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Matali Crasset et le nomadisme

Note de Recherches : Matali Crasset et le nomadisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Octobre 2013  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  1 197 Vues

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Matali Crasset est une designer industriel, scénographe, graphiste et architecte français.

La designer avant-gardiste scrute nos habitudes et s’en inspire pour réinventer les objets et les espaces, refusant toute forme pure. Evolutifs et multifonctions, ils redessinent nos modes de vie.

Cette passionnée répète que le design ne se résume pas à dessiner une chaise ou une table. Elle n’a qu’une obsession : questionner l’usage des objets. Se pencher sur ce qu’ils disent de nos habitudes pour leur donner d’autres fonctions, plus généreuses. En observant les rituels domestiques, elle se plaît à inventer de nouvelles logiques de vie. « Je ne fais rien qui n’ajoute pas du relief à notre quotidien », jure-t-elle. Elle trouve son inspiration en regardant les gens vivre.

Dans un monde où le nomadisme, « mode de vie » basé sur le déplacement, la modularité, devient une obligation, le design adapte et crée des objets pas seulement beaux et décoratifs, mais aussi utiles, faciles à utiliser, multifonctionnels et qui respectent notre avenir écologique… à l’image de Matali Crasset.

Le nomadisme c'est pouvoir adapter l'espace ou le produit selon le contexte, ses humeurs, ses envies...

Matali Crasset envisage le design comme une recherche. Elle travaille à partir d’une posture décentrée qui lui permet à la fois d’intervenir sur la vie quotidienne et de projeter des scénarii pour le futur.

Son travail refuse la forme pure et se conçoit comme une recherche en mouvement. Elle chamboule nos rites de vie. Sa méthodologie est faite d’observations des pratiques ordinaires et de remises en cause des principes d’organisation habituels. Portant un regard à la fois expert et toujours neuf sur le monde, elle questionne l’évidence des codes pour mieux s’en affranchir.

Donner des objets « ouverts », plateforme, afin que chacun puisse vraiment se l'approprier. Ce principe structurel rejoint la notion de « modularité », c'est-à-dire identifier des ensembles fonctionnels similaires et ensuite transformer ces ensembles en systèmes autonomes interdépendants (modules).

En réponse à l'exiguïté, elle propose de repenser l’espace, à l’image de son objet emblématique la colonne d’hospitalité « Quand Jim monte à Paris » (1996) éditée par Domeau & Pérès.

Le nom du projet « Quand Jim monte à Paris » est assez explicite sur les intentions de Matali Crasset. C'est la question de l'hospitalité qu'elle a voulu proposer. Comment dans une grande ville avec un petit espace accueillir un ami de passage en n'ayant pas de chambre d'ami ? C'est en lui créant un espace symbolique avec comme points cardinaux une lampe et un réveil. Il s'agit d'un travail sur les rites et la symbolique, le clic clac et sa gestuelle n'étant pas, pour elle, des gestes d'hospitalité.

Cette "colonne d'hospitalité" est une sorte de futon pliable qui permet de créer un lit avec une lampe d'appoint et qui se déplie aussi facilement qu'il ne se range pour créer un luminaire.

La fonctionnalité bien que voûte du projet n'est jamais son intention première, mais bien l'hospitalité et la générosité.

« Quand Jim monte à Paris » reflète bien cette idée de nomadisme, c' est à dire pouvoir adapter le produit selon l'espace, le contexte, ses envies tout comme « Isole » (2011), tapis chauffant de Raluca et Johannes Egger. Nomade, il s’emporte partout dans toutes les pièces.

Ce tapis à la forme élégante est également un chauffage d'appoint connecté au système du chauffage central d'une maison ou d'un appartement. Il est destiné à chauffer une zone réduite et localisée d'une habitation afin de réduire la consommation en énergie du foyer.

Matali Crasset a imaginé un fauteuil, composé de plusieurs éléments modulables à volonté, le « Digitspace » (2003). C'est un système modulable d’assises et de supports. Tel un alphabet, ses modules se conjuguent pour former un langage. Il nous parle de différentes possibilités de se rencontrer, travailler, s’activer et nous invite à le combiner sans cesse différemment pour permettre différentes activités. Ce système d’assises modulables a été conçu pour une exposition à la Médiathèque de Billères. Il invite à prendre possession des lieux. Qu’on se love sur le canapé ou qu’on s’amuse à en déplacer les divers éléments fait partie du jeu. « On ne se contente pas de s’approprier un objet, on en devient un opérateur », souligne la créatrice.

Matali Crasset s’attache à renouveler les codes du savoir-vivre quotidien en y insufflant une bonne dose de dynamisme, de convivialité, de finesse... Toujours très respectueuse de la liberté des consommateurs, elle leur soumet volontairement à travers ses objets plus des propositions que des créations abouties. Ce qui l'a motive, c'est l'idée de faire bouger les choses, d'avancer, de s’épanouir et de partager. Son approche consiste à rechercher de nouvelles typologies qui répondent aux besoins de mobilité, de liberté et de permettre aux gens d'utiliser les objets et l'espace à leur manière.

Peu de place mais beaucoup d’amis ? C'est

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