Y a-t-il urgence à protéger l’homme du développement technique ?

Y a-t-il urgence à protéger l’homme du développement technique ?

        Au premier abord, il semble impossible, voire absurde, de considérer le progrès technique comme un danger. La technique semble essentielle à l’homme: l’homme a la capacité de survivre, de produire, de construire grâce au progrès de la technique.

Néanmoins, si on entend par développement technique le fait de pouvoir manipuler le naturel n’y a-t-il pas danger pour cet équilibre naturel ? N’y a-t-il pas des évolutions technologiques qui nous contraignent dans nos actions tout au long de notre existence ? En effet, il semble que certains progrès que la science a découverts peuvent avoir un impact négatif.

Se demander s’il est nécessaire de protéger l’homme du progrès, cela revient au fond à s’interroger sur l’existence même du progrès et de la recherche scientifique. Jusqu’où peut-on dire de la science qu’elle est une menace pour l’homme ?  La technique permet-elle à l'homme de survivre ou, au contraire, l'oblige-t-elle à s’éloigner de sa nature, de son essence ?

Nous chercherons à résoudre ce problème en trois temps. D’abord, nous verrons que l’existence du développement technique permet à l’homme de s’accomplir. Dans un second temps, nous montrerons que la technique peut être en grande partie néfaste. Pour finir, nous chercherons à savoir à quelles conditions nous pouvons considérer le progrès comme bénéfique, afin de conserver un sens aux technologies.

        Si l’homme peut survivre, s’accomplir, créer de ses mains, ce n’est pas de manière naturelle, c’est grâce aux outils qu’il crée. Ces outils, symboles du progrès technique, sont primordiaux pour l’homme. Ce qui distingue l’homme des animaux c’est son maniement des outils. La technique a compensée les faiblesses naturelles des hommes tels que le fait de ne pas avoir de moyens naturels pour chasser.
C’est ce que Platon nous dit dans « Protagoras ». Il utilise le mythe de Prométhée pour montrer que le feu ; la science permettant d’inventer les maisons, les habits, les chaussures, les outils permettant de tirer les aliments du sol ; permettent à notre espèce de ne pas disparaitre.
Descartes nous dit également que c’est pour améliorer la vie humaine que les sciences se sont développées, afin de jouir de toutes les commodités et de lutter contre l’affaiblissement de la vieillesse. La science permet en effet d’allonger la durée de vie.

        Mais cela soulève alors le problème de où situer la limite du progrès, la science pourrait s’immiscer dans le naturel et devenir néfaste.

Le documentaire « Un homme presque parfait » l’explique très bien, l’homme ne sera plus naturel, la science permettra de se modifier soi-même et c’est déjà le cas avec les animaux. Je pense par exemple à la  Corée du sud ou il est légal de cloner des animaux domestiques. Alors on peut s’attendre à ce qu’il soit très bientôt possible de cloner les humains.
Contrairement aux transhumanistes, qui croient que les technologies sont un moyen d’épanouir l’homme, certains auteurs pensent que la science est un asservissement, tel Michael Sandel qui a écrit dans « Contre la perfection » que lorsque tout le monde sera scientifiquement amélioré par l’augmentation génétique, il n’y aura plus de responsabilité, plus de projets, plus d’avenir, plus de courage, tout le monde aura ses compétences à 100%, sans aucun moyen de s’améliorer donc sans espoir ni volonté. Les hommes ne seront plus humains.
On peut également penser à la technologie du nucléaire ou à la surconsommation, des effets du développement technique mais qui sont un risque pour la planète, pour la nature.

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