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Litterature et cinema social

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Par   •  10 Mars 2013  •  10 461 Mots (42 Pages)  •  1 143 Vues

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est lié à son époque. Ainsi, les artistes de la « Génération perdue » sont directement inspirés par la situation économique et sociale aux Etats-Unis, suite à la crise des années 1930. Jusqu’en 1929, la situation économique est en accroissement et semble ne jamais pouvoir s’effondrer. Cette période est racontée par des œuvres comme Babbitt et Gatsby le Magnifique. Cependant, cet état de grâce prend fin le jeudi 24 octobre 1929, aussi appelé le Jeudi Noir, avec le krach boursier. Durant les années qui suivent, la crise est aussi due à la politique déflationniste des pays baissant salaire, impôt et production du pays. Bien que tous les pays soient touchés, les Etats-Unis font partis des pays qui souffrent le plus : en 1933, un Américain sur quatre est au chômage et deux millions d'entre eux sont sans-abris.

Un autre phénomène, naturel cette fois, en parti responsable de la crise est le Dust Bowl : il s'agit de tempêtes de poussière qui ont ravagés le Middle West, notamment l'Arkansas et l'Oklahoma, en détruisant toutes les récoltes, accompagnés de sécheresse. Cette catastrophe écologique dura une décennie et obligea plus de trois millions de fermiers à quitter leurs terres, notamment pour rejoindre la Californie comme le raconte Les Raisins de la colère.

Ces événements marquent profondément les écrivains et les cinéastes de l’époque se faisant porte-paroles des injustices et des misères vécues par les personnes touchées de plein fouet par la crise. Ces œuvres constituent un véritable témoignage de la vie de l’époque. Ces témoignages nous permettent d’étudier comment une situation de crise économique peut influer la vie des Américains.

Pour étudier la question nous nous sommes intéressés à différentes œuvres littéraires et cinématographiques de cette période.

Babbitt1, Gatsby le Magnifique2 et Manhattan Transfer3, respectivement de Sinclair Lewis, Francis Fitzgerald et John Dos Passos, traitent des différentes classes sociales aux Etats-Unis avant la crise. L’autre roman de Dos Passos, La grosse Galette4, troisième tome de sa trilogie intitulée U.S.A. qui a pour but de dresser un portrait des Etats-Unis des années 1900 à 1930, le dernier tome correspondant aux années 1930.

D’autres œuvres montrent la misère et la lutte des plus pauvres, ainsi que l’engagement de ceux-ci, comme dans Les Raisins de la colère5 et En un combat douteux6 de John Steinbeck. Le premier a été adapté au cinéma par John Ford7. Le rôle de Tom Joad est interprété par Henry Fonda, un acteur américain qui incarne dans la plupart de ses films l’Américain honnête et courageux ou accablé par la misère ou l’injustice. Ainsi, dans quatre des six films étudiés, le héros est interprété par Henry Fonda : il incarne Lincoln dans Vers sa destinée8, Jesse James dans le Brigand bien-aimé9, et un homme condamné injustement à mort dans J’ai le droit de vivre10. Dans un autre film, on retrouve aussi la condamnation injuste dans Je suis un évadé11, inspiré d’une histoire réelle. Le dernier film étudié est en dehors de la période, cependant, il traite le même thème, de manière plus optimiste, ce qui le rend intéressant. Il s'agit de La vie est belle12.

I. Une société en crise

Dans les œuvres étudiés, lors de ce TPE, une importante part est donnée au fait que la société est en crise, qu'elle soit économique ou social. Ainsi, cette crise crée de véritables injustices économiques et sociales. Mais toutes les œuvres étudiées lors de ce TPE, ne se passe pas dans les années 30, certaines se passent avant, mais l'on peut déjà sentir les différentes injustices qui déjà existent. Celles-ci donnent ainsi naissance à ce que l'on pourrait appeler les luttes des classes. Nous allons donc voir dans un premier temps comment les auteurs et les cinéastes mettent en place l'injustice économique, puis ensuite nous verrons comment, ils nous montrent l'injustice sociale, puis pour finir nous verrons comment ces deux injustices conduisent vers les luttes des classes.

A. Injustice économique

L'injustice économique frappe les plus pauvres et démunis. Ainsi, la misère est montrée et dénoncée dans une grande partie des œuvres étudiées. Mais le comportement des plus riches est aussi critiqué.

1. La misère

La misère qui touche les plus pauvres les exclus de la société. Ainsi, au début de En un Combat douteux, les ouvriers agricoles n’ont pas accès aux soins13. La belle-fille de London va accoucher dans une tente et assisté par une vieille femme, faute de mieux. Dans ce court dialogue, Mac tente de montrer aux ouvriers que le système est injuste envers eux. Par ses questions, dont il connaît pertinemment la réponse, il les force à s’interroger sur l’injustice qui les touche. On leur répond de manière sarcastique. A la question sur le médecin, on leur répond par une question rhétorique : aucun médecin ne viendrait faire accoucher une ouvrière. Quand il leur demande pourquoi ils ne vont pas à l’hôpital, on lui explique que l’on ne veut pas de clochards. Les ouvriers montrent la manière dont ils sont considérés : comme des moins que rien. D’ailleurs, les médecins se moquent d’eux puisqu’à chaque fois ils leur annoncent qu’il n’y a plus de place, les prenant ainsi pour des gens simples et stupides.

Dès les premières pages de son récit, Manhattan Transfer, nous mets en face de cette grande misère, ainsi la scène du violoniste mendiant et d'une rare force, mais la dureté de cette scène repose pas uniquement sur le fait de voir un mendiants réclamés de l'argent mais plus sur le fait que les autres personnes sur le bac, sont aussi pauvre que lui, comme nous le montre cet extrait14.

Dans le film de John Ford, Vers sa Destinée, dès le début nous sommes aussi confrontés à cette misère15. Nous voyons une famille voyageant, demandant au jeune Lincoln de la flanelle, mais ils le disent eux-mêmes, ils sont pauvres et se retrouvent à vendre les affaires de leur grand-père pour pouvoir acheter cette flanelle. La scène est marqué par le focus sur le visage de l'homme, quand il dit qu'il est pauvre, montre une certaine tristesse certes, mais aussi une grande honte, baissant les yeux comme s'il n'osait plus regardaient sont interlocuteur, et aussi par celui la femme quand elle dit qu'elle n'aime pas devoir, son visage montre ainsi bien la peur de devoir, un peu du rare argent qu'ils font gagner

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