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Lecture linéaire "Une charogne", Les Fleurs du mal

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Par   •  29 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  1 012 Mots (5 Pages)  •  756 Vues

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Lecture linéaire n°13 : Les Fleurs du Mal, « Au lecteur »

Poème liminaire des Fleurs du Mal, « Au lecteur », est placé hors numérotation dès la première édition en 1857 et est toujours resté la première pièce du recueil. Baudelaire reprend une tradition du genre romanesque, l’adresse au lecteur. Elle avait originellement pour rôle de le séduire. Il la subvertit en attaquant son lecteur, en le situant d’emblée au sein du Mal. Après les Parnassiens, partisans de « l’art pour l’art » (l’art ne peut avoir d’autre objectif que la beauté de l’objet produit) Baudelaire assigne à la poésie un autre rôle : celui de chanter le Mal, le Spleen qui marque l’homme de ses humeurs noires. La poésie naît de ce terreau infâme qu’est le Mal du poète, le Mal de l’homme. Baudelaire, le saisit et le transmute, par l’effet du travail poétique, en art. Le poème est constitué de 10 quatrains composés d’alexandrins, les rimes sont embrassées. Le poète dresse un portrait sombre de l’Homme en proie au péché et sous l’influence de Satan, allégorie du Mal qui envahit nos vies sans que nous nous en rendions compte. Les trois derniers quatrains mettent en scène l’Ennui, le pire de nos vices, incarnation du Spleen. Enfin, le poème se clôt sur une apostrophe au lecteur       « -Hypocrite lecteur, -mon semblable,- mon frère », le ton est brutal, provocateur, il rappelle au lecteur qu’il se voile la face. Le lien avec le poète n’est évoqué que pour affirmer leur fraternité dans le Mal.

PBQ/ en quoi ce poème annonce-t-il la thématique et l’esthétique du recueil ?

Lecture linéaire du vers 1 à 20 :

- deux premiers quatrains montrent une humanité embourbée dans le vice.

- trois quatrains suivants décrivent l’influence de Satan, allégorie du Mal, maître caché de nos vies.

Du vers 1 à 8 : une humanité embourbée dans le vice

 - Strophe 1 : Baudelaire présente une vision très pascalienne de l’homme : ce philosophe (Blaise Pascal) et moraliste du XVIIème, influencé par la pensée janséniste, disait « Que le cœur de l’homme est creux et plein d’ordure ».

Emploi du présent confère aux propos une dimension universelle. L’emploi du pronom « Nous » et des déterminants possessifs « nos » inclut le lecteur dans le propos. Constat des faiblesses de l’homme décrit par une accumulation dès le premier vers. Mise en valeur du verbe en début du vers 2 pour souligner l’omniprésence et l’omnipotence des vices qui dominent l’homme, sont placés grammaticalement en position de sujet, « nos esprits », « nos corps » sont COD. L’Homme subit l’action. Complaisance dans le mal : métaphore du vers 3 et oxymore « aimable remords » (v.3). L’emploi de verbes appartenant au champ lexical de la nourriture « alimentons », « nourrissent » donnent une dimension organique à cette relation. Emploi de la comparaison au vers 4 renvoie à une réalité crue, prosaïque et repoussante. Allitération en [r] dans le quatrain souligne la violence du propos, crée un effet de martèlement. Les rimes embrassées mettent en valeur l’idée d’enfermement, d’enlisement de l’Homme dans le Mal.

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