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Commentaire de texte Corniche Kennedy

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Par   •  14 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 319 Mots (10 Pages)  •  9 805 Vues

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Corrigé du commentaire de texte de l’extrait « premier plongeon » de Corniche Kennedy

        Le saut est un motif récurrent dans le roman Corniche Kennedy. Inscrit dans un courant réaliste contemporain, c’est en 2008 que Maylis de Kerangal écrit cet ouvrage. L’extrait que nous allons étudier se situe dans la première moitié du livre. Il consiste en la sanction infligée à Suzanne, une jeune bourgeoise, par la bande de la Plate. En effet, elle est accusée d’avoir tenté de voler un téléphone au groupe d’adolescents. Prise la main dans le sac, Suzanne se verra contrainte de sauter du Just To Do It pour expier ses péchés. Ainsi il s’agira de voir en quoi ce saut est-il propice à mille libertés ? Pour cela nous étudierons tout d’abord le cadre du plongeon puis nous analyserons l’amour naissant entre Eddy et Suzanne et enfin nous constaterons que le motif du plongeon est un moyen d’affirmer sa liberté.

        Dans une première partie nous étudierons le cadre du plongeon dans cet extrait de Corniche Kennedy.

        Tout d’abord nous pouvons dire que c’est un saut qui est dangereux. On peut relever déjà le champ lexical de la peur avec par exemple « vertige » l23, « frisson »l27 « les minis-poils se dressent au garde-à-vous » l28. La présence du champ lexical montre que le saut est dangereux et que les personnages en ont peur. Eddy avoue même à la ligne 23 « ouais j’ai le vertige ». On relève également une description détaillée du corps de Suzanne  en proie à la peur à la ligne 27. De plus, l’énumération à la ligne 29 de sa pâleur « d’un coup la voilà pâle, les cernes creusés, elle est exsangue » symbolise le fait qu’elle ait peur de sauter. Par ailleurs, on peut remarquer que les adolescents mettent du temps à se décider de sauter. On relève une utilisation d’un indicateur de temps à la première ligne « dix minutes qu’ils sont seuls sur le Just Do It » qui montre que cela fait déjà un moment qu’ils sont en train de se préparer à sauter. Cela met en avant la dangerosité du saut et donc l’hésitation qu’ils peuvent avoir à sauter. lancent.

        Ensuite nous pouvons remarquer que ce saut est propice à la séduction. Cet extrait met en lumière l’attirance naissante entre les deux personnages. Le cadre du plongeon, le fait qu’ils soient face à la mer, seuls, sans un bruit va créer une atmosphère propice à la séduction « Dix minutes qu’ils sont seuls sur le Just to Do It, l’air fermente la lumière du soir décolore peu à peu le Cap, faut faire quelque chose, faut y aller maintenant. » l1,2.  Cette attirance est donc créée par le contexte du plongeon. Le fait d’avoir peur de sauter va aussi permettre aux personnages de se rapprocher. Quand Suzanne a peur « un frisson la parcourt tout entière, passe sous sa peau, des picots de chair apparaissent » Eddy la rassure en lui disant « quand je saute, j’hallucine, je me disloque, je deviens gigantesque » l 23 puis l’invite à sauter avec lui « Il opte pour précipiter le mouvement » l16. Le plongeon va donc être propice au rapprochement entre les personnages.

        Enfin, nous constaterons que les enjeux de ce saut. En effet, Eddy joue son autorité de chef. En effet, on peut relever l’expression suivante à la ligne 6 « Il sait qu’il joue gros : s’il saute le premier, il prend le risque que la fille s’échappe par l’arrière du Cap et atteigne la quatre voies avant que les autres soient remontés à temps pour la retenir ». On relève aussi une comparaison à la ligne 8 « il sait aussi que ceux qui l’observent comme on s’obsède du chef ne seront pas dupes, et qu’il met en jeu son autorité » cela montre l’importance pour le personnage de sauter s’il ne veut pas perdre sa place de chef. Suzanne n’est pas consentante. On rappelle que le saut est une sanction donnée par la bande de la Plate. Elle se montre particulièrement réticente au saut « elle fait tout pour prolonger leur face à face » l16, elle est en proie à la peur « un frisson la parcourt tout entière » et prend son temps pour sauter. Le plongeon est donc tout aussi important pour Eddy que pour Suzanne. Grâce au saut, Eddy va affirmer sa place de chef et Suzanne gagner le respect de la bande.

        Pour conclure, il est évident que le cadre du plongeon met en avant la dangerosité et la peur que peut procurer ce saut au personnage. Mais s’il paraît effrayant dans un premier temps il est aussi propice à une idylle naissante entre les personnages.

        Dans une seconde partie, nous analyserons l’amour naissant qui est en train de se créer entre les personnages.

        Tout d’abord, nous pouvons remarquer un langage corporel entre nos deux personnages. Lorsque les deux adolescents sont seuls sur le Just to Do It, nous pouvons deviner attirance mutuelle entre eux grâce au champ lexical de l’attirance et des sentiments dans cet extrait. On relève par exemple « lui plaît tout autant » l14 « dilate leur cœur » l22 et « frisson » l27. De plus, leurs corps parlent d’eux mêmes. On le remarque par une première comparaison à la ligne 20 « sont comme les fauves qui se cherchent dans le bruissement des clairières tropicales » Eddy et Suzanne sont comparés à des fauves qui laissent leur instinct primaire et sauvage décider. Cela passe par le corps avant les mots. De plus, on relève également deux métaphores à la ligne 21 qui vont montrer qu’une connexion physique est en train de se créer entre nos personnages «  leurs corps sont leur messager, leurs mouvements leur porte-parole ». Cela signifie que Suzanne et Eddy transmettent ce qu’ils ressentent sans même se parler. Aussi, on peut soulever une gradation ascendante à partir de la ligne 18 entre des verbes  qui se succèdent : « mélangent, entremêlent, s’agencent, se combinent ». Cela montre qu’ils sont fusionnels sans même se toucher. C’est donc la création forte d’une attirance entre les personnages.

        Ensuite, nous pouvons relever une description sensuelle dans le texte. Aux lignes 22 et 23,on remarque l’utilisation de l’adjectif « grand » suivi du nom « rodéo » cela  indique l’immensité des sentiments et des émotions qui se bousculent dans leurs esprits . D’ailleurs, l’expression suivante « qui prend corps entre eux et dilate leur cœur » montre qu’ils partagent les mêmes émotions, ils sont donc liés par leurs sentiments, cela symbolise une nouvelle fois le chamboulement qui est en train de se créer entre eux. On relève l’hyperbole « à s’en brûler les prunelles » aux lignes 14 et15 qui insiste sur la passion que peut ressentir Suzanne lorsqu’elle regarde Eddy. Aussi, nous pouvons insister sur une description sensuelle des corps présente dans l’extrait aux lignes 17-21 « Ils savent tout et fort de cet axiome sensible- une autre attraction latérale celle là […] leur porte-parole » et sur la description sensuelle de Suzanne qui se prépare à sauter lorsqu’Eddy lui annonce qu’ils vont y aller « elle hoche la tête et un frisson la parcourt tout entière » l 27 donne l’impression que la connexion entre les personnages passe dans un premier temps par le corps et par une description sensuelle de ces corps.

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