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Nietzsche

Commentaire de texte : Nietzsche. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  5 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 243 Mots (9 Pages)  •  742 Vues

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On nous apprend qu’il ne faut pas mentir et que le pire des mensonges est celui que l’on se fait à soi-même par manque de lucidité. L’exigence de vérité s’érige contre la possibilité du mensonge et de la tromperie. Traditionnellement, la fonction critique de la philosophie intervient ici comme dissipation de l’auto-illusion de la conscience et réfutation des discours scabreux destinés à manipuler l’opinion. Faire œuvre de savoir c’est dire le vrai, c’est-à-dire mettre en accord nos discours avec le réel pour ne pas sombrer dans l’apparence, les préjugés et l’illusion. Pourtant, en 1873, dans la dissertation nommée Sur la vérité et le mensonge, Nietzsche demande s’il ne serait pas possible que vérité et mensonge soient une seule et même chose. Autrement dit, quel rapport vérité et mensonge entretiennent-ils ? Sont-ils en opposition, et dans ce cas la philosophie et les sciences conserveraient leur caractère d’entreprise rationnelle au service de la seule vérité. Ou, vérité et mensonge sont une même chose et la science est une entreprise vaniteuse. Si tel est le cas, le problème est alors le suivant : si la vérité est un mensonge auquel on croit quelle est la valeur de ce mensonge ?

À cette question l’auteur répond que la croyance au vrai répond à un besoin vital. La formation des concepts est une fonction vitale spécifique rendant impossible une sortie des apparences. Ainsi, Nietzsche entre en guerre contre la définition de la vérité comme rapport d’adéquation entre nos idées et les choses.

Pourtant, on a l’habitude de considérer que l’espèce humaine se distingue par son logos, sa raison discursive. Or, de quelle nature est notre désir de vérité ? Cherchons nous véritablement le savoir pour le savoir et en vue de sortir du mensonge ? Et, si l’analyse du langage révèle la vérité comme simplification du réel , quelle est la fonction de cette simplification? Enfin, par quelle méthode et quels moyens parvient-on à se duper soi-même, c’est-à-dire à confondre nos interprétations de la réalité avec la réalité elle-même ? Autrement dit, quel rôle jouent l’intuition et de l’oubli dans la formation du « vrai » ?

I/ Lignes 1 à 7 Pourquoi cherche-t-on la vérité ? Quelle origine peut-on assigner à notre désir de vérité ?

A/ Grandeur de l’homme

Définition du propre de l’homme : il possède des idées abstraites et le langage, l’intellect humain le place au-dessus des autres espèces. Par exemple, il est capable de concevoir des idéalités comme les objets mathématiques qu’il ne tire que de sa seule réflexion et avec lequel il produit des jugements. Transition : y a-t-il vraiment un propre de l’homme qui ferait de l’espèce humaine un genre à part ? b/ Misère de l’homme

L’analogie révèle que l’homme sécrète de la vérité, cette fonction n’est qu’instinctive : le propre de l’homme ne fait pas de lui un être admirable, car la production de concepts et la fabrication de la vérité sont naturelles. Ce sont des fonctions vitales. Par conséquent, la « pure connaissance des choses » est mélangée. Elle n’a rien de désintéressée. La science n’est pas une activité libérale. Elle a des visées pragmatiques. Le propre de l’homme n’est pas la marque de sa supériorité : l’entendement n’est qu’un pouvoir vital comme un autre, un simple moyen de conservation. L’ironie de Nietzsche, semblable à l’ironie socratique, dénonce la vanité de l’intellect humain.1 Transition : que fait-on quand on connaît ?

b/ On ne trouve en soi que ce que l’on y dépose

1 Cf p 443 du manuel Lire les philosophes, lignes 329 à 343, où l’analogie est reprise. 1/4 propositions de correction-Niezstche

Nietzsche propose une métaphore :buisson/raison ; vérité/objet caché. La recherche de la vérité est un jeu stupide, un mensonge absurde dont nous sommes dupes et par lequel nous nous dupons nous- mêmes. La « vérité » n’est pas la vérité, elle n’est que le produit du « génie de l’architecture » humain, on ne trouve dans les choses que ce que nous y projetons. Nos vérités sont des pétitions de principe. Une pétition de principe est, en logique, un raisonnement fallacieux dans lequel on suppose dans les prémisses de la proposition ce qu'on doit prouver. Dès lors, la conclusion de la pétition de principe se confond avec tout ou partie des prémisses.

BILAN: Comme l’abeille se réfugie et se cloisonne dans sa ruche, nous construisons un monde rigide comme une place forte. Nous construisons un monde d’idées artificielles. La recherche de la vérité n’est qu’un instinct n’ayant rien d’admirable. La recherche de la vérité est une nécessité vitale, elle n’est pas noble et désintéressée, on ne cherche pas le savoir pour le savoir mais parce qu’il est essentiel à la survie. Voilà la véritable origine de la quête du vrai.

Transition : que signifie chercher la vérité ? Quelle fonction doit-on accorder à cette recherche ? II/lignes 7 à 14 Chercher la vérité s’apparente à une digestion.

a/ Le langage efface les singularités

Tout ce qui fait le mammifère est posé par l’homme, qualifier le chameau de mammifère n’est que retrouver des attributs identifiés par l’homme dans le chameau. La vérité mise à jour est limitée. Certes il y a bien des ressemblances entre un dromadaire et un chameau, mais la différence entre ce chameau et un autre est gommée. Rien de ce qui fait la spécificité du chameau et la singularité ce chameau n’est retenu. Notre langage se forme donc par omission de l’individuel, l’oubli est ici primordial – nous y reviendrons.

Transition : alors la vérité n’est-elle qu’humaine ?

b/La vérité est anthropomorphique

Les mots sont des catégories arbitraires, nos classements sont humains. Catégoriser : abstraire le même des différences, conserver les caractères généraux et éliminer la singularité. Nietzsche écrit ailleurs que « Tout concept naît de l’identification du non-identique »2. Par conséquent, l’essence des choses reste inconnue, les phénomènes n’expriment pas l’essence, nous ne comprenons le monde qu’en que chose humaine où nous pouvons nous orienter. La vérité est relative à l’homme cela ne signifie pas « à chacun sa vérité » pour Nietzsche mais plutôt que nous avons des « vérités » prétendument universelles, des vérités auxquelles nous adhérons collectivement. Il faut aller plus loin que le relativisme. Les vérités

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