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Quels sont les enjeux demain d'une meilleure gestion du versement du RSA ?

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Par   •  2 Décembre 2023  •  Mémoire  •  2 188 Mots (9 Pages)  •  59 Vues

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Dissertation juridique - Pol. Publiques

 Quels sont les enjeux demain d’une meilleure gestion du versement du RSA ?

        Le Revenu de solidarité (RSA) assure aux personnes sans ressources ou disposant de faibles ressources un niveau minimum de revenus, variables selon la composition du foyer. Il est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d’au moins 25 ans et aux personnes de 18 à 24 ans si elles sont jeunes parents ou justifient d’une durée d’activité professionnelle minimum au cours des 3 dernières années. Le RSA est également un dispositif d’accompagnement social et professionnel pour faciliter l’accès à l’emploi (permise par la fusion entre le RSA activité et la prime pour l’emploi), avec la « prime d’activité » depuis le 1er Janvier 2016 (financée par l’Etat). La gestion et le financement du RSA font l’objet d’une politique partenariale, car plusieurs acteurs institutionnels sont impliqués. Depuis le 1er Janvier 2004, les sommes versées au titre du RSA sont gérées et financées par les Conseils départementaux (anciennement les Conseils régionaux). Ce sont la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) et la Mutualité sociales Agricole (MSA) qui sont en charge du versement du RSA aux bénéficiaires, en fonction du régime d’affiliation de celui-ci.

        D’ores et déjà, le sujet suppose que la gestion actuelle du versement du RSA rencontre des difficultés. En effet, l’augmentation des bénéficiaires de cette aide sociale due à la crise sanitaire peut être la cause de certaines dérives, voire de certaines inégalités interdépartementales ces dernières années. Dans cette perspective, la gestion du Revenu de Solidarité Active (RSA) constitue un enjeu majeur dans le paysage socio-économique contemporain et sa mise en œuvre soulève des défis complexes et soulève des questions juridiques cruciales. Il s’agit d’explorer les enjeux futurs liés à une meilleure gestion du versement du RSA.

        Alors, quels sont les enjeux juridiques, politiques et sociaux d’une meilleure gestion du versement du RSA pour assurer une inclusion sociale à ses bénéficiaires, renforcer les dispositifs de contrôle et d’accompagnement et simplifier les procédures administratives ?

        Dans une première partie, nous examinerons les défis actuels de la gestion du RSA, mettant en lumière les aspects juridiques en jeu. La seconde partie se penchera sur les pistes d'amélioration possibles, en mettant l'accent sur les réformes nécessaires pour garantir une gestion plus efficace et équitable du RSA.

 

  1. Les défis actuels de la gestion du RSA  

        Aujourd’hui, les défis de la gestion du RSA portent principalement sur une complexité juridique et administrative (A), mais également sur une certaine vulnérabilité des bénéficiaires vis-à-vis de cette protection sociale (B).

  1. Complexité juridique et administrative

        Premièrement, la gestion du RSA est entravée par une complexité juridique et administrative considérable. Les critères d'éligibilité, les modalités de calcul et les procédures de contrôle sont soumis à une législation complexe, génératrice des ambiguïtés et des inégalités.

        Dans ce sens, le RSA est d’abord réparti selon différentes situations, telles que le RSA pour les jeunes parents, le RSA pour un parent isolé, le RSA pour les personnes de 25 ans et plus et enfin le RSA jeune actif. Ces distinctions sont une première source d’ambiguïté et d’inégalités, car les conditions pour bénéficier du RSA sont différentes selon chaque catégorie. Par exemple, les conditions du RSA en 2023 pour des jeunes parents sont les suivantes : avoir un enfant né ou à venir, ne pas dépasser un certain montant de ressources (qui équivaut à celui versé par la CAF), résider en France, et ne pas être dans une des situations suivantes : congés (sabbatique, sans solde, parental), être étudiant ou stagiaire non rémunéré ou élève. On peut également noter que le RSA est accessible aux étrangers et les conditions sont différentes selon que la personne soit originaire d’un pays de l’Union Européenne ou non, ce qui ne fait qu’accroître les inégalités et les confusions. De plus, le RSA est calculé en fonction du nombre de personnes qui compose le foyer, des ressources (salaires, indemnités chômage, pensions alimentaires…), et des éventuelles aides au logement perçues. Le montant forfaitaire dépend lui aussi de la situation du bénéficiaire du RSA, selon qu’il soit une personne seule, un parent isolé ou bien en couple. Enfin, la politique de contrôle du RSA consiste à demander des documents justificatifs au bénéficiaire pour vérifier l’exactitude des informations déclarées lors de sa demande de RSA ou au moment de sa déclaration trimestrielle RSA. Les CAF et la MSA, qui versent le RSA pour le compte des départements, sont en droit de demander aux bénéficiaires de leur communiquer la copie de leurs relevés de compte bancaire afin de s’assurer de l’exactitude des déclarations concernant les ressources.

        De ce fait, tous ces éléments accumulés engendrent des opacités quant au processus de demande de versement du RSA. La multitude des situations possibles et la législation complexe de l’éligibilité, du calcul et du contrôle du RSA peuvent inévitablement se traduir par des erreurs administratives, des retards de versement et des litiges fréquents.

  1. Vulnérabilité des bénéficiaires et protection sociale

        En outre, les bénéficiaires du RSA sont souvent confrontés à des situations de vulnérabilité sociale. La gestion actuelle ne parvient pas toujours à assurer une protection adéquate de ces individus, soulevant des questions relatives aux droits fondamentaux.

        En effet, le RSA repose sur un système de droits et de devoirs tels que le droit à un revenu minimum ou à un complément de revenu et à un accompagnement professionnel et social adapté à la situation de la personne, ou encore le devoir de chercher un emploi ou d’entreprendre des actions en faveur d’une meilleure insertion sociale ou professionnelle. Dans cette perspective, il est possible de citer l’article L262-27 du Code de l’action sociale et des familles, par lequel le bénéficiaire du RSA a droit à un accompagnement social et professionnel adapté à ses besoins et organisé par un référent unique. Pour l’application de cette section, les mêmes droits et devoirs s’appliquent au bénéficiaire et à son conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité, qui signent chacun le projet ou l’un des contrats mentionnés aux articles L262-34 à L262-36. De plus, lorsque le bénéficiaire ne remplit pas ses obligations vis-à-vis de cette aide sociale alors il est exposé à une suppression, à une immobilité ou bien à une réduction de son RSA. Par exemple, le contrat d’insertion est un dispositif mis en place pour aider les personnes à s’insérer professionnellement. Dans les contrats d’insertion, on compte notamment le Contrat Unique ou l’Emploi d’Avenir. Si le bénéficiaire refuse de signer ce contrat, cela peut amener des sanctions qui affaibliront son RSA. Il en est de même avec l’inscription à Pôle Emploi, qui est une condition pour bénéficier du RSA : une fois que l’aide a été accordé, si le bénéficiaire refuse de s’y inscrire, cela peut entrainer une suspension de l’aide.

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