèrent peu ces nomades, les Etats espagnols, français, anglais et allemands vont élaborer une législation répressive qui aboutira soit à une sédentarisation massive comme dans la péninsule Ibérique, soit à la dispersion ou à l’exclusion de ces groupes comme en France. Ces voyageurs passeront donc des siècles à migrer d’un pays à l’autre dans l’actuelle Europe au gré des guerres et des circonstances économiques. Par la suite, les deux guerres mondiales freineront les migrations à l’Ouest mais déclencheront l’arrivée de voyageurs de l’Est, quittant leurs pays en difficultés économiques. Depuis, les migrations sont moins importantes, les populations sont installées dans un pays et ne bougent plus que de région en région.

Certaines familles sont donc installées en France depuis des générations et ont la nationalité française. Cette période aurait pu leur permettre de s’intégrer totalement au sein de la population française. Pourtant, ils demeurent méconnus pour des raisons qui tiennent à la fois des caractéristiques qu’ils présentent, et à l’attitude de ceux qui les entourent. Les à priori et les clichés les concernant sont encore nombreux, allant d’une vision poétique et folklorique : musiciens, bohémienne à la beauté éblouissante ; à l’image la plus négative : voleurs, kidnappeurs d’enfants, ...

Ils sont communément et indistinctement appelés nomades, tsiganes, gitans, bohémiens, manouches. Mal perçus, leur arrivée ou leur présence suscite de la crainte, de la peur, voire de la méfiance ou un sentiment d'insécurité.

Ayant été amenée à côtoyer des Gens du Voyage lors de mes différentes expériences professionnelles, j’ai vraiment été interpelée par la prégnance de leur culture, et les particularités de leur mode de vie. De plus, j’ai fait le constat de la stigmatisation dont ils sont victimes et de leur mise en marge de la société.

Afin de dépasser les préjugés véhiculés à leur sujet, l’image qu’en donnent les médias et l’opinion publique, j’ai voulu me documenter et rencontrer ces personnes ainsi que les intervenants de terrain.

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Dans une première approche de la culture Tsigane, j’ai pu observer que cette population se retrouve autour de valeurs communes qui instituent leur vie : « respect, honneur, pureté, temps présent, optimisme et famille ». Malgré ces traits communs, on observe une grande diversité des situations selon les régions de France, les groupes, les familles. Les uns habitent dans des maisons, les autres vivent en caravanes sur des aires d’accueil ou des terrains familiaux. Certains attirent par leurs coutumes, d’autres passent inaperçus. Quelques-uns étonnent par leur prestance et leur capacité à établir des relations avec des milieux sociaux très divers, d’autres sont totalement repliés sur eux-mêmes. Ces traits plus caractéristiques se sont inscrits dans les différents groupes, au gré des

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