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Doit-on nécessairement désirer pour être heureux ?

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Par   •  30 Octobre 2018  •  Dissertation  •  2 120 Mots (9 Pages)  •  762 Vues

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Doit-on nécessairement désirer pour être heureux ?

La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, nous pousse sens cesse à la consommation ; notre regard est constamment attiré vers de nouvelles tendances. Cela fait naître en nous de nouveaux désirs.

Cependant, lorsque l’on assouvit l’objet de notre désir, nous ne sommes pas pleinement satisfaits, ce qui nous pousse à désir autre chose. Ce processus de désir nous maintient dans un manque infini et redondant selon certains philosophes tel que Schopenhauer. Toutefois, la notion d’être heureux est ce dont tout être humain recherche dans sa vie. Cela semble être étroitement liée avec le désir. En d’autres termes cela veut dire que l’individu cherche un état de satisfaction et de plénitude, que l’on retrouve dans le fait de désirer.

Le désir peut être vu d’une manière manichéenne, c'est-à-dire d’un côté le mal et de l’autre l’accès au bonheur, mais être heureux ne passe pas obligatoirement par le fait de satisfaire nos désirs. On peut donc dire que l'accomplissement de tous nos désirs nous accompagne vers le bonheur, parce que la satisfaction d'un seul de nos désirs est déjà source de plaisir ; mais n'est-ce pas voir le bonheur sous une seule facette, qui pour être véritable se doit d'être durable ?

Pour résoudre ce problème, nous commencerons par montrer que le bonheur peut trouver naissance dans autre que le désir ; nous expliquerons que le désir peut nous amener à trouver un certain état d’exaltation. Enfin nous verrons qu’il existe une troisième instance qui peut guider nos désirs vers le bonheur.

Tout d’abord, nous pouvons mettre en évidence que ce n’est pas une nécessité de désirer lorsque nous voulons atteindre le bonheur.

Nous nous épuisons toute notre vie à déployer tous les moyens possibles pour satisfaire nos désirs et en retour nous n’éprouvons qu’une satisfaction des plus éphémères qui, à peine obtenue, déjà s’estompe. Ainsi, chercher à les satisfaire me condamnerai à un acharnement dont les efforts seront vains. Cette recherche nous conduit à la frustration et à des attitudes contradictoires qui contredisent le bonheur. Ainsi, Schopenhauer, dans son œuvre Représentation du Monde, explique que « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance ». On pourrait objecter qu’un désir est toujours l’annonce d’un plaisir à venir, d’une satisfaction différée. Or, tout l’effort de Schopenhauer consiste justement à montrer qu’une telle satiété ne peut jamais être atteinte, que, par sa nature même, le désir la repousse comme une fin impossible. Le philosophe interprète le désir comme une course sans fin, qui nous condamne à une insatisfaction perpétuelle.

De plus, le bonheur peut s’exprimer sous une autre forme. C'est-à-dire que nous ne sommes pas obliger de désirer pour vivre dans la quiétude et la plénitude. La première image qui nous vient en tête lorsque l’on évoque le désir n’est pas celle de la souffrance mais bien au contraire celle du plaisir éprouvée. Cependant, une réflexion philosophique est importante à apporter à ce concept. Ainsi, le désir peut être défini comme une entité qui peut se révéler néfaste pour l’homme, et le mettre dans un processus destructeur. C’est comme cela que Platon voit le désir, comme pauvreté et manque essentiel de notre être. Selon la mythologie les dieux, ceux qui connaissent la plénitude, ne désirent pas. Mais d’autre part le désir est précisément le moyen de nous amener vers une autre voie, il est un moteur créateur. En effet, selon Platon, dans Le Banquet, il nous guide, nous oriente vers la plénitude de l’Idée. Le seul plaisir qui peut être satisfait est le désir de connaissance, qui nous permet de tendre vers la Raison et d’accéder au monde des Idées.

De même, on ne peut être heureux si la satisfaction du désir que l’on estimait tant est impossible. Il est certain qu’il est absurde de désirer quelque chose d’impossible ou d’utopique car le but du désir réside en sa réalisation ainsi que dans le sentiment d’accomplissement et voir même d’exaltation que cela engendre. C’est se condamner à l’échec et la frustration. Ainsi, selon la théorie épicurienne le désir d’être immortel est dans la vie un désir qui est irréalisable. Il est contraire à notre nature. Toute notre vie nous aurons lutter pour réaliser ce désir que l’on veut tant, mais arriver à la fin de ce cheminement si celui-ci n’est pas satisfait, nous éprouverons une terrible souffrance. Et l’accès à la sérénité et la tranquillité : l’ataraxie, ne pourra jamais avoir lieu.

Le bonheur se trouve en grande partie dans le repos de l’âme, ce repos peut être procuré le choix définitif de ne plus jamais désirer, il peut être aussi comblé par une autre forme, celle d’accéder à la Raison. Mais le désir apparaît comme une force positive capable de nous amener au plus haut de notre condition.

De plus, il est important de mettre en avant que le désir peut être vu de manière plus optimiste et qui peut nous apporter un grand bénéfice dans notre vie.

Voir dans le désir un manque, c’est ne voir qu’une partie des choses. Pour désirer, il faut certes éprouver un manque, mais il faut aussi désirer l’objet qui fait défaut. Ainsi, Spinoza est le premier à avoir insisté sur cette seconde dimension. Le désir, loin d’être un manque, est l’expression de notre puissance, affirme-t-il. En effet, le désir n’est rien d’autre que l’essence de toute chose. « Chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. » Ethique, 1677. Le désir n’est donc pas manque mais excès, excès de vie, de force, de volonté d’exister et de « persévérer dans son être ». L’homme ne désire pas parce qu’il lui manque quelque chose, mais parce qu’il vit et que la vie consiste à désirer et à croître. Le désir est la modalité de cet accroissement de notre puissance, de cet épanouissement existentiel. Spinoza s’oppose frontalement à l’idée de Schopenhauer selon qui le désir est souffrance. Les affects de joie, résultats d’une augmentation de notre puissance, sont contraires aux passions tristes qui diminuent notre puissance. L’éthique spinoziste repose sur cette distinction et sur l’idée qu’il faut rechercher les passions joyeuses et fuir les passions tristes. Je ne veux pas manger de pain avec des céréales ce matin car

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