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Le Procès De Deux Marie-Joseph

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Par   •  1 Avril 2013  •  2 175 Mots (9 Pages)  •  1 395 Vues

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Introduction

Entre 1734 et 1763, en l’espace de 30 ans le Canada a connu deux procès de grandes envergures, qui ont suscité un grand bouleversement chez la population canadienne, et une attention spéciale de la part des autorités en place. Deux procès de deux femmes qu'ont commît des crimes bien différents, c'est le cas de Marie-Josèphe Angélique en 1734 et celui de Marie-Josephte Corriveau en 1763. Deux procès qui se sont déroulés à l'intérieur de deux périodes emplies de grands changements dans l'histoire du Canada, le premier avant la conquête et le deuxième après la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais, au cours desquels deux systèmes pénaux dissemblables seront appliqués.

À travers l'analyse de ce deux procès, on va étudier le système judiciaire français et le système judiciaire anglais instaurés au sein du territoire canadien. En premier lieu nous analyserons le procès de Marie-Josèphe Angélique, pour poursuivre avec celui de Marie-Josephte Corriveau, dans le but de faire ressortir les ressemblances et les différences entre les deux systèmes judiciaires.

Procès de Marie-Josèphe Angélique

En avril 1734, Montréal est pour une deuxième fois victime (en espace de 15 ans) d'un imposant incendie (le premier a été en 1721 qui a détruit l'Hôtel-Dieu et une centaine de maisons ). Celle qui sera jugée responsable de l'incendie sera l'esclave noire Marie-Josèphe Angélique, elle sera trouvée coupable, torturée et exécutée quelques mois après l'incendie. Marie-Josèphe dite Angélique était d'origine portugaise et elle était propriété du Hollandais Nicholas Bleecker à New York qui la vendit en 1725 à François Poulin de Francheville, riche marchand montréalais .

Le samedi 10 avril 1734, se déclarait le feu à Montréal et se propageait à grande vitesse, en moins de trois heures il avait détruit 45 maisons et anéanti l'Hôtel-Dieu qui avait déjà été ravagé par les flammes en 1721 et sa reconstruction venait de s’achever deux ans auparavant . Pour plusieurs le feu avait pris naissance dans la maison de la veuve de Francheville, Mme Thérèse de Couagne. Des le lendemain, Marie-Josèphe Angélique et Claude Thibault sont désignés responsables de l'incendie, la raison pour laquelle ils deviennent immédiatement suspects est leur fuite ratée six semaines auparavant et les constantes menaces entendues par plusieurs que l'esclave avait proféré de mettre le feu à toute la ville .

Lors du procès de Marie-Josèphe-Angélique, les 4 types de preuves existant dans le système pénal de la Nouvelle-France ont été utilisés pour inculper l'accusée: a).- preuve ouï-dire, mercredi 14 avril 1734, l'esclave panis Marie , déclarait que l'accusée Marie-Josèphe-Angélique, lui avait dit environ un quart d'heure avant l'incendie que Mme Francheville n’allait pas rire trop longtemps et que dans sa maison elle n'y coucherait pas , ce témoignage attestait la possible intention d’Angélique de mettre le feu à la maison de sa maîtresse. Plusieurs interrogés vont citer ce que la panis avait dit. b).- preuve de moralité, jeudi 15 avril, Marie-Louise Poirier, ex-employée de la veuve de Francheville, signalait que l'accusée possédait un caractère querelleur, surnois et que parfois elle devait «empêcher la négresse de boire de l'eau-de-vie et de sortir sans permission» .c).- preuve circonstancielle, le fait qu'elle avait déjà essayé de se sauver auparavant en compagnie de son amant et finalement d).- preuve directe, mercredi 26 mai, Amable Lemoine Monière, une enfant âgée de quatre à cinq ans signalait avoir vu Marie-Josèphe Angélique monter au grenier avec une pelle remplie de feu , c'est une preuve directe parce qu'il y a le témoignage d'un témoin oculaire.

Dans le système judiciaire de la Nouvelle-France, l'accusée n'avait pas accès aux services d'un avocat, donc, Marie-Josèphe Angélique devait convaincre le juge de son innocence par ses propres moyens. Le procès se déroulait devant un juge, le juge Pierre Raimbault et ses quatre notaires qu'agissaient comme juges et conseillers . Après six interrogatoires (deux d'entre eux sur la sellette), une vingtaine de témoignages, quelques confrontations entre l'accusée et certains témoins, Marie-Josèphe Angélique rejetait toujours l'accusation qui pesait contre-elle, ainsi que la participation de Claude Thibault dans la mise à feu de la maison de la veuve de Francheville, cette situation commençait à énerver le juge Pierre Raimbault, qui se devait de trouver un coupable pour cette affaire qui s'était allongée de deux mois.

Le premier interrogatoire sur la sellette , n'a pas donné les résultats escomptés. Lors du deuxième interrogatoire, ils ont eu recours à la torture pour obtenir l'aveu de Marie-Josèphe Angélique. En première instance la sentence du juge Raimbault s'avérait être très sévère , au point que la sentence a été révisée par le Conseil Supérieur à Québec, celui-ci a maintenu la peine capitale en donnant une sentence plus « humaine » que celle des juges de Montréal . Le 12 juin 1734, Marie-Josèphe-Angélique est condamnée à la sentence suivante: faire amende honorable, elle devait avouer sa faute et demander pardon à Dieu, à la justice et au roi, tenant entre ses mains une torche ardente. Cette sentence fut exécutée à Montréal le 21 juin, la cérémonie se fit alors qu'elle était vêtue d'une simple chemise blanche, avec la corde au cou, ensuite elle a été pendue et son corps brulé a été exposé dans la place publique et ses cendres furent jetées au vent .

Procès de Marie-Josephte Corriveau

Peu de femmes ont réussi à rester dans la mémoire collective d'un peuple. Marie-Josephte Corriveau fait partie de ces femmes, certes, pas pour des raisons trop constructives mais son nom est resté dans les pages de l'histoire du Canada et aussi dans les pages de l'imaginaire des légendes d'un peuple. Marie-Josephte Corriveau, que la population de la Nouvelle-France appelait avec mépris «La Corriveau» fut condamnée à mort par une cour martiale en avril 1763, pour avoir tué son deuxième mari .

Marie-Josephte Corriveau est née à Saint-Vallier, près de Québec, fille de Joseph Corriveau, cultivateur. Son premier mariage a lieu en novembre 1749, avec Charles Bouchard, cultivateur, de qui elle eut trois enfants, il est mort en avril 1760. Elle épousa en juillet 1761, le cultivateur Louis Dodier qui serait assassiné par elle même le 27 janvier

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