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"Théorie de la Justice", John Rwals, Résumé de l'oeuvre

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Par   •  4 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  1 629 Mots (7 Pages)  •  347 Vues

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        Dans son ouvrage Théorie de la justice, John Rawls développe sa thèse d’une « justice comme équité ». Cette idée d’une justice comme équité vient, entre autres, en réponse à la doctrine de l’utilitarisme classique et se veut pouvoir concilier la justice sociale, issue du contrat social, et l’efficacité économique. Comme le dit lui-même Rawls, la théorie de la justice n’est pas une théorie du contrat complète, car elle ne s’intéresse qu’à la justice, laissant de côté les autres vertus. L’objectif de Rawls est de démontrer qu’il est possible de concevoir une société équitable, dans laquelle chaque individu exerce pleinement ses libertés et bénéficie d’avantages économiques.

        Un des concepts majeurs du livre que développe Rawls est la position originelle. Elle est le véritable point de départ de la justice comme équité. Dans la position originelle, les individus se concertent entre eux afin d’établir collectivement les principes devant régir la justice. C’est là que Rawls postule que les individus ne pourraient pas choisir autre chose que les deux principes de la justice qu’il développe dans son livre. Le premier principe garantit un système avec le plus de libertés possibles pour tous, là où le second exige que les inégalités économiques et sociales soient au bénéfice des moins avantagés, et qu’elles soient attachées à des fonctions ouvertes à tous, comme le veut la juste égalité des chances. Ces deux principes sont mis en ordre lexical par Rawls, c’est-à-dire que tant que le premier principe n’est pas pleinement satisfait, il est prohibé de vouloir satisfaire le second principe. Ainsi, les libertés ne peuvent être réduites qu’au nom de la liberté. La juste égalité des chances évoquée plus haut est également un concept de la théorie de la justice. Elle part du principe de différence : chaque individu est différent et ne mérite pas sa place dans la société lors de sa naissance. Personne ne doit être désavantagé ou avantagé dès sa naissance par les circonstances sociales et le hasard de la nature. Chaque individu doit pouvoir, en théorie, accéder à n’importe quel poste dans la société (Rawls précise qu’une telle société ne serait cependant pas une méritocratie).

        Le contexte de la situation originelle décrit par Rawls est bien particulier. Dedans, les individus sont considérés comme étant rationnels et désintéressés des autres individus. Ils sont aussi couverts du voile d’ignorance, qui empêche les individus de penser à leurs propres intérêts personnels. Cela conduit les individus à une forme de bienveillance et de fraternité, car ils doivent prendre en compte les intérêts des autres. Les individus ont alors différents projets de vie, croyances philosophiques et religieuses, doctrines sociales, politiques. Afin de pouvoir mener plus efficacement leur projet de vie, les individus s’unissent alors. Ils doivent donc poser des principes de justice régissant leur société. Rawls postule que si tous les individus ont une pensée pesée et bien réfléchie, ils ne peuvent que se mettre d’accord et choisir les deux principes de la justice en ordre lexical. Chaque individu rationnel désire ce que Rawls appelle les biens sociaux premiers (libertés, droits, revenus, richesse…). Les deux principes de la justice étant universels, publics, irrévocables, généraux, ils limitent les revendications individuelles et garantissent la protection des biens sociaux premiers de l’ensemble des individus.

        Selon Rawls, les individus de la position originelle préfèreront cela à l’utilitarisme classique. En effet, adopter une société utilitariste serait une sorte de pari pour les individus. La répartition du bonheur des individus n’est pas prise en compte, seule la somme totale comptant. Ainsi, une partie des individus risque de se voir contrainte d’abandonner certaines de leurs libertés au nom d’un bonheur total commun plus grand. La pluralité des personnes n’est pas prise en compte. Avec la théorie de la justice comme équité de Rawls et les deux principes, chaque individu se voit garantit de ses libertés et profitant des inégalités sociaux-économiques, notamment les plus désavantagés.

        De nombreuses critiques sur Théorie de la justice ont été faites suite à la publication de l’ouvrage. Elles sont issues de divers courants de pensée et objectent plusieurs éléments de la théorie de Rawls.

        Certaines critiques portent notamment sur l’application des deux principes de la justice. Le caractère idéaliste de la théorie est en 1974 critiqué par Buchanan. Sa critique s’opère sur le second principe et la répartition des richesses qui doit avantager les plus défavorisés. Pour que ce principe de répartition soit adopté, il faut que plus de la moitié de la population y adhère. Or, il semblerait étonnant que la moitié de la population soit défavorisée, et donc qu’elle accepte ce principe. En 1976, Tullock montre de plus que, par le théorème de l’électeur, les revenus distribués profiteraient d’avantage aux classes moyennes qu’aux classes défavorisées. En 1974, Mueller critique lui aussi le second principe. Il part du fait que si les individus dans la position originelle ignorent leur classe sociale, ils peuvent alors prétendre à des projets de vie beaucoup plus ambitieux que ce que leur classe socio-économique leur permet. Ainsi, si un individu ayant des projets de vie onéreux découvrent qu’il fait partie des défavorisés, il se pourrait que, même une fois les richesses redistribuées, il ne puisse réaliser ses projets de vie. Philippe Adair reprend ces arguments en 1991 et les commente. Ces arguments sont selon lui valables si l’on abandonne le critère du maximin de Rawls et que l’on postule que le juste procède du bien. Dans ces conditions, la position originelle perd tout son sens : le voile d’ignorance se doit alors être abandonnée. Les individus doivent pouvoir distinguer leur bien de celui des autres et doivent pouvoir se comparer entre eux. Il faudrait alors espérer que les individus arrivent à la conclusion après réflexion que les deux principes de Rawls sont les plus justes, ce qui semble peu plausible.

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