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La conscience n'est elle tournée que vers elle même ?

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Par   •  2 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 907 Mots (8 Pages)  •  5 022 Vues

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Pour Aristote, philosophe grec de l’antiquité « se connaitre est le début de toute sagesse ». Cette citation met en avant la conscience de soi, mais aussi la question de réelle connaissance de soi-même et donc comment acquérir cette sagesse.

Il faut tout d’abord savoir que la conscience n’est autre que la connaissance que nous avons de nous-même et du monde mais également la capacité d’un être à se rendre compte de ce qu’il est, c’est-à-dire qu’il sait qu’il sait ce qu’il sait et qu’il sait ce qu’il fait. Ainsi cela nous permet de soulever de nombreux problèmes : qu’est-ce que se connaitre réellement ?  Que représente le « moi » ? Le monde extérieur joue-t-il un rôle dans la connaissance de nous-même ?

Toutes ses interrogations nous amènent donc à nous questionner dans le but de savoir si la conscience n’est tournée que vers elle-même.

Dans l’objectif de répondre à notre questionnement, nous verrons dans une première partie que selon Descartes la conscience est effectivement tournée que vers elle-même, puis nous étudierons dans une deuxième partie la pensée de Hume pour qui la conscience ne peut pas être tournée que vers elle-même, avant de synthétiser dans une troisième partie les opinions de Bergson et Husserl pour qui la conscience est le fait de la relation entre extériorité et intériorité.

Premièrement, nous tenterons de montrer qu’effectivement la conscience n’est tournée que vers elle-même.

Lorsque je regarde par la fenêtre du lycée je vois un arbre c’est ma conscience immédiate à savoir la synthèse de mes perceptions. En rentrant chez moi je souhaite me remémorer l’arbre, cette fois si c’est la conscience réfléchie c’est-à-dire mon esprit réflexif qui rentre en jeu pour me permettre de le revisualiser. La conscience réfléchie se retourne sur la conscience immédiate. Ainsi, nous pouvons dire que la conscience se retourne sur elle-même.

De plus, la théorie du solipsisme affirme que le sujet est auto-référent. Cette théorie est d’ailleurs celle que soutient le philosophe français rationaliste René Descartes. Pour ce dernier il n’y a qu’une seule conscience : la conscience de soi, lorsqu’un être est pensant sa pensée constitue la forme particulière de son existence, il se perçoit donc comme « soi-même », comme une unité distincte. Ici est toute la théorie du solipsisme c’est-à-dire une théorie selon laquelle il n’y aurait pour le sujet pensant pas d’autre réalité que lui-même. Ainsi la conscience n’aurait pas d’autre réalité qu’elle-même.

Mais le solipsisme est également une théorie dérivée du scepticisme qui n’est autre qu’un courant de pensée de l’école de Pyrrhon ayant pour principe qu’il n’y a aucune vérité absolue. Descartes a utilisé dans Discours de la méthode (1637) le doute qui est propre au scepticisme dans le but de trouver le cogito ergo sum c’est-à-dire « je pense donc je suis » qui est pour lui le fondement de toute philosophie et la vérité qui met le doute sceptique en échec, il dira dans son livre : « remarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler ». Il conclut donc que le « moi » est la seule réalité en partant d’une affirmation qui est : nos sens nous trompent. Regardez une table puis changez d’angle de vue vous ne la verrez pas de la même façon alors que c’est toujours le même objet. Descartes cherche à savoir ce qui nous trompe, ce ne peut-être Dieu il y aurait donc comme un Dieu trompeur qu’il va nommer : « malin génie » qui s’amuserait à constamment nous tromper. Il en conclu que pour être trompé il faut d’abord être. Dans son ouvrage Méditations métaphysiques (1641) on peut lire « il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n’y a donc point de doute que je suis, s’il me trompe ». Il affirme alors que nous sommes et que notre « moi » est la seule réalité et qu’il est constant, ainsi la conscience est forcément tournée sur elle-même car elle est l’unique fondement de la réalité des choses, le monde n’est qu’une représentation trompeuse comme nous le prouvent les illusions d’optiques ou les mirages.  

        Descartes nous démontre donc par sa théorie du cogito ergo sum que la conscience n’est tournée que vers elle-même.

Dans cette deuxième partie nous verrons qu’il existe d’autres philosophes qui vont s’opposer à Descartes c’est le cas de David Hume pour qui la conscience ne peut pas être tournée que vers elle-même.

La conscience est tournée vers le monde. Effectivement, la conscience de soi ne nous donne pas accès à nous même ainsi toute connaissance ou tout savoir se fonde sur l’expérience et pour cela il faut que la conscience soit tournée vers le monde et non pas vers elle-même. Ceci est la théorie défendue par David Hume philosophe écossais du XVIIIème siècle, un empiriste qui pense que nous ne pouvons rien connaitre de manière innée avant d’avoir eu un contact avec l’expérience car nous ne connaissons rien si ce n’est par les sens. Il dira dans Traité de la Nature humaine (1738) « je ne peux me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception ». Prenons l’exemple de l’eau bouillante, nous ne savons pas qu’il ne faut pas mettre sa main dedans à moins d’avoir était prévenu ou de l’avoir déjà expérimenté et de s’être brulé.

En tant qu’empiriste David Hume cherche à comprendre comment est véritablement le monde et cela va passer par les perceptions autrement dit les représentations de l’esprit. Ces perceptions se divisent en impressions – à savoir des donnés originelles de l’esprit, premières dans l’ordre chronologique et donc les plus vives et fortes – et en idées qui sont-elles issues des impressions. Ainsi pour Hume la conscience est une série d’impressions. Il remet en cause l’existence d’un « moi » et donc la possibilité que la conscience ne soit tournée que vers elle-même. Effectivement il considère que tous les éléments qui constituent notre psychisme proviennent directement ou indirectement de l’expérience. Il n’existe donc pas un être ou une substance pensante qui serait « moi », mais juste une suite de perceptions particulières.

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